Les 12 travaux de l'Unécof
L'Unécof (Union des Etudiants de la Communauté Française) s'est offert cette année une double présidence formée de Jean-François Vanwelde (étudiant en journalisme à l'IHECS, dit JF) et Nicolas Adans (en dernière année de master à l'HENam, dit Nico). Avec eux, nous survolons quelques-unes de leurs priorités pour cette année académique.
1. La défense des étudiants
Nico: Nous sommes dans la défense des intérêts des étudiants. Et cette thématique a besoin de se renouveler, d'évoluer. Cette dynamique m'intéressait énormément, c'est donc pour cette raison que je me suis investi au niveau communautaire. Je pense donc que je peux apporter beaucoup aux étudiants, notamment au niveau de l'Unécof, grâce à mes trois années d'expérience au niveau local. On a en quelque sorte appris à marcher avant de courir!
JF: On privilégie également la défense de terrain au jour le jour. Quand un étudiant vient nous voir avec un problème concret, on le traite au cas par cas. On est également là pour donner des conseils juridiques ou administratifs aux étudiants.
2. Une coprésidence
JF: Tout le mérite du choix d'une coprésidence revient à Nico et à l'HENam. En effet, ils fonctionnent ainsi depuis plusieurs années, ce qui nous a poussés à choisir cette option pour cette année académique. Et ça marche très bien, on se stimule mutuellement et on échange pas mal de points de vue.
Nico: On a chacun nos spécialités; JF s'y connaît davantage que moi sur les questions du logement alors que je maîtrise un peu plus l'aspect juridique.
3. Le logement étudiant
Nico: Au cours de cette année académique, on a décidé de remettre un débat vieux de quelques années au goût du jour: le logement étudiant. Cela fait quinze ans qu'on nous promet de construire des kots, de modérer le prix des loyers (qui a augmenté de 30% en moins de dix ans), mais on ne voit toujours rien venir. On veut que les pouvoirs publics appliquent enfin des choses qu'ils sont en train de négocier depuis des années: une modération du marché, la labellisation des kots et l'ouverture de nouveaux établissements.
JF: Les étudiants sont venus nous parler de deux problèmes majeurs: la salubrité et le coût du kot. On a donc proposé deux solutions: la défiscalisation et la labellisation des kots.
4. Des étudiants à remobiliser?
JF: Cette absence de mobilisation des étudiants vient peut-être du fait que les étudiants sont relativement bien traités en Communauté Française, avec notamment des bourses d'études pour les plus démunis.
Nico: Souvent, là où le bât blesse, c'est sur le relais de l'information. Des étudiants ne sont pas au courant des aides possibles et n'en profitent donc pas. Ce qui est plutôt aberrant.
5. Un équilibre entre études et présidence de l'Unécof
Nico: C'est assez difficile de combiner une présidence de l'Unécof avec des études en cours, mais c'est ça qui est amusant. Cela ne sert à rien d'avoir une expérience de ce type sans se donner à fond et la vivre intensément.
JF: Il y a pas mal de cours auxquels on ne peut pas assister à cause de représentations externes pour l'Unécof. La cause étudiante en vaut vraiment la peine.
6. Un dialogue avec les politiques
JF: Je ne me serais jamais douté que l'Unécof ait une telle crédibilité auprès des politiques. On les rencontre beaucoup: à chaque fois qu'une décision est prise dans le domaine de l'enseignement, on nous demande quelle est notre position sur le sujet.
Nico: De manière générale, depuis le mois de septembre, on n'a jamais autant parlé de l'enseignement supérieur dans les médias. Notamment parce que le Ministre de l'Enseignement Supérieur, Mr Marcourt, fait beaucoup de sorties dans la presse comme les étudiants qui utilisent également ce canal pour dévoiler leurs positions.
JF: Pour le moment, le Ministre Marcourt est assez conciliant et s'avère être une bonne oreille pour les étudiants.
Nico: Même s'il y a encore une certaine lenteur à l'action, c'est quelqu'un qui connaît ses dossiers et peut mener des plans à terme.
7. Des relations apaisées avec la FEF?
JF: Selon moi, il est très important d'avoir deux syndicats étudiants. Cela permet de privilégier un débat démocratique. Mais, vu qu'on n'a pas la même idéologie, on se rentre souvent dedans!
Nico: Il existe certaines causes communes pour lesquelles on peut faire front commun, mais aussi des divergences d'opinion tellement profondes qu'elles nous empêchent de collaborer.
8. La suppression du numerus clausus
JF: On veut évidemment la suppression claire et nette du numerus clausus.
Nico: C'est un problème très délicat auprès des étudiants en médecine. La sélection à la fin, on n'en veut pas.
JF: La sélection au début, c'est un autre débat.
Nico: Il y a pour le moment une pénurie de médecins, il est donc obligatoire d'augmenter le nombre de médecins si on veut une qualité de soins, une sécurité pour le patient, mais il ne faut pas non plus pour autant que les auditoires soient bondés comme c'est le cas pour le moment. C'est cela qu'on reproche au moratoire qui n'est qu'une solution transitoire.
9. Moins d'échecs en première année
JF: Une des priorités de l'Unécof consiste également à chercher des solutions pour diminuer le taux d'échec en première année d'université. En permettant une meilleure orientation aux étudiants, afin qu'ils sachent vraiment vers quelles études ils vont se diriger. Des journées d'orientation existent, mais cela nous paraît insuffisant. On souhaite que les étudiants connaissent la filière dans laquelle ils s'engagent.
Nico: Cela peut passer par un stage à l'entrée des études qui permettrait à l'étudiant de choisir ses études en connaissance de cause en appréhendant la réalité d'une journée de travail.
10. Des passerelles améliorées
JF: On note une amélioration pour les passerelles entre les différentes orientations, mais cela demande encore une année d'études supplémentaire à l'étudiant d'effectuer une telle passerelle. On aimerait supprimer cette année transitoire et permettre à l'étudiant (via un examen en seconde session) de commencer immédiatement son Master après ses trois années de Bac dans une autre filière.
Nico: Dire à un étudiant qu'il doit faire une année en plus parce que son baccalauréat n'est pas suffisant, c'est en quelque sorte nier la compétence acquise pendant ses trois années d'études. On veut, nous, valoriser ces compétences acquises pendant le baccalauréat.
11. Des problèmes locaux
JF: Que leur conseil étudiant ou Haute Ecole soit affilié ou pas à l'Unécof, tous les étudiants sont toujours les bienvenus dans nos locaux. On peut discuter avec eux de situations concrètes et chercher ensemble une solution. Si on se décarcasse pour faire passer un recours et que celui-ci est gagné, cela nous procure une immense satisfaction. Un exemple parmi tant d'autres de problème local qui nous tient à cœur: le koteurs d'Anderlecht, n'ayant pas droit à une carte de riverain, obligés de payer une taxe de 600 euros de parking par an pour laisser leur voiture devant chez eux.
12. Une expérience irremplaçable
JF: L'expérience qu'on acquiert ici est irremplaçable et me servira assurément dans ma carrière future.
Nico: Je pense que cette année passée à l'Unécof va me permettre de mieux comprendre certaines problématiques, d'avoir un esprit plus global, de voir les choses sous un angle nouveau et d'avoir une approche semi-professionnalisante.