MARGOT LAFFITE: «La Formule 1 est un milieu très masculin, évidemment»
Révélée au grand public sur Eurosport où elle a présenté Dimanche F1 pendant deux ans, Margot Laffite est désormais consultante Formule 1 pour le groupe Canal+. Nous avons donc décidé de rencontrer celle qui est pilote automobile, présentatrice de V6 sur AB Moteurs et consultante dans Formula One, Le Mag à quelques semaines du terme de la première saison de F1 sur Canal+ Premium.
GUIDO: Commençons par l’aventure Formula One. Comment vous êtes-vous retrouvée partie prenante de l’aventure?
Margot Laffite: Au moment de la formation de l’équipe F1 de Canal, j’ai été contactée par Cyril Linette. Cela s’est fait assez vite vu l’acquisition tardive des droits. La chance de co-présenter une émission sur mon sport préféré sur une chaîne de très forte audience n’allait peut-être plus se représenter, donc j’ai foncé. Je tiens donc une nouvelle fois à remercier TF1, qui ne m’a pas du tout bloquée.
GUIDO: Avec Jean-Louis Moncet, Franck Montagny, Alain Prost et votre père de temps en temps aux Spécialistes F1, vous n’êtes pas trop dépaysée…
Margot Laffite: Mon père a arrêté les Spécialistes vu qu’il est désormais consultant Dimanche Méca pour Eurosport, mais c’est clair que je suis assez à l’aise. Je connais aussi bien Franck Montagny depuis l’époque Dimanche F1, donc forcément, ça aide et ça "rassure".
GUIDO: Les décideurs sont satisfaits des émissions et des retransmissions des courses?
Margot Laffite: Oui! Dans l’ensemble, ils sont assez satisfaits, car la Formule 1 marche plutôt très bien, il y a un vrai retour des téléspectateurs. Et les décideurs sont visiblement contents des audiences. C’est donc, à tout point de vue, une expérience très agréable.
GUIDO: Dans le monde de la télé et de la course automobile, la période «elle est là car c’est la fille de» est finie pour vous? Vous considérez vos preuves comme faites?
Margot Laffite: En fait, de toutes les manières, on n’a jamais fini de faire ses preuves. Il y a certains métiers comme celui-ci où on doit gagner sa place et montrer qu’on mérite de la garder. Pour tout vous dire, le défi que je me suis fixé dès le début de ces aventures, c’était d’obtenir de la reconnaissance et de la garder jusqu’au bout. J’essaie donc de faire au mieux. Visiblement, il y en a, donc c’est parfait.
GUIDO: En plus le monde de l’automobile doit être sacrément machiste…
Margot Laffite: Je n’irais pas jusque-là, mais c’est un milieu très masculin ça c’est sûr (rires). En plus, je m’appelle Laffite, donc j’essaie et je suis bien évidemment obligée de faire ma place. Il faut donc mériter sa place dans le monde automobile et je me bats pour ça quotidiennement, comme dans les médias.
GUIDO: Quels sont les autres sports auxquels s’intéresse MargotLaffite?
Margot Laffite: Je regarde un peu de tout: le tennis, le golf… J’aime bien toutes les disciplines sportives, de près ou de loin. Il n’y en a aucune que je rejette catégoriquement. Je trouve que tout est intéressant et qu’il y a plein de leçons à tirer de chaque sport, donc j’aime ça en général.
«Rouler, c'est toujours ce que je préfère»
GUIDO: Parlons maintenant du sport auto, à proprement parler. Est-ce que vous croyez au dopage en Formule 1?
Margot Laffite: Les courses sont très longues, il faut une vraie concentration: être très lucide sur les freinages, sur les changements d’appuis... Je ne pense pas qu’il y en ait vraiment besoin, ni que ce soit possible par ailleurs. Éventuellement, il pourrait - je dis bien il pourrait - y avoir utilisation d’anti-stress et d’antidépresseurs, mais il y a de facto des contrôles, donc ce serait aux risques et périls du coureur.
GUIDO: Et votre carrière de pilote, où en est-elle?
Margot Laffite: Je continue à rouler dans le championnat World Series by Renault, en Mégane Trophy. Cela reste des sensations extraordinaires, car rouler, c’est ce que j’aime le plus faire dans ma vie, et cela aide forcément à ma légitimité à la télévision: le fait que je sache ce que c’est de prendre un départ en faucon, de batailler, la pression d’une qualification… Ce sont des choses que je peux ressentir, car je les ai vécues et les vis encore. Et tout cela depuis plusieurs années maintenant, donc je suis ravie de pouvoir tout faire en même temps.
GUIDO: Cela doit être très chronophage.
Margot Laffite: C’est génial en fait! Le seul truc un peu compliqué à gérer, c’est qu’aucune semaine ne se ressemble, et je dois donc organiser mon emploi du temps au jour le jour. Rien n’est défini à part les courses et les GP de F1, donc je dois m’organiser d’une semaine à l’autre. Il y a des semaines farniente, d’autres pas du tout, d’autres plus mixtes. Mais assez paradoxalement, j’aurais peur de m’ennuyer si je changeais de vie, si j’avais une existence beaucoup plus cadrée, plus attendue. J’adore tous ces aléas.
GUIDO: Que peut-on vous souhaiter pour la suite?
Margot Laffite: J’espère continuer à ce rythme, et garder toutes mes activités. Je me sais et me sens privilégiée, de pouvoir être médiatisée et de pouvoir être partie prenante d’émissions aussi qualitatives. Et par-dessus tout, avoir le chance de pouvoir continuer à rouler, car c’est ma priorité.