WALID: «Pendant mes études, je me suis emmerdé comme un rat mort!»
Cette année, il sera l'un des nouveaux locataires du Cube de Viva For Life aux côtés d'Ophélie Fontana et Fanny Jandrain. Mais d'où vient l'animateur multi-facettes Walid? C'est ce que nous avons essayé de savoir en analysant ses années d'études en sa compagnie…
Walid: En secondaires, j'ai fait des études de latin-maths fortes. Même si j'adorais le latin et les maths, j'adorais surtout la radio, déjà. J'ai été happé par la radio dès l'âge de 8 ans. J'étais fasciné par ça, je ne voulais faire que ça…
GUIDO: Tu t'es pourtant dirigé vers des études de droit…
Walid: À l'époque, mes parents m'ont indiqué qu'il fallait que je fasse un 'vrai' métier. Étant donné que j'avais des aptitudes, j'ai voulu leur faire plaisir en m'inscrivant dans des études de droit à Saint-Louis (Bruxelles). Mais je m'y suis emmerdé comme un rat mort, en fait. Pas parce que les études en tant que telles m'emmerdaient, mais parce que j'avais une frustration, l'impression de perdre mon temps. Je me suis en quelque sorte vu en projection et je me suis demandé s'il fallait que je continue à vivre avec cette frustration ou s'il fallait que je suive mon leitmotiv 'Vivre ses rêves et ne pas rêver sa vie'. J'ai donc arrêté mes études après trois mois. Je me suis dit que je pourrais reprendre des études si ma carrière à la radio devait foirer. Et c'est comme ça que tout a commencé à la radio pour moi.

«La radio, ce n'est pas quelque chose qu'on apprend, mais que l'on vit»
GUIDO: Et pourquoi pas des études en communication?
Walid: Honnêtement, je ne voyais pas d'études adéquates pour faire le métier que j'avais envie de faire. Selon moi, la radio, ce n'est pas quelque chose qu'on apprend. C'est quelque chose que l'on vit, c'est de l'ordre de la transmission. Il n'y avait pas d'école qui pouvait m'apporter ce que j'attendais. Le terrain - mettre les mains dans le cambouis - était pour moi la meilleure école. La radio, c'est comme un virus qui m'a pris très tôt, et il n'y avait pas d'autre solution pour moi que d'y être baigné le plus vite possible.
GUIDO: Comment ont réagi tes parents à ton arrêt d'études?
Walid: Il faut savoir que j'ai menti à mes parents pendant un moment, je leur ai fait croire que je continuais mes études! Je n'avais donc pas intérêt à me louper! Si je ne me réalisais pas professionnellement, je savais que mes parents n'allaient pas me louper. C'est un risque que j'ai pris et que je ne regrette pas aujourd'hui.
GUIDO: A posteriori, tu ne regrettes pas de ne pas avoir assez profité de la vie étudiante?
Walid: Ça ne m'a jamais vraiment botté, la vie étudiante. Parce que je suis assez solitaire de manière générale. Et surtout parce que j'avais envie de me réaliser et que j'avais l'impression de perdre du temps à ce moment-là. Je sais que beaucoup de personnes dans mon entourage gardent des souvenirs impérissables de fêtes étudiantes mémorables. Moi, je n'ai jamais connu ça, c'est complètement étranger à moi. La Saint-Vé, les baptêmes, je ne connais pas du tout. J'observe ça parfois avec de grands yeux même si je comprends l'idée de créer du lien. Mais je n'ai jamais ressenti le besoin de vivre ça parce que j'avais déjà ce lien avec ce que j'avais envie de faire.
GUIDO: On t'a quand même retrouvé sur les bancs des auditoires à l'époque?
Walid: Durant ces trois mois, j'allais aux cours, j'écoutais, je bossais… J'ai même passé mes examens. C'est d'ailleurs mon examen de philo qui a été une sorte de déclencheur. C'est à ce moment-là que je me suis rendu compte qu'il fallait que j'arrête et que j'aille à fond sur ce que je voulais faire. Je me suis beaucoup amusé à cet examen, j'ai répondu à la question en commençant à raconter des histoires. Ma place était clairement derrière un micro.
GUIDO: Si tu te retrouvais en face du Walid de 18 ans, qu'aurais-tu envie de lui dire?
Walid: «Fonce, mec!» Il n'y a rien de plus beau que réaliser ses rêves. Jamais je ne dirais à quelqu'un qu'un métier n'est pas fait pour lui. Je pense que tout le monde est capable de s'auto-évaluer. Je lui dirais aussi: «Ne change rien, trompe-toi mille fois, mais relève-toi mille-et-une fois et ne baisse jamais les bras dans ce que tu penses être fait pour toi». La passion est aussi un moteur, un élève passionné à l'école ira d'office plus loin que les autres. À cela s'ajoutent le travail et les rencontres qui peuvent être déterminants dans une vie. Ainsi que la chance que l'on peut saisir et même provoquer à certains moments. J'ai pu remplir toutes ces cases à un moment dans ma vie.
