Le Kap-Hot: «Le SIDA, on en parle beaucoup, mais les mentalités ont encore du chemin à faire!»
Pour notre première interview de kot de l'année, nous avons décidé de mettre en lumière un kot-à-projet (KAP) avec un chouette concept, le Kap-Hot qui sensibilise les étudiants sur les infections sexuellement transmissibles (IST) de manière ludique et interactive. Quatre de ses membres nous en disent un peu plus sur son fonctionnement.
GUIDO: Pourquoi avoir choisi de vous investir dans un KAP? Et celui-ci en particulier?
Jonas:L’ambiance d’un kot à projet est unique. Le fait que nous soyons tous concernés par une problématique fait qu’il y a automatiquement un point commun. Ça ne veut pas forcément dire qu’il n’y aura pas d’accrochage pendant l’année comme dans tous les communautaires, mais ce qui est différent, c’est que nous sommes obligés de faire tourner le projet, ce qui nous pousse à une forme de responsabilisation.
Caroline: J’avais envie d’un kot avec une cohésion de groupe, où les gens se rapprochent ailleurs que dans la cuisine, et pour ça le mode KAP ne m’a pas déçue. J’ai été interpellée par le projet du Kap-Hot, d’abord parce qu’il était nécessaire sur Louvain-la-Neuve, ensuite parce qu’il laisse place à des activités diversifiées.
GUIDO: Avez-vous tout de suite accroché les uns aux autres?
Caroline: Dès le départ, on était tous motivés par un même projet. En plus, comme le thème de notre KAP n’est pas facile à aborder, on a vite brisé la glace et mis notre timidité de côté!
Jonas: Personne n’est vraiment resté en retrait et il n’y a pas eu de conflit particulier. Il faut dire qu’avant le projet, nous étions déjà cinq à nous connaître, donc ça aide beaucoup à accélérer le processus de socialisation.
«Il y en a qui sont certains de tout savoir, mais une fois qu’on leur demande de passer un préservatif sur un godemichet correctement, c’est autre chose!»
GUIDO: Quel est le projet du kot en quelques mots?
Nancy: Le projet est d’offrir aux étudiants de Louvain-la-Neuve une discussion et une information relative à une sexualité responsable et épanouie.
GUIDO: Quelles sont les différentes actions organisées au cours de l'année?
Nancy:Nous organisons des stands de sensibilisation lors d’événements (Welcome Day, 24h Vélo, …), des soupers de sensibilisation avec d’autres kots-à-projets, une Love Week, des soirées jeux (avec des jeux revisités par rapport à notre thème), un souper aphrodisiaque, etc. Pour l’année qui vient, nous souhaiterions également mettre en place un match d’improvisation et une conférence autour des origines de l’homosexualité.
GUIDO: Vous organisez des Love Diners, en quoi cela consiste-t-il?
Nancy: Ce sont des soupers de sensibilisations auxquels nous accueillons les membres d’un autre kot-à-projet. Nous continuons souvent la soirée par un jeu, au cours duquel nous expliquons des termes spécifiques et répondons à d’éventuelles questions.
Caroline: Ambiance décontractée assurée.
Maxime:C’est une activité que nous avons voulu mettre en place pour toucher de manière plus personnelle les étudiants. De plus, les filles cuisinent très bien! (rires)
GUIDO: Trouvez-vous les jeunes réceptifs lors de vos animations?
Maxime:De manière générale, nos activités sont appréciées des étudiants. C’est en effet plus facile d’aborder le thème de la sexualité en parlant à des pairs qu’à des personnes plus âgées (psy, parents, …). De plus, la présentation ludique apporte beaucoup à la réception du message que l’on veut faire passer.
Jonas: Évidemment, il y en a qui sont certains de tout savoir, mais une fois qu’on leur demande de passer un préservatif sur un godemichet correctement, c’est autre chose.
GUIDO: Le sida, en parle-t-on assez? Est-ce encore aujourd'hui un sujet tabou?
Caroline: J’ai l’impression que le sujet est de moins en moins tabou mais que les idées reçues persistent. Le 1er décembre, lors de la Journée Mondiale de Lutte contre le Sida, un homme a refusé de porter un de nos rubans rouges de solidarité parce que selon lui, «être séropositif c’est l’avoir cherché». A un de nos stands de sensibilisation, on a un jour entendu une autre idiotie: «le sida, je m’en fiche, c’est pour les gays». Alors, oui, on parle plus du sida aujourd’hui, mais pas encore assez. Les mentalités ont encore du chemin!
«Il existe une sorte de communauté entre tous les kots-à-projets»
GUIDO: Comment décririez-vous l'ambiance qui règne dans le kot?
Caroline: En un mot? Chaleureuse!
Nancy:L’ambiance était vraiment très bonne l’année passée, et j’espère qu’elle sera encore meilleure avec nos nouveaux membres!
GUIDO: Quels sont vos plus grands souvenirs de cohabitation?
Caroline: La fois où on a tenté de faire une photo de groupe. On voulait quelque chose de drôle mais qui symbolise bien le kot. Evidemment, on est vite parti dans des délires cosmiques. Ça nous a pris une soirée. On a fini avec quarante photos et beaucoup d’éclats de rires!
Maxime:Pour moi, c'est le rangement avant l’état des lieux, car il y règne une ambiance de mélancolie de terminer l’année tout en passant de bons moments ensemble.
Jonas:Personnellement, j’ai beaucoup aimé le week-end de kot que nous avons fait dans les Ardennes en début d’année. ça nous a permis de nous familiariser très vite avec les autres cokoteurs. C’était vraiment un bon moment même s’il a fait pourri tout le week-end!
Nancy: Moi, je retiensles soupers du soir à discuter de nos idées, nos projets, le tout dans une ambiance très décontractée.
GUIDO: Comment se passe votre vie quotidienne?
Maxime:Nous accordons la priorité aux études. Elles doivent passer avant le kot. Cela nous permet de garder les pieds sur terre. Le soir, on discute souvent du projet, même les jours où nous n’avons pas réunion. Ensuite, je prépare mes réunions et autres choses pour les scouts et si j’ai le temps, je vais faire du squash ou de l’escalade. Programme chargé…
GUIDO: Votre avis sur Louvain-la-Neuve?
Caroline: C’est une ville propice à la vie estudiantine où on ne s’ennuie jamais! Je n’aime pas son architecture, mais son ambiance compense tout. Les gens sont sympas ici.
Nancy:Je vais entamer ma sixième année sur le campus et je peux dire que c’est une ville que j’apprécie beaucoup, de par le nombre d’activités que l’on peut y trouver. C’est cet aspect 'vivant' qui me plait.
GUIDO: Vous entretenez de bons rapports avec les autres KAP de Louvain-la-Neuve?
Maxime: Il a été difficile de faire notre place, comme le projet est tout nouveau, mais je pense que nous sommes bien acceptés par la plupart des KAP. Le plus difficile, c’est de se créer une légitimité, que l’on a réussi à acquérir.
Jonas: Il y a une sorte de communauté entre KAP et même si nous sommes beaucoup, on finit par se connaître ou en tout cas se reconnaitre. C’est une facilité de rencontre considérable.
Plus d'infos sur http://kap-hot.be