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04/02/2009

Interview de Pascale Genbrugge, présidente de l'UNÉCOF

Depuis septembre, Pascale Genbrugge, étudiante en Relations Internationales et Communication Multilingue à l'ULB, occupe la place de présidente de l'Unécof, l'Union des Etudiants de la Communauté Française.

Nous l'avons donc rencontrée afin d'en savoir plus sur son parcours et les principaux défis de son année de présidence.

GUIDO: La représentation étudiante est quelque chose qui t'a toujours séduit.
Pascale
: En effet, j'étais déjà déléguée de cours au niveau des humanités. Quand j'ai commencé mes études à l'Institut Libre de Marie Haps en Bachelier Traduction et Interprétation, on m'a également demandé de m'engager en tant que déléguée de cours vu qu'il n'y avait pas beaucoup de candidats. Je me suis donc rapidement intégrée dans mon conseil étudiant de la Haute Ecole Léonard de Vinci. Petit à petit, je suis rentrée en contact avec l'Unécof au sein de laquelle je suis active depuis maintenant un an et demi. D'abord au sein du bureau, ensuite en tant que déléguée aux relations internationales et maintenant comme présidente de l'association.

«La majorité des étudiants sont peu motivés à s'engager»

GUIDO: Quelles ont été tes principales motivations personnelles à suivre un tel parcours?
Pascale : Les étudiants ont des droits et des devoirs et j'ai toujours trouvé important de défendre aussi bien nos droits que de mettre le doigt sur nos devoirs. Je déplore le fait que la majorité des étudiants soient si peu motivés à s'engager ou à s'investir pour une cause qui les concerne. Il faut se rendre compte qu'il faut que certaines personnes soient là pour faire tourner la machine. Sinon, rien ne bouge et tout se décide sans nous concerter, ce qui ne serait bien évidemment pas idéal.

GUIDO: Est-ce facile de combiner ta fonction de présidente avec la poursuite de tes études?
Pascale
: Même si cela prend beaucoup de mon temps, je ne pense pas que ce soit impossible de combiner la réussite d'une année d'études avec mes fonctions à l'Unécof. Je ne compte évidemment pas mes heures, c'est du bénévolat pur et dur! J'ai souvent des choix à faire, soit aller aux cours ou assister à une réunion.

GUIDO: Si tu devais décrire l'Unécof en quelques mots…
Pascale
: L'Unécof est un relais entre les étudiants et les autorités, un interlocuteur valable et reconnu au niveau de la Communauté Française. On consulte en premier lieu les étudiants qu'on représente pour ensuite aller relayer cette information auprès des autorités. Un point très important, c'est la concertation. Dès que la Ministre Simonet rédige un texte de loi ou un décret, elle est obligée de nous consulter afin que l'on rende un avis, favorable ou non, sur la proposition.

GUIDO: N'est-ce pas parfois frustrant de constater que vos actions passent au-dessus de la tête de beaucoup d'étudiants?
Pascale
: Il y a une grande partie des étudiants qui ne savent même pas qu'on existe! Il y a aussi parmi eux un manque de motivation à vouloir s'investir. C'est un des messages que je veux faire passer: il ne faut pas hésiter à s'investir, ce n'est pas pour ça qu'on va rater son année. Ce genre de choses (comment gérer une réunion, défendre ses opinions face à un interlocuteur important, …) ne s'apprend pas sur les bancs de l' unif. C'est un exercice de vie qui peut se révéler très utile pour la suite.

«La Ministre Simonet renvoie la patate chaude à son successeur»

GUIDO: On a beaucoup parlé du numerus clausus au cours de ces derniers mois…
Pascale
: Le numerus clausus est une thématique qui devient de plus en plus ridicule. L'Etat s'attaque soi-même et ça en devient aberrant. La solution du moratoire (ndlr: la Ministre Simonet a demandé aux universités d'inscrire tous les étudiants ayant réussi leurs examens) n'est pas mauvaise en soi, mais cela se résume à renvoyer la patate chaude à son successeur qui devra alors nettoyer la casserole! C'est une bonne nouvelle pour les étudiants actuels, mais pas pour les futurs étudiants en médecine. Ni pour les étudiants reçus-collés de 2004-2005 pour lesquels rien n'a été mis en place. On réclame depuis longtemps l'abolition pure et dure du numerus clausus.

GUIDO: Quels sont les rapports de l'Unécof avec la FEF, la Fédération des Etudiants Francophones?
Pascale
: Même si on défend la même cause, on a deux manières de travailler totalement différentes. Je trouve cela dommage que l'on ne collabore pas plus. Le terrain est plus détendu entre nous, les relations sont moins agressives, mais ce n'est pas pour autant que nous collaborons étroitement. Avant d'aller à une concertation, ce serait plus intéressant de se mettre d'accord au préalable sur un certain nombre de points. Malheureusement, le dialogue entre les deux associations a toujours été difficile à établir.

GUIDO: Cette année, quels sont les principaux sujets qui retiendront plus particulièrement votre attention à l'Unécof?
Pascale
: Je pense par exemple au processus de Bologne. Cela fait maintenant trois ans qu'il a été mis en place, on a assisté à un bon cheminement, mais il y a encore des améliorations à y apporter, notamment au niveau des passerelles. On va aussi bien évidemment suivre l'évolution du numerus clausus de près. Un autre dossier sur lequel on va beaucoup insister au cours de cette année concerne les architectes qui n'ont toujours pas les mêmes droits que les autres étudiants. On essaie aussi d'améliorer le système des allocations d'études. Enfin, on va être attentif au phénomène des fusions entre les universités et les Hautes Ecoles. On n'est pas contre les fusions, mais on veut voir pour quelles raisons celles-ci ont lieu et les conséquences que cela implique pour les étudiants. On préconise toujours un enseignement de qualité, de proximité et diversifié. Ce sont des points très importants pour nous. Nous sommes également très investis dans la promotion de la réussite. On essaie de peser le pour et le contre de la réussite à 48 crédits afin de voir si c'est un avantage ou de trouver des façons de l'améliorer. Ce sont les différents points qui me viennent à l'esprit pour le moment, mais à cela peuvent s'ajouter d'autres thématiques qui découleront de l'actualité.

GUIDO: L'Unécof est apolitique, un point important que vous revendiquez…
Pascale
: Même si nos membres ont des couleurs politiques, on reste neutre dans nos débats. Pour reprendre une image: une fois que l'on passe la porte de l'Unécof, on laisse notre casquette au vestiaire et on traite en toute objectivité. Si un parti propose quelque chose, on est d'accord ou pas, non pas en fonction de nos couleurs politiques, mais dans l'intérêt des étudiants. On insiste très fort sur ce point.

GUIDO: Penses-tu que ta fonction de présidente aura des répercussions sur ta carrière future?
Pascale
: C'est vrai que ce métier m'apprend énormément de choses qui me seront, j'en suis sûre, utiles pour l'avenir, mais je n'ai pas encore d'idées précises de ce que je vais faire comme métier plus tard. J'attends de voir ce que l'avenir me réserve. Je finis d'abord cette année-ci et on verra ensuite ce qui se passera!

(SD)


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