«Je suis ingérable et imprévisible»
GUIDO: Alors que tu étais à la présentation de l'événement depuis quelques années, tu vas entrer dans le Cube de Viva For Life dans un mois. Tu as longtemps hésité avant d'accepter ce nouveau défi?
Walid: Viva For Life est une opération qui mobilise toute la RTBF, il est impossible de passer à côté quand on est dans cette maison. On la vit intensément, encore plus quand on connaît cette réalité de la pauvreté infantile. Donc, quand on m'a proposé de rejoindre le Cube, il n'y a pas eu la moindre hésitation de ma part. Viva For Life, ce ne sont pas uniquement trois animateurs dans un Cube, c'est un marathon que l'on fait tous ensemble. Tout le monde se mobilise. Nous, on est là pour faire le lien avec les citoyens.
GUIDO: Certains témoignages peuvent parfois être déstabilisants. Tu penses pouvoir facilement gérer tes émotions dans le Cube?
Walid: Je n'ai jamais 'géré' mes émotions. Je suis quelqu'un d'entier. Même si je suis tout le temps souriant, il y a certaines choses qui me mettent hors de moi. L'injustice, sous toutes ses formes, par exemple. Cette émotion, elle vient du cœur, je ne la contrôle pas, je la laisse s'exprimer. En rentrant dans le Cube, je sors de ma zone de confort, c'est certain. Il faut parler avec son cœur quand on fait Viva For Life. C'est ce que j'ai toujours fait. J'ai une sensibilité à fleur de peau. Je fais toujours preuve de sincérité, j'essaie d'être moi dans tout ce que je fais, sans artifice. Je cultive cette insouciance de l'enfance, je veux prendre du plaisir et m'amuser en faisant de la radio.
GUIDO: Tu n'as jamais vécu en kot pendant tes études. Le Cube est donc ta première expérience de colocation en quelque sorte?
Walid: En effet, je n'ai jamais koté. J'ai toujours eu besoin d'indépendance, j'ai très vite pris un appartement dès l'âge de 18 ans. Je vais donc me retrouver en colocation avec Ophélie et Fanny pendant 144 heures! Je m'entends super bien avec elles, il y a une vraie complicité entre nous. Ce qui nous unit tous les trois, c'est aussi cette opération.
GUIDO: Tu n'as donc aucune crainte par rapport à votre cohabitation?
Walid: Pas du tout, c'est plutôt elles qui devaient avoir peur! (rires) Je suis parfois ingérable et imprévisible.
GUIDO: Ça promet pour les afters!
Walid: Attention, moi, je ne suis pas très pouêt-pouêt. Je ne raconte pas de blagues de Toto et je peux être drôle sans me déguiser. Je n'ai pas besoin d'artifices pour m'amuser vraiment. Je suis naturellement quelqu'un qui prend du plaisir là où il est. Mais pour moi, ce qui est le plus important, c'est d'être focus sur la cause. Après, trouver des choses pour nous occuper la nuit, ça ne m'angoisse pas, j'ai tellement fait de libre antenne pendant ma carrière que j'ai mille idées en stock. Il ne faut pas non plus oublier les équipes qui ont prévu des défis pour nous accompagner pendant ces 144 heures. L'objectif, c'est aussi de se laisser porter par ce qu'ils nous proposent. En règle générale, c'est toujours bienveillant et assez sympa. Et peut-être que je serai déguisé, qui sait? Mais pour ça, il faudra regarder les 144 heures dans leur intégralité!
GUIDO: Quel message passerais-tu aux étudiants pour les motiver à s'engager dans des projets au profit de Viva For Life?
Walid: Les fêtes de fin d'année, c'est dans un mois. Imaginez une seule seconde être à la place de ces enfants… C'est en faisant cela qu'on comprend l'importance de se mobiliser. Si on peut apporter un peu de bonheur et de douceur à ces enfants, amenez vos talents respectifs pour créer des défis même s'ils ne doivent rapporter que 100 euros. On est tous des petites gouttes d'eau. Faisons-en, non pas des rivières, mais des océans pour qu'on soit enfin tous logés à la même enseigne. Montrez que la jeunesse se mobilise pour la jeunesse. Rendez-vous le 23 décembre à Bertrix pour voir le résultat de tous ces efforts et tous ces défis qui auront permis de récolter de l'argent pour les associations et d'améliorer le quotidien des enfants. Soyez au rendez-vous!
Photos: © Fred Guerdin