La Maison Erasmus: L'auberge liégeoise
Depuis le début de l'année académique, un nouveau lieu a été imaginé par la Haute Ecole Libre Mosane (Helmo) de Liège. A deux pas de la Médiacité se trouve en effet la Maison Erasmus qui offre un toit aux étudiants étrangers désireux de partager leur logement avec d'autres jeunes d'Europe et d'ailleurs. Polyglotte et multiculturel, ce kot d'un autre genre méritait le coup d'œil de l'une de nos équipes. Nous y avons rencontré Joël Hoyez, coordinateur du projet, et Christian, étudiant allemand à Liège depuis plus de cinq mois.
Afin d'accueillir les étudiants dans les meilleures conditions, Joël Hoyez, du service des relations internationales de l'Helmo, a décidé de mettre sur pied la Maison Erasmus proposant un logement à 11 étudiants étrangers. Visant à offrir plus qu'un lit et une cuisine aux étudiants, cette démarche insiste sur la convivialité et l'intégration des étudiants concernés: «Le but, c’est bien évidemment de permettre à tous ces jeunes de s’intégrer plus facilement. Par ailleurs, la vie à la maison doit aussi être la plus conviviale possible. Je suis d’ailleurs surpris de constater à quelle vitesse ces jeunes échangent et font connaissance. Certains débarquent en Belgique pour la première fois de leur vie et, dès le lendemain, ils connaissent déjà tout le monde dans la maison! C’est ahurissant!».
Au cours du premier quadrimestre, ce sont 11 étudiants de 7 nationalités différentes qui ont occupé la Maison Erasmus. «Ce qui me semble intéressant, c'est que ces étudiants ont appris à vivre ensemble et ont dû apprendre à faire des concessions. Un des problèmes majeurs rencontrés par les étudiants, c'était le frigo! J'ai également refusé d'installer une télévision dans la cuisine. Je ne peux pas les empêcher de regarder des films sur leur ordinateur, mais la salle commune a été créée pour favoriser les échanges, je préfère donc que cela reste ainsi.»
«Cela m'a permis de faire plus facilement connaissance»
Nous avons rencontré Christian, étudiant allemand de 23 ans, un des seuls locataires à rester pendant un an dans la Maison Erasmus. Avec lui, nous nous sommes intéressés au quotidien de ces étudiants au sein de cette maison.
GUIDO: Comment as-tu fait la connaissance de la Maison Erasmus?
Christian: En prenant contact avec l'Helmo, monsieur Hoyez m'a fait part de son intention de créer la Maison Erasmus. L'idée m'a tout de suite plu. J'ai accepté pour deux raisons: je n'avais pas envie de chercher un appartement par moi-même et j'estimais que, grâce à la Maison Erasmus, j'aurais plus de facilité à rencontrer des nouvelles personnes. Normalement, tous les étudiants Erasmus sont un peu seuls au début et grâce à cette maison, j'ai pu rencontrer plein de gens très facilement.
GUIDO: Il y a beaucoup de nationalités présentes dans la Maison Erasmus. Y a-t-il des personnes avec lesquelles tu as plus facilement fait connaissance?
Christian: Pendant la première partie de l'année, nous n'étions que deux garçons. J'ai donc beaucoup sympathisé avec l'étudiant autrichien. La communication était plus facile entre nous qu'avec les autres. Ensuite, petit à petit, nous avons fait la connaissance des étudiants d'autres nationalités, au sein du kot mais aussi en-dehors.
GUIDO: Il y a donc une minorité de garçons au sein du kot. Ce n'est pas trop difficile de vivre avec autant de filles, surtout concernant les tâches ménagères?
Christian: Ce stéréotype ne fonctionne pas ici, ce sont plutôt les filles qui laissent traîner leurs affaires!
GUIDO: Quelle langue parlez-vous le plus souvent au kot?
Christian: Normalement, la plupart des étudiants parlent anglais. Pendant le premier quadrimestre, il n'y avait que deux francophones, une Suisse et une Québécoise. Certains étudiants ne parlent pas français, l'anglais est donc la langue la plus souvent parlée ici. ça parle quand même souvent polonais, étant donné qu'il y avait 5 étudiantes polonaises et il leur arrivait souvent de parler entre elles dans leur langue maternelle.
GUIDO: A l'origine, des repas étaient prévus afin de mieux faire connaître les spécialités culinaires de vos pays respectifs.
Christian: En effet. Mais on n'a fait que deux soirées de ce genre. Une soirée québécoise et ensuite une soirée allemande organisée par mes soins. J'avais préparé une choucroute. Et depuis, on a arrêté!
GUIDO: Bien que tu ne vives qu'avec des étudiants Erasmus, as-tu néanmoins eu la possibilité de lier des amitiés avec des étudiants belges?
Christian: L'avantage de l'Helmo, c'est de proposer des cours mixant les Erasmus aux étudiants belges. J'ai donc fait des efforts pour communiquer avec les Belges et j'ai pu nouer quelques amitiés.
«Le baptême étudiant n'existe pas en Allemagne»
GUIDO: Tu as suivi des études en Allemagne et en Belgique. Quelles sont les grandes différences entre ces deux pays?
Christian: Le stéréotype de l'Allemand réservé n'est pas totalement faux. Contrairement aux Belges qui sont nettement plus ouverts, avec qui il est plus facile de communiquer. Ils font beaucoup d'efforts pour intégrer les Erasmus. Je n'ai ainsi jamais eu le sentiment d'être un outsider.
GUIDO: Tu as aussi certainement remarqué les habitudes de sorties des Belges? Comme les bleusailles, les baptêmes, les guindailles, …
Christian: Oui, j'ai pu voir un certain nombre de guindailles. J'ai été assez étonné car c'est quelque chose qui n'existe pas en Allemagne. C'était vraiment frappant pour moi de voir ces étudiants en train de faire leur baptême!
GUIDO: C'est ta première visite en Belgique, que penses-tu de notre pays?
Christian: J'ai appris beaucoup de choses sur la politique belge. On sent très fort la division entre la Wallonie et la Flandre. On remarque très vite que le pays n'est pas totalement uni. J'ai eu l'occasion d'aller en excursion en Flandre, l'image est totalement différente d'ici.
GUIDO: Que représente le programme Erasmus pour toi?
Christian: Pour moi, Erasmus permet de relier entre eux les différents pays d'Europe. J'ai l'impression que ce programme fonctionne bien et permet d'élargir ses connaissances et d'avoir une meilleure compréhension des pays et de leurs cultures. C'est un plus pour l'identité européenne.
GUIDO: Après un tel séjour, l'envie de t'installer en Belgique serait-elle susceptible de te venir à l'esprit?
Christian: Oui, j'imagine très bien m'installer un jour en Belgique. Mais je choisirais aller de vivre à Bruxelles, qui est une ville qui représente bien la mixité de la Belgique.
(SD)
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