GREAT MOUNTAIN FIRE: Trip psyché-pop

Quatre ans après l’excellent Canopy et deux ans après sa très réussie version acoustique, les Belges de Great Mountain Fire reviennent avec un nouvel opus fort attendu qui hésite entre mélodies pop légères et expérimentations psychés. Rencontre avec Thomas de Hemptinne, chanteur et guitariste du combo bruxellois.

 

Thomas: Après notre escapade acoustique, on s’est mis à la recherche d’un lieu pour nous réunir car nous avons été gentiment mis à la porte du Rising Sun Studio. L’objectif était de trouver un endroit où l’on pouvait faire le plus de choses possibles, où l’on pourrait vivre une aventure ensemble du début jusqu’à la fin. Nous avons trouvé le pavillon américain de l’expo 58 grâce à Philippe Kopp, notre booker, et on y a créé un studio. Au début, cela a représenté pas mal d’huile de bras mais on s’est vite rendu compte que c’était un endroit extraordinaire.

 

GUIDO: Un endroit extraordinaire?

Thomas: On a passé des moments fabuleux là-bas. Ce lieu était fait pour nous! Au-delà de l'aspect historique qui est évidemment incroyable, l’agencement des pièces était parfait. Et puis, nous n’étions pas tributaires d’horaires. On pouvait y passer plusieurs jours d’affilée si nous le souhaitions. C’était absolument génial… Et la nuit, nous étions isolés. On ne dérangeait personne. Un climat s'est installé petit à petit. Et je pense que cela a eu une influence importante sur les couleurs de l’album.

 

«On est une bande de potes»

 

GUIDO: En quoi Sundogs se distingue-t-il de Canopy?

Thomas: Ce nouvel album est plus live, moins contrôlé au niveau stylistique que le précédent. Les morceaux ont été enregistrés sur une plage de temps volontairement assez courte, en 17 jours. On a voulu capter l’instant et on a donc laissé les accidents, les notes un peu bizarres. Sundogs correspond à un moment de notre vie.

 

GUIDO: Comment naît un morceau de Great Mountain Fire?

Thomas: Il n’y a pas de leader au sein du groupe, et pas de compositeur attitré. On vient avec des micro-idées et on joue ensemble. Et alors, tout est possible. Le processus créatif au sein de Great Mountain Fire n’est pas du tout cadenassé. On travaille vraiment en freewheeling. De l’extérieur, je pense que cela peut donner l’impression que nous sommes un peu bordéliques, mais en même temps c’est super intéressant car c’est un peux comme une toile d’araignée où l’on rejoint les bouts.

 

GUIDO: En t’écoutant, j’ai l’impression que Great Mountain Fire, c’est d’abord une bande de potes…

Thomas: C’est clair. Nous sommes tous potes depuis l’enfance. Alexis et Antoine se connaissent depuis la maternelle. Je les ai rencontrés alors que le groupe existait déjà depuis un certain temps. J’avais 19 ans et ils sont devenus mes meilleurs potes.

 

«L'idée était de se faire plaisir»

 

GUIDO: Vous avez produit l’album vous-mêmes?

Thomas: Pour le premier album, nous avons travaillé avec un directeur artistique. Nous n’avions pas beaucoup d’expérience et il nous a aidés à faire des choix. Aujourd’hui, le groupe a assez de bouteille pour pouvoir effectuer ces choix sans aide extérieure. Nous avons voulu proposer un son plus live et, stylistiquement, nous nous sommes plus laissés aller à faire ce que l’on avait envie de faire. Avant de penser à plaire à un public, l’idée était de se faire plaisir en explorant de plus vastes territoires sonores. Et finalement, nous avons produit Sundogs nous-mêmes avec Julien, notre ingénieur du son.

 

GUIDO: Une édition limitée de l’album a été mise en vente le 16 avril à 18 heures au Botanique. Pourquoi?

Thomas: L’objectif était de créer un mini buzz et sortir une édition très très spéciale de l’album en vinyle. David Delruelle, l’artiste collagiste qui a conçu la pochette de l’album, a travaillé une semaine sur un nouveau visuel qui, sémantiquement, représente ce qui se passe avant l’image que tu retrouves de l’album. On y voit donc des plongeurs qui s’apprêtent à sauter dans le ciel. David a ensuite retravaillé l’image au format 256 x 256 cm et l’a découpée en 64 parties. Et ces 64 parties ont été mises en vente un mois avant la sortie officielle de l’album. 64 albums vinyle donc… Chaque pièce était évidemment unique et vient avec un poster de l’image complète.

 

GUIDO: Ce visuel correspond bien à votre univers…

Thomas: On trouvait que son univers collait vraiment bien à notre musique. Techniquement, sa manière de travailler l'image et notre manière de composer, c’est aussi assez similaire. David ne travaille pas sur Photoshop, c’est vraiment de l’artisanat. Il y a un côté authentique qui nous plaisait bien.

 

Great Mountain Fire: Sundogs (PIAS)