L'égalité hommes/femmes: utopie ou nécessité?
Notre forum donne la parole aux étudiants. Nous nous sommes cette fois intéressés aux relations hommes/femmes. Qu'en pensent nos quatre étudiants? Réponses ci-dessous.
Mathieu Detollenaere (24 ans)
Master en informatique à Namur (FUNDP)
«Je pense qu’il existe encore de grosses différences de traitement entre les garçons et les filles. Mais je pense, encore plus flagrant que les différences de traitement, il y a les différences de perception des rôles. Je suis dans une faculté à grande majorité masculine et ce n’est pas par discrimination que les filles ne s’inscrivent pas en info, mais par perception du cliché de l’informaticien. Après le choix des études viennent les choix de carrière et je pense que là également les femmes mettent les accents bien souvent ailleurs que sur les choix de carrières les plus ambitieux à l’avantage de leur vie familiale. Ce serait mentir que d’estimer qu’il n’existe pas pour autant de discrimination. Au sein de la faculté d’informatique, que ce soit à leur avantage ou à leur détriment, les filles ne sont pas traitées de la même façon que les garçons. Par exemple, vu le peu de filles, une absence au cours est plus vite remarquée. Les garçons et les professeurs prennent plus de temps à s'occuper de leurs difficultés et à les "choyer". En revanche, il existe de nombreux préjugés quant au fait que les filles soient moins à l’aise dans des domaines plus techniques. Si l’on regarde en arrière, ces a priori étaient déjà ceux à l’égard des femmes dans beaucoup de métiers. Pourtant, depuis lors, ils se sont gommés: médecine, enseignement, … Il y a donc une évolution qui vise une égalité homme/femme à plus ou moins long terme mais celle-ci n’est pas encore généralisée et dépend surtout de la proportion de femmes dans la branche concernée. Donc les filles, vous savez ce qu’il vous reste à faire, venez démentir ces préjugés et inscrivez-vous chez nous. On vous accueillera chaleureusement, c’est promis!»
Sophie Wanufel (23 ans)
Master en Journalisme à Bruxelles (IHECS)
«Dans ma vie actuelle, je ne ressens pas de différence de traitement entre filles et garçons… Ce n’est en tout cas pas quelque chose auquel j’ai été confrontée. Dans la vie de tous les jours, je n’ai jamais été lésée parce que j’étais une fille. Au contraire, je remarque que dans certaines situations les gens sont plus indulgents avec les filles, car elles ont cette image plus douce, presque fragile. Ils imaginent que les garçons sont plus débrouillards et ont besoin de moins d’aide. Les difficultés que je vois dans le fait d’être une fille ne sont pas liées à la façon dont les autres nous traitent, mais plutôt à la façon dont nous nous comportons. On n’osera peut être pas aller faire le plein seule à la tombée de la nuit, partir seule faire un jogging, se risquer à partir à l’aventure, etc. Par définition, nous avons moins de force qu’un garçon et avons plus facilement peur d’être seule dans un endroit glauque car nous sommes une proie plus faible… Mais je ne pense pas pour autant qu’il soit plus difficile d’être une fille. Par contre, lorsque j’entrerai dans le monde du travail, je ne serai peut-être plus du même avis…»
Françoise Peiffer (22 ans)
Master en Presse-Info à Bruxelles (IHECS)
«Tout le monde parle aujourd’hui de l’égalité des sexes mais en réalité, hommes et femmes ne sont que très rarement égaux. En Europe, à travail égal, une femme gagne en moyenne 17 % de moins qu’un homme. Seulement 31% des élus au Parlement Européen sont des femmes et elles ne sont que 11% dans les conseils d’administration des grandes entreprises. Les femmes sont également plus nombreuses que les hommes à bénéficier des allocations de chômage ou à vivre sous le seuil de pauvreté.Certains diront cependant qu’être une femme permet de bénéficier de traitements de faveur en matière de retraite ou d’obtenir plus aisément la garde des enfants en cas de séparation. Elle est encore loin également l’égalité homme/femme au sein du couple: généralement, après sa journée de travail, madame s’occupe du souper, du ménage, de la lessive, … D’ailleurs, peu d’hommes participant aux tâches ménagères le revendiquent haut et fort. Au sein des familles, c’est à sa fille et non à son fils que la maman apprend à cuisiner ou à repasser. Certes, l’égalité hommes/femmes n’est pas encore acquise mais depuis quelques années, en Europe, il faut quand même noter d’importants progrès en ce qui concerne la parité hommes/femmes, notamment en politique ou en matière de droits et de rémunération. Sur d’autres continents par contre, les femmes n’ont absolument aucun droit. Dans le pire des cas, certaines sont assassinées, simplement parce qu’elles sont nées femmes…»
Yohan Vincent (19 ans)
Bachelor en chimie à Mons
«Voici un sujet qui ne cesse de faire couler de l’encre: la place de la femme dans nos institutions. Rappelons-nous combien ce point est tant chéri par nos politiciens en pleine campagne ou ces fameux sondages démontrant que la femme est moins bien rémunérée qu’un homme pour un poste équivalent.Mais qu’en est-il au niveau estudiantin? Ce complexe de supériorité masculin existe-t-il encore ou est-ce une simple excuse pour alimenter nos discussions d’une pointe d’humour parfois décalé?Sincèrement, j’avoue qu’il m’est difficile d’y répondre. J’évolue dans un milieu étudiant fort masculin et de ce fait, une fille est très vite remarquée. Il ne faut guère du temps pour qu’un étudiant galant lui facilite un peu le quotidien. Mais la comparaison s’arrête là. Filles ou garçons, on est d’abord des étudiants. Si différences il y a, elles seront uniquement dues à un bagage culturelle accumulé par le professeur envers la gent féminine ou tout simplement une aversion tout-à-fait personnelle envers un étudiant, peu importe le sexe.Je conclurais en disant que finalement être une fille ou un garçon, c’est un peu comme être étudiant en psycho ou en droit: c’est ni plus ni moins une classification qui permet de réunir des personnes ayant potentiellement des mêmes centres d’intérêt, les mêmes besoins, etc.»
(SD)
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