KOT-É-RYTHMES: «On n'a pas le temps d'aller se soûler avec les autres kots!»
Pour notre dernière visite de kot de l'année, direction Louvain-la-Neuve et sa célèbre rue des Blancs Chevaux où les membres du Kot-é-Rythmes nous attendaient de pied ferme pour répondre à nos questions. Après l'organisation du Welcome Spring Festival, les dix membres du kot peuvent maintenant un peu souffler…
GUIDO: Quelle a été votre motivation à rentrer dans un kot comme le Kot-é-Rythmes?
Maxime: Il faut distinguer deux aspects dans le kot: l'aspect organisationnel et la musique. Que l'on soit touché par l'organisation d'un grand événement sur le site de Louvain-la-Neuve ou par la musique, je pense que la majorité des membres du kot souhaitaient mélanger ces deux aspects afin d'organiser un festival pendant toute une année.
GUIDO: Y a-t-il un roulement au sein de ce kot?
Maxime: Etant donné que l'événement demande une organisation assez conséquente, on essaie qu'il y ait chaque année la moitié du kot qui tourne pour que les nouveaux puissent apprendre auprès des anciens.
Marie-Adélaïde: On organise chaque année un souper de recrutement qui peut être perçu comme assez dur. On leur pose une série de questions afin de juger leurs motivations. Le Welcome Spring est un événement assez important, il faut donc pouvoir compter sur des personnes hyper motivées.
Un organe de promotion de la musique
GUIDO: Outre l'organisation du festival, quelles autres responsabilités incombent au Kot-é-Rythmes?
Valentin: En dehors du Welcome Spring, on a également un partenariat avec la Ferme du Biéreau, une salle de concerts qui commence à devenir incontournable sur le site de Louvain-la-Neuve. En outre, quiconque organise un événement musical sur le site peut nous demander un coup de main au niveau de la promotion et de l'aide sur place.
Caroline: On organise aussi le concours Jeunes Talents des 24 Heures. Quelques semaines auparavant, les groupes peuvent nous envoyer une démo. On se concerte et on en choisit quatre qui ont la possibilité de jouer sur le Grand-Place pendant l'événement. Le jour-même, un jury de personnalités de la musique en choisit un qui aura la chance de jouer pendant le Welcome Spring.
Martin: Toutes les démos que l'on reçoit pour ce concours nous servent aussi pendant l'année quand par exemple un kot-à-projet a besoin d'un groupe pour un événement qu'il organise. Enfin, on loue aussi une sono aux particuliers qui en font la demande.
Maxime: En résumé, on essaie de promouvoir au mieux la musique actuelle (le rock au sens large) sur le site de Louvain-la-Neuve.
GUIDO: Quelles sont les différentes étapes d'élaboration d'un festival comme le Welcome Spring?
Maxime: Beaucoup de gens pensent que la première étape de l'organisation d'un festival de musique passe par les artistes, ce qui est totalement faux. La première démarche consiste à trouver des subsides et du sponsoring. Il faut ainsi les convaincre à coups de dossiers et d'arguments. En fonction du budget obtenu, on peut alors se permettre de compter sur des artistes plus connus et donc plus chers. Enfin, il faut également faire de la promotion au niveau de la presse afin que l'événement ait une meilleure visibilité.
GUIDO: Une telle organisation est-elle facilement conciliable avec la réussite des études?
Maxime: Dans le kot, on a tous la fierté de démontrer qu'on arrive à allier les deux même s'il est vrai que cela nous demande beaucoup de temps. Le mois précédant l'événement, les choses s'intensifient beaucoup et on passe alors trois à quatre heures par jour à s'occuper du festival: distribuer des flyers, faire de la promotion, envoyer des mails ou donner des coups de fil à droite et à gauche. Plus on approche de l'événement, plus on ne vit que pour ça.
Caroline: Il important, pour que le projet avance, que chacun y mette du sien. Si on ne fait pas notre boulot, on ralentit le processus de l'organisation, c'est donc une bonne prise de conscience, ça nous fait avancer chacun de son côté.
Mener un projet à bien
GUIDO: Quelles satisfactions retirez-vous de votre appartenance au Kot-é-Rythmes?
Valentin: Notre principale satisfaction, c'est de mener un projet à bien, d'arriver à amener 15.000 personnes à notre festival, le tout dans une ambiance bon-enfant. Concernant le premier quadri et le concours Jeunes Talents, cela nous a permis, je pense, de faire avancer notre critique musicale en argumentant pour tel ou tel groupe.
GUIDO: N'y a-t-il pas des inconvénients à faire partie d'un tel kot?
Benoît: C'est parfois difficile de gérer son temps entre les différentes activités. On est tous étudiants, on est dans des mouvements de jeunesse, on a une vie de famille…
GUIDO: Une vie de famille?! (rire général)
Benoît: Il faut avoir du temps pour s'occuper des enfants! Plus sérieusement, il faut réussir à faire du multi-tasking, comme on dit en anglais. C'est un inconvénient sur le moment-même qui peut se révéler une sacrée expérience par la suite, pour la vie professionnelle future.
Johan: Un des inconvénients majeurs, c'est qu'on ne peut pratiquement pas profiter du festival le jour-même. D'un autre côté, on peut juger de la portée de notre événement, ce qui nous procure une grande satisfaction a posteriori.
GUIDO: Quel est le quotidien de votre kot?
Caroline: On fait des soupers commus tous les soirs; deux personnes se "dévouent" pour faire les courses et préparer le repas. Il y a aussi les réunions qui occupent aussi pas mal de notre temps.
GUIDO: Vous ne vous connaissiez pas à la base. Comment l'alchimie a-t-elle pris entre vous?
Martin: Vu le gros projet que l'on a à organiser, ça nous rapproche pas mal. Finalement, on devient des potes. On passe tellement de temps ensemble qu'on est obligé de bien s'entendre.
Caroline: Il y a même quelques anciens du kot qui vivent maintenant tous ensemble dans une maison à Bruxelles. Ils reviennent nous donner un coup de main lors du festival.
GUIDO: Vous êtes situés sur la rue des Blancs Chevaux, véritable vivier de kots-à-projets. Les relations de voisinage sont-elles au beau fixe?
Maxime: Les autres kots-à-projets font beaucoup d'activités entre eux, ils ont plus de temps à consacrer à cela que nous. On a donc moins de temps pour aller se soûler la gueule avec les autres kots! (rire) On essaie, mais on n'a pas toujours l'occasion. Ce qui fait que le Kot-é-Rythmes n'est pas le plus présent dans les endroits de soirées des kots-à-projets.
GUIDO: Pour terminer, une petite anecdote pour la route?
Benoît: Pour circuler dans la ville lors du festival, on se déplace en camion. A deux le plus souvent pour qu'il y en ait un qui ouvre les barrières, ce que je faisais pendant que Nicolas conduisait le camion. Après avoir refermé les barrières, il m'a fait la bonne vieille blague de continuer à avancer quand j'essayais de monter dans le camion. J'ai donc essayé de sauter dans le camion en roulant. Il a décidé de freiner au même moment, ce qui fait que j'ai cassé le pare-brise avec mon crâne. Et j'avais même pas mal!