Interview de Mathieu Fonteyn, champion de Belgique de natation
Mathieu Fonteyn (un Ostendais de 25 ans) a participé aux Jeux Olympiques de Pékin dans les épreuves de natation. Et il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Récemment opéré d'un problème aux sinus, le jeune nageur espère étonner tout le monde en réalisant une belle prestation aux Jeux de Londres en 2012.
GUIDO: Tu as toujours été passionné par la natation?
Mathieu: J'ai toujours fait beaucoup de sport: gymnastique, football, tennis et natation. Mon frère faisait partie du Royal Ostend Swimming Club et petit à petit cette passion de la natation m'a également contaminé. Au début, je n'étais pas très bon, j'avais des problèmes avec la brasse, mais grâce à l'entraînement et mes coachs je me suis amélioré.
GUIDO: A quelle époque cette passion a-t-elle fait partie intégrante de ta vie?
Mathieu: A l'âge de quinze ans, j'ai commencé à m'entraîner sérieusement, ce qui est en soi un peu tard. Et entre-temps, j'ai remporté le titre de champion de Belgique à quinze ou seize reprises.
GUIDO: Comment se déroulent les entraînements?
Mathieu: Au début de cette année, j'ai changé de club, je suis donc passé du Brugse Zwemclub à Liège Natation. Ce qui est principalement dû à la mauvaise communication avec la Fédération Flamande de Natation. C'est dommage car mon entraîneur à Bruges était et est toujours fantastique. Aujourd'hui, j'habite et je m'entraîne à Nice, car je n'aime pas nager seul. Vis-à-vis de mon entraîneur brugeois, je ne trouverais cela pas très honnête de m'entraîner autre part en Belgique. A Nice, il y a beaucoup de bons nageurs, la plupart choisissant le papillon et la nage libre, comme moi.
GUIDO: Est-ce facile de combiner un sport de haut niveau avec sa vie privée?
Mathieu: Je m'entraîne environ trente heures par semaine. En période de compétition, ce nombre est revu à la hausse. A cela s'ajoute mon travail pour l'école, il ne me reste donc pas beaucoup de temps pour sortir avec mes amis. D'un côté, je passe à côté de ma vie d'étudiant. Pourtant, d'un autre côté, cela me donne beaucoup de satisfactions. Qui peut en effet se targuer d'avoir participé aux Jeux Olympiques? Le samedi est le seul jour durant lequel je peux sortir, mais ça tombe souvent à l'eau. Je suis en effet tellement fatigué que je vais me coucher à 23h30! Quand j'ai une période de repos en août, je peux planifier des vacances, mais les combiner avec mes amis n'est pas toujours évident.
GUIDO: C'est quoi la priorité pour toi, un diplôme ou ta carrière de nageur?
Mathieu: Autrefois, j'aurais choisi la natation sans hésiter, mais maintenant, après avoir été opéré, j'y réfléchirais à deux fois. Mes études restent très importantes. Je peux planifier mes examens, je ne suis en effet pas régulièrement derrière mes syllabus. Pourtant, quand ma carrière sportive sera terminée, il est important d'avoir une autre corde à son arc afin de se retourner en temps utile. La natation ne rend pas un homme assez riche pour en vivre toute sa vie.
GUIDO: Qu'espères-tu encore réaliser comme performances?
Mathieu: Après Pékin, j'ai déclaré que mon but était d'atteindre la finale des Jeux de Londres. C'est encore et toujours mon objectif si ma santé le permet et si je suis sélectionné. Ou alors atteindre le top douze lors des Championnats du monde de l'année prochaine ou battre le temps limite du COIB. Ce n'est en effet pas assez de battre le record de Belgique si celui-ci n'est pas sous la limite de temps demandée.