Interview de Gaëtan Desneux, PRÉSIDENT DE L'UNÉCOF
Depuis quatre ans, chaque année académique voit l'apparition d'un nouveau président de l'Unécof. L'occasion pour nous de revenir avec lui sur les missions et objectifs de cette Union des Etudiants de la Communauté Française, chargée de représenter les étudiants au niveau communautaire et de les tenir informés de ce qui se fait au niveau de l'enseignement supérieur.
GUIDO: Comment as-tu attrapé le virus de la représentation étudiante?
Gaëtan Desneux: Je suis étudiant en architecture, à l'Institut Victor Horta à Bruxelles. En première année, j'ai très vite intégré le Bureau des Etudiants. Je me suis directement senti impliqué, j'avais envie de changer par mal de choses qui ne fonctionnaient pas très bien au sein de l'école. J'ai vraiment pris ça à cœur, cela m'intéressait beaucoup.
GUIDO: En quoi consiste le boulot de représentant d'un institut supérieur d'architecture?
Gaëtan Desneux: Il faut être, en quelque sorte, le porte-parole de tout ce qui se fait au sein de l'Institut tout en gardant un œil sur l'extérieur, la législation en cours et aussi avoir un œil sur ce qui se fait ailleurs.
GUIDO: Et ensuite?
Gaëtan Desneux: J'ai monté petit-à-petit les échelons, devenant vice-président en deuxième bachelier, président l'année d'après. En tant que représentant de l'Institut Victor Horta, il m'arrivait alors de participer à des réunions avec l'Unécof. C'est ainsi que je me suis retrouvé au sein de cette organisation. D'abord en tant que vice-président l'année passée et président pour cette nouvelle année académique.
Une question d'organisation
GUIDO: Comment motiverais-tu les étudiants à s'engager au sein de leur conseil étudiant?
Gaëtan Desneux: Je pense qu'il est très important que les étudiants soient conscients qu'ils peuvent agir au sein de leur conseil étudiant et sont capables d'avoir un certain poids par rapport aux décisions prises.
GUIDO: Quels problèmes rencontrés par l'étudiant peuvent être traités par l'Unécof?
Gaëtan Desneux: Je peux citer quelques exemples concrets, comme celui d'un étudiant qui a un problème avec un recours ou avec un professeur qui le dénigrerait. On peut aussi accompagner les étudiants et leur expliquer comment formuler une demande de bourse d'études, cela fait également partie de nos attributions.
GUIDO: L'Unécof ne prend-elle pas trop de place dans ta vie d'étudiant?
Gaëtan Desneux: Pour moi personnellement, ce n'est pas réellement un problème. C'est juste une question d'organisation et de savoir mettre des priorités quand il le faut. Même si le poste de président de l'Unécof me prend pas mal de temps, je peux quand même profiter de mes passions, comme la littérature ou le théâtre, accorder le temps qu'il faut à mes études et même faire quelques jobs d'étudiants pendant l'année.
GUIDO: Cette première année académique en tant que président de l'Unécof ne te stresse-t-elle pas?
Gaëtan Desneux: Je suis quelqu'un de très relax en temps normal, je ne suis donc pas tellement stressé par ce nouveau défi. C'est clair que cette année sera différente des précédentes pour moi. Je serai en charge de faire passer certaines positions, mais… advienne que pourra! (rires)
Pour un enseignement de proximité
GUIDO: Les rapports entre la FEF et l'Unécof n'ont pas toujours été au beau fixe… Est-ce toujours le cas?
Gaëtan Desneux: Malheureusement, oui. Parfois, pour aller de l'avant, il serait davantage intéressant d'avoir des positions communes. On a déjà essayé de le faire par le passé, mais cela n'a pas été très fructueux. La FEF a une manière de travailler et de s'exprimer totalement différente de la nôtre.
GUIDO: A la fin de son précédent mandat de cinq ans, vous avez dressé le bulletin de la Ministre de l'Enseignement Supérieur, Marie-Dominique Simonet. Si tu ne devais retenir qu'un point négatif et un point positif, quels seraient-ils?
Gaëtan Desneux: Le point le plus critique, ce sont les fusions qui se font maintenant à tout-va et qui n'ont pas toujours de raison d'être. On se base plus souvent sur les réseaux que sur les zones géographiques quand une fusion doit être implémentée. A l'Unécof, on privilégie plutôt un enseignement de proximité. En ce qui concerne le positif, je pointerais la mobilité étudiante; certaines mesures ont été prises et cela va dans le bon sens, selon moi.
GUIDO: Justement, la mobilité étudiante a-t-elle effectivement été stimulée auprès des étudiants par ce fameux décret de Bologne?
Gaëtan Desneux: En ce qui concerne les mouvements d'étudiants entre les différentes universités du pays, je ne pense pas. Par contre, cela a grandement amélioré les échanges au niveau international.
GUIDO: Quels seront les principaux dossiers brûlants de cette année?
Gaëtan Desneux: On insistera encore cette année sur la gratuité des transports en commun. ça fait quand même deux, trois ans qu'on réclame cela. Selon moi, c'est totalement faisable. On a déjà obtenu une bonne avancée avec la réduction de 50% des abonnements Stib, De Lijn et TEC, mais on souhaiterait bien évidemment obtenir plus. On espère également un accès plus facile à la culture, pour tous les étudiants.
GUIDO: Quelques sujets reviennent en boucle année après année, comme le numerus clausus par exemple…
Gaëtan Desneux: C'est évidemment encore une question qui va revenir l'année prochaine, c'est certain. A l'Unécof, nous sommes contre l'instauration d'un examen d'entrée, discriminatoire par rapport aux études effectuées auparavant. Le gouvernement devra s'y atteler, quoiqu'il arrive…
GUIDO: Ou le coût des études.
Gaëtan Desneux: On n'est évidemment pas contre une réduction du minerval. On est déjà très heureux de constater que ce minerval est plafonné dans le cadre des unifs, ce qui est un bon point. Et si on compare la Belgique à d'autres pays, les études y restent encore assez abordables.
GUIDO: Penses-tu que ton expérience au sein de l'Unécof puisse t'aider dans une carrière future?
Gaëtan Desneux: C'est de toute façon une bonne expérience. Est-ce qu'elle sera prise en compte lors de ma recherche d'emploi, je ne sais pas. Par contre, au niveau personnel, pour mon propre développement, c'est très enrichissant.