10 choses à savoir sur le nouveau président de la FEF
Depuis le mois d'août, un nouveau visage s'est fait connaître à la tête de la Fédération des Etudiants Francophones (FEF). David Méndez Yépez est en effet le nouveau président de la fédération nationale étudiante la plus importante du pays. Nous avons donc profité d'un trou dans son emploi du temps pour lui arracher quelques confidences au cours d'un dîner amical et ainsi dresser le portrait en dix traits du nouveau chantre de la mobilisation étudiante.
Un globe-trotter dans l'âme
«Après avoir vécu entre la Belgique et le Pérou au cours de ma petite enfance, je suis revenu en Belgique pour mes études secondaires que j'ai effectuées en néerlandais. J'ai ensuite commencé mes études à l'UCL. En deuxième année, je me suis présenté pour un programme transatlantique en économie qui m'a amené à Maastricht. En troisième année (de nouveau à l'UCL), je me suis fort engagé au sein de l'AGL (Assemblée Générale des étudiants de Louvain) avant de partir un an pour les Etats-Unis. Je suis maintenant revenu à l'UCL pour terminer mon master en économie et en éthique»
Un étudiant prévoyant
«J'ai anticipé quelques examens l'année passée en vue de l'année chargée qui s'annonçait à moi quand j'ai su que j'allais devenir le président de la FEF. Je n'ai ainsi pratiquement plus de cours. Il ne me reste plus qu'à écrire mes mémoires, comme je me plais à le dire (ndlr: il doit écrire deux mémoires au cours de cette année). C'est quand même difficile de s'octroyer du temps entre les réunions que ma fonction impose. Même si j'aime bien faire la fête, je n'ai plus vraiment l'occasion de sortir; il m'arrive en effet de me faire réveiller à six heures du mat' pour une émission radio! Même s'il est difficile de s'octroyer des temps libres, cette fonction revêt un grand sens dans ma vie, ce n'est donc pas du tout un fardeau pour moi.»
Un bosseur zen
«Il m'a fallu du temps pour m'habituer à gérer des situations communautaires ici à la FEF, ce qui n'était pas le cas à l'AGL. Je dois constamment gérer mes dossiers, connaître les intervenants et savoir quelles sont les positions exactes de la FEF. Même chose en ce qui concerne nos rapports avec les hommes et femmes politiques; il faut bien préparer ses rencontres pour obtenir un résultat intéressant et percutant. Il n'y a pas de secret: il faut travailler! Par contre, je ne ressens pas vraiment de stress quand je rencontre les politiques, ce n'est pas dans mon caractère.»
Le porte-parole des étudiants
«La plus grande position de la FEF peut se résumer comme suit: que tout étudiant ait accès à un enseignement de qualité. Cela passe par un enseignement bien encadré, accessible à tous, au service de l'étudiant. La FEF exige par exemple un refinancement de l'enseignement à hauteur de 7% du PIB. On milite aussi pour un meilleur encadrement, on sait par exemple que c'est un peu la jungle en première Bac! Il ne faut pas mettre qualité et accessibilité de l'enseignement en opposition. Selon moi, c'est possible, il suffit de regarder l'exemple des pays scandinaves.»
Le défenseur des mal-logés
«Le logement est le premier coût des étudiants. La facture peut doubler selon que l'étudiant kote ou pas. Le problème de fond, c'est qu'il manque de logements publics. Pour qu'il y ait une moindre pression sur les prix, il faut construire publiquement des logements. D'autres initiatives peuvent être mises en place pour lutter contre cette inflation: des agences immobilières sociales, la construction de logements sociaux ou le logement intergénérationnel. La commune peut également avoir son mot à dire sur le logement.»
Un leader en campagne
«La campagne qui nous occupe actuellement (ndlr: jusqu'au 17 novembre, date de la journée internationale des étudiants) s'intitule 'L'enseignement comme réponse à la crise'. En temps de crise, c'est le moment idéal d'investir dans l'enseignement, d'en faire une priorité politique. Quand on voit certaines chaires privées (BNP-Paribas, Suez, Electrabel) investir dans l'enseignement supérieur, on se questionne pas mal sur la neutralité. Par exemple, ce n'est pas la chaire BNP-Paribas qui donnera des cours objectifs sur la responsabilité de la crise économique. C'est pour cela qu'on pense que l'enseignement doit être financé à hauteur de 7% du PIB, pour éviter de tels incitants.»
L'interlocuteur du Ministre
«J'ai rencontré le chef de cabinet du Ministre de l'Enseignement Supérieur, Jean-Claude Marcourt. La rencontre avec le Ministre est, elle, planifiée pour les semaines à venir (ndlr: l'interview a été réalisée vers la fin du mois septembre). Le but de telles rencontres est d'être ferme avec les revendications étudiantes et de ne rien lâcher. On ne va pas non plus l'affronter de manière frontale, tout en lui suggérant des actions, comme pour l'inscription des logopèdes en début d'année, un problème qu'il n'a pas géré du tout. On veut et on espère que l'enseignement sera une priorité pour lui au cours de cette année. Si je devais lui donner une note aujourd'hui, je dirais qu'il passe tout juste en seconde session, mais qu'il a deux ans pour remonter la pente! On restera intransigeant jusqu'à la fin de son mandat pour avoir une écoute attentive sur nos revendications.»
Un chef d'équipe rassembleur
«A la FEF, je suis à la tête d'une équipe de treize personnes qui viennent de pratiquement toutes les villes étudiantes de la Communauté Française de Belgique et je suis heureux de constater l'ambiance positive dans laquelle on se trouve depuis le début de l'année. Au-delà des campagnes ponctuelles, le but de la FEF est clairement le rassemblement étudiant. Après une phase de remise en question en fin d'année passée, on constate maintenant une phase ascendante qui va nous permettre de rassembler, de fédérer et d'envoyer un message positif au mouvement étudiant.»
Un musicien "alterlatino"
«Quand j'ai besoin de m'évader, je le fais avec mon groupe de musique, Chicos y Mendez. On fait quelques concerts de temps en temps et cela fait un bien immense pour se ressourcer un peu. On joue de la musique "alterlatino", entre du reggae, du ragga, du latino, … Pendant les deux heures de répétition, c'est un fantastique exutoire pour oublier complètement la FEF.»
Un futur homme politique?
«La question d'une reconversion future en politique n'est pas du tout à l'ordre du jour actuellement. J'ai fait tellement de choses avant le mouvement étudiant, comme les kots-à-projets, la musique ou les mouvements de jeunesse, que je suis constamment intéressé par pas mal de sujets. Comme l'économie ou l'éthique économique par exemple. Je n'ai donc pas d'ambition clairement définie pour le moment, même si j'ai déjà reçu des propositions de différents partis à la fin de mon mandat à l'AGL. Toute ma vie, je ferai du politique et je m'engagerai, que ce soit comme homme politique, chercheur ou musicien. Je suis en effet constamment intéressé par les questions de société, notamment pour rendre les sociétés un peu plus justes. Mais ce n'est pas forcément au sein d'un parti politique que cela se traduira.»