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08/06/2015

Interview de Christophe Tack, champion du monde de kitesurf freestyle

Christophe Tack est né avec du sable dans les cheveux et des coquillages entre les orteils. Cet Ostendais de 22 ans a été sacré champion du monde de kitesurf freestyle en octobre dernier et a ainsi réalisé le rêve de sa vie. Eh oui, déjà! Nous avons rencontré le jeune sportif là où tout a commencé, dans son club de surf Outside.


GUIDO: C'est donc ici que tu as affronté ta première vague, Christophe. Ou tu préfères peut-être que l'on t'appelle Mowgli?

Christophe: Mes amis m'ont donné ce surnom quand nous étions encore petits, parce que j'avais toujours les cheveux longs et que je marchais bizarrement. (rires) Mais tu peux m'appeler Christophe. C'est avec eux que j'ai commencé à apprendre le surf. Aujourd'hui, il y a des écoles de kitesurf un peu partout en Belgique, mais il y a dix ans, ce sport était plutôt confidentiel. Quand quelqu'un est venu pour la première fois avec un kite au club, j'ai été immédiatement séduit. Vu qu'on ne peut pas vraiment parler de grandes vagues en Belgique, le kite est devenu tout-à-coup plus intéressant que le surf. Il n'était pas encore possible de suivre des cours, on a donc appris par nous-mêmes. Avec ses hauts et ses bas. C'était extrêmement fou, mais nous n'avions pas vraiment d'autre option. C'était une période hyper cool: on était tous dans la même école et dès que le cours était fini, on pouvait tous se reposer sur la plage.

Des règles ridicules

GUIDO: Ensuite, tu es parti pour Gand où tu as étudié l'économie.

Christophe: En effet. J'essayais de diviser mon temps entre le kite et les études, mais étant donné que je ne réalisais pas les progrès que je voulais sur le plan sportif… et que je m'amusais trop à Gand (rires), j'ai décidé de me concentrer sur le kitesurf et je suis parti au Brésil.
 

GUIDO: La bonne décision, parce que tu es récemment devenu le meilleur kitesurfeur freestyle du monde. Certainement le moment le plus inoubliable de ta carrière jusqu'à présent?
Christophe:
 Exactement. Et aussi une de mes expériences les plus terribles à ce jour, mais dans le sens négatif du terme.
 

GUIDO: Raconte?                                          
Christophe:
 Quelques jours avant une compétition au Brésil, on m'a demandé de prendre part à un événement Red Bull. Je ne me sentais pas bien, mais j'ai quand même décidé d'y participer. Pendant la course, nous avons eu un sérieux accident. Je me souviens encore de la voiture qui est partie dans le décor. Je ne comprends toujours pas comment on s'en est tous sortis vivants, certains n'avaient même pas leur ceinture. Résultat: j'avais mal aux muscles, jusqu'à la pointe de mes pieds. Oui, on a été bien secoués.

GUIDO: Je peux comprendre. Le kitesurf est-il aussi dangereux? Christophe: Si tu n'y connais rien et que tu vas immédiatement dans l'eau, ce n'est pas intelligent, évidemment. Ce n'est pas parce que tu mets ta ceinture que tu peux aller directement en rue en tant que débutant.
 

GUIDO: C'est donc une bonne chose qu'il y ait un règlement?

Christophe: Oui. Même si je trouve les règles actuelles plutôt ridicules. Par exemple, actuellement, on ne peut pas prendre la mer s'il y a une tempête. Il y a dix ans, OK, mais aujourd'hui on a un meilleur matériel pour affronter de telles circonstances. Souvent, on ne tient pas compte des prévisions météo, alors qu'il ne fait pas aussi venteux que prévu. La police vient alors nous sortir de l'eau, alors que c'est totalement interdit. Absurde, non? Encore mieux, pour ceux qui sont bien entraînés, ça ne devient chouette qu'à partir de 7 Beaufort. Encore d'autres règles? Tu dois aussi porter un brassard pour montrer que tu es assuré et membre d'un club, ça c'est une bonne idée, mais nous devons également porter un T-shirt en lycra dont la couleur montre le niveau que tu as atteint. J'oublie de le mettre la moitié du temps. Un tel vêtement prend beaucoup le vent, ce qui te fait prendre froid plus rapidement. En plus, on doit aussi avoir deux feux de détresse, qui ne peuvent pas être humides, au risque d'être dangereux. Ce qui n'est pas évident quand on est en mer. En plus, les clubs de surf n'ont pas de place pour les ranger en sécurité, donc personne ne les utilise actuellement. Bon, disons que le règlement n'est pas encore au point. Je suis d'avis que chaque club ait son propre règlement. Tout le monde se connaît, et chacun sait ce que l'autre peut faire. Si un nouveau demande de l'aider à lancer son kit lors d'une tempête, on lui dira clairement que ce n'est pas une bonne idée.

