PÉDIAKOT: Quand les étudiants divertissent les enfants malades
Le Guido Magazine a suivi avec attention leur première organisation d'un événement didactique et original, la Clinique des Nounours, qui s'est déroulé les 2 et 3 mai derniers. Celui-ci permettait à de jeunes enfants d'appréhender le monde médical et ainsi de le désacraliser en faisant "opérer" leurs ours en peluche. Intéressés par leur initiative, nous avons eu envie d'en savoir plus sur les autres projets de Pédiakot de Woluwe.
GUIDO: Le Pédiakot représente une première expérience de kot-à-projet pour la majorité d'entre vous…
Karl: Je viens de Namur et le Pédiakot est en effet ma première expérience en kot-à-projet. J'ai été d'emblée intéressé par l'approche pédiatrique de ce projet qui nous permet de rencontrer les enfants de l'hôpital, auxquels on n'est pas vraiment confronté dans le cadre de nos études.
Sophie: Ayant une sœur qui fait également partie d'un kot-à-projet, elle m'a donné envie de suivre la tendance. Le contact avec les enfants à l'hôpital nous apporte tellement que je ne regrette pas mon choix. C'est très enrichissant. Il était primordial pour moi d'avoir une activité en parallèle de mes études.
Nounoursologues en herbe
GUIDO: Vous visitez donc chaque semaine les enfants malades des Cliniques Saint-Luc.
Axel: Exactement. Tous les jeudis, on se rend en pédiatrie pendant deux heures durant lesquelles on propose des activités (jeux de société, bricolages, …) aux enfants hospitalisés.
Gary: Il faut savoir que les infirmières font un premier tri parmi les enfants que l'on visite chaque semaine. Même s'il nous arrive de rencontrer des enfants plus durement touchés par la maladie. Alors que d'autres sont pratiquement en parfaite santé et courent partout. On arrive toujours à trouver un bon équilibre et les rencontres se passent toujours très bien.
GUIDO: Y a-t-il des rencontres qui restent plus spécifiquement gravées dans votre mémoire?
Gary: Personnellement, je me souviens très bien d'un enfant en particulier; un caractériel qui ne voulait pas faire le bricolage qu'on lui proposait, mais était plutôt obnubilé par les Barbie! Qu'il a commencé à maltraiter après quelques minutes! Avant de crier dans tout le service!
Karl: Moi, je me souviens d'une petite fille qui était en traction (ndlr: avec les deux jambes en l'air), on a donc dû adapter le bricolage pour qu'elle puisse également participer à notre activité.
Sophie: On doit également gérer des enfants souffrant de handicaps mentaux ou physiques et de maladies graves, ce qui n'est pas toujours évident. J'ai le souvenir d'un petit garçon sous chimio que j'ai revu à plusieurs reprises. A chaque fois, il était hyper content de revenir et de participer à nos activités. A tel point qu'il a déclaré: «Heureusement que j'ai eu de la fièvre, sinon je ne serais pas revenu!».
GUIDO: Vous avez organisé pour la première fois cette année la Clinique des Nounours (www.clinique-des-nounours.be). En quoi cela consiste concrètement?
Gauthier: Le but de ce projet est de faire un hôpital fictif pour les nounours des enfants (qui jouent alors le rôle des parents). Les membres du kot jouent, quant à eux, le rôle des médecins, les nounoursologues. Notre objectif est que les enfants n'aient plus peur des hôpitaux.
Géraldine: On était une cinquantaine de nounoursologues, venant d'horizons divers tels que la dentisterie, la pharmacie, l'infirmerie ou la médecine.
GUIDO: Les opérations pratiquées sur les nounours sont-elles totalement fictives ou essaient-elles de se rapprocher un maximum de la vérité?
Gwenane: Les enfants arrivent avec un symptôme (mal au bras, à la tête, …). Et à partir de là, on a une idée du service vers lequel on va les diriger: radiologie, salle de soins, salle d'opération, … On essaie donc de les emmener dans une dynamique qui tient la route, sur une base réelle.
Géraldine: On veut leur montrer la réalité du parcours d'un malade à l'hôpital afin de leur permettre de diminuer leur angoisse lors de leur prochain passage en milieu hospitalier.
Alex: Un des enfants qui nous a rendu visite va se faire opérer des amygdales dans quelques jours. Cela va donc nous permettre de mesurer l'effet que la Clinique des Nounours a eu sur lui, si cela lui a permis de diminuer son angoisse.
GUIDO: Maintenant que vous avez touché le monde des enfants, comptez-vous vous spécialiser plus tard en pédiatrie?
Karl: Il y a moyen de se spécialiser en pédiatrie dans différents domaines de la médecine. J'apprécie particulièrement les urgences, pourquoi pas me spécialiser en urgences pédiatriques, on verra.
Sophie: C'est difficile de faire un choix maintenant, même si j'ai toujours été attirée par la pédiatrie, même avant de rentrer dans le kot.
Trophées de soirées et string qui traine
GUIDO: Comment décririez-vous l'ambiance qui règne dans votre kot?
Sophie: C'est enfantin! (rire général)
Gary: Axel, c'est un peu le boute-en-train du kot, celui qui motive tout le monde à sortir!
Axel: C'est vrai qu'on fait pas mal la fête, étudier, peut-être un petit peu moins!
Gary: Axel reste notre modèle car même s'il fait la fête jusqu'à pas d'heure, il est toujours présent le lendemain matin aux cours. C'est l'exemple à suivre pour tous les étudiants!
GUIDO: L'alchimie a-t-elle directement pris entre vous?
Gwenane: On a fait en sorte, lors du recrutement, de prendre des personnes avec des caractères compatibles. Et je suis assez contente du résultat, cette année s'est bien déroulée. Et j'espère que ce sera encore le cas l'année prochaine.
Axel: Certains d'entre nous n'ont cours que jusqu'en décembre l'année prochaine. On ne peut donc pas resigner dans le kot pour une année supplémentaire.
GUIDO: Tu dis ça avec une telle tristesse!
Axel: Ben oui, l'année prochaine, ça risque d'être nettement plus triste.
Alex: Moi, je reste encore au kot une année supplémentaire. Je suis donc plus heureuse qu'Axel!
GUIDO: On arrive à la fin de l'année, les anecdotes de kot doivent donc être nombreuses. Y en a-t-il certaines que l'on peut révéler ici?
Gary: Axel a un trip bien particulier; quand il rentre de soirée, il ne peut s'empêcher de ramener des trophées (des vieux CD, des morceaux de bois, des panneaux routiers, …)…
GUIDO: Des trophées de soirées? Ce ne sont que des objets, rassurez-moi!
Gary: ça, on ne peut pas vous dire! Il cache bien son jeu! Bon, on a quand même déjà retrouvé une culotte et un string en-dessous de sa porte! On n'a jamais su le fin fond de cette histoire.
GUIDO: Le rallye-chambre semble être également un bon souvenir…
Sophie: On a tellement eu de difficultés à trouver une date au premier quadrimestre qu'on a été obligé de le faire un jour de congé à midi! On avait décidé de se déguiser de la façon la plus ridicule possible. C'était un chouette moment qui a immédiatement soudé l'équipe au début de l'année.