GUIDO: J'ai entendu dire que tu as créé en février dernier ta propre école de kite-surf?

Christophe: C'est exact. Une ASBL avec mes deux frères. Nous voulons surtout attirer davantage les jeunes et proposer des leçons abordables d'avril à octobre. Mes frères y donnent des cours, je me charge surtout de la promotion, étant donné que je suis souvent à l'étranger. Il n'y a en fait que ma sœur qui ne soit pas dans le monde du surf. On a pourtant essayé de la convaincre à plusieurs reprises. Peut-être qu'on y arrivera si on l'emmène une fois à l'étranger.


Des plages idylliques

 

GUIDO: Tu as certainement dû en voir, des plages idylliques?

Christophe: Oui, j'ai visité pas mal d'endroits. En fait, je ne reste que deux mois par an en Belgique, car quand la saison est terminée, je pars en Australie pour continuer à m'entraîner. C'est super là-bas, mais Le Cap est encore plus sublime. La mer salée juste à côté des montagnes, où tu peux surfer sous un soleil éclatant. À quelques heures de là, tu as besoin d'un wetsuit de 5,3 mm, et encore plus un 3,2, parce que c'est un autre océan. Ce n'est jamais ennuyant, et il y a en plus plein de choses à faire et à visiter. Le Brésil est aussi chouette, mais après deux mois à siroter des boissons à la noix de coco dans un hamac, tu en as assez. (rires)


GUIDO: Tu voyages seul?

Christophe: J'ai beaucoup d'amis internationaux et on se donne souvent rendez-vous. «Je dois d'abord aller là-bas, mais retrouvons-nous au Sri Lanka ce jour-là.» Par exemple, pour le moment, ils sont beaucoup à être à Tarifa en Espagne, je suis donc en train de regarder pour partir demain. Les tickets sont un peu plus chers et la météo n'a pas l'air top, donc ce sera peut-être l'Egypte. Je décide tout en dernière minute. Pas mal, hein? Cette vie, j'espère la vivre le plus longtemps possible. 

GUIDO: C'est cher, non?

Christophe: Oui, malheureusement. Lors de ma première année, j'avais un budget-voyage de 5000 euros. C'est peu, car le voyage pour la Thaïlande coûtait déjà 1500 euros. Heureusement, j'ai gagné 750 dollars là-bas, ce qui m'a permis de chercher une autre destination, et ainsi de suite. J'étudiais tout: souvent, c'était moins cher en voiture et je dormais en tente. Low budget. Heureusement, j'ai maintenant plus de sécurité grâce à mes sponsors. Je dois encore recevoir beaucoup de prix de compétitions.

GUIDO: Quoi? Tu dois les réclamer?

Christophe: Oui, l'hiver dernier la PKRA, l'organisation internationale de kite, a fait quelques erreurs. Elle a maintenant été reprise et on a vu l'apparition d'un nouveau schéma de compétitions. Je crois en ce sport, je continue donc, mais si je ne suis pas d'accord avec les critères des juges après chaque événement, j'ai bien l'intention de mettre sur pied des événements moi-même. Ils veulent par exemple des sauts plus hauts et plus spectaculaire pour attirer les médias et ainsi commercialiser le sport, mais les riders veulent justement plus de sauts techniques, tu comprends?

GUIDO: On te comprend. On te laisse réserver ton prochain voyage. N'oublie pas de nous envoyer une carte postale!

 

 

 


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