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18/05/2015

Les années d'études de FLORENCE HAINAUT

Que ce soit chez les Pigeons, dans Revu et Corrigé ou sur les réseaux sociaux, son mordant fait toujours mouche. Mais Florence Hainaut possédait-elle déjà cet esprit critique et cette dérision lors de ses années d'études? Tentative de réponse avec l'intéressée…


GUIDO: Tu n'as pas commencé immédiatement tes études supérieures, mais fait une année supplémentaire en Afrique du Sud. Pourquoi ce choix?

Florence Hainaut: En fait, ma mère est professeur d’anglais et elle voulait que j’apprenne cette langue convenablement. C’est alors que nous avons eu l’idée d'aller dans un pays anglo-saxon. Pour moi, il s’agissait aussi d’aller le plus loin possible. C’est pour cette raison que j’ai été en Afrique du Sud. Ce fut un choc immense. Quand j’ai débarqué dans ce pays, je n’ai pas eu le temps d’avoir une transition réelle. J’étais la seule blanche de l’école et je côtoyais énormément de personnes ayant été violées par exemple. J’ai pu découvrir le racisme à l’envers. J’ai été à la découverte du monde. Mais le plus dur a probablement été le retour, car je trouvais que notre vie était indécente par rapport à celle que j'ai connue là-bas.

 

«C’est en étudiant que j’ai appris à aimer ce que je faisais»

 

GUIDO: Ce n'est qu'un an après que tu as commencé tes études ici en Belgique?

Florence Hainaut: Je ne savais pas quoi faire en revenant d’Afrique du Sud. J’ai alors débuté par des études en relations publiques à Bruxelles, j’ai tenu deux mois, car cela ne m’intéressait vraiment pas. J’ai ensuite travaillé comme hôtesse pour gagner de l’argent et pouvoir repartir en Afrique du Sud (rires). Ensuite, j’ai été voir un orienteur, qui m’a dit que je n’étais pas capable de faire des études. Heureusement que je ne l'ai pas écouté! J'ai donc commencé par un graduat en communication.

 

GUIDO: Au départ, tu ne voulais pas spécialement devenir journaliste?

Florence Hainaut: Non pas du tout, c’était un choix par défaut, simplement pour faire des études. J’ai fait un graduat qui n’est absolument pas facile. Durant les six premiers mois, je n’ai rien foutu et vers le mois de mai, j’ai pris conscience que j’aimais vraiment ce que je faisais. C’est alors que j’ai commencé à bosser comme une malade en mode 'marmotte'. C’est en étudiant que j’ai appris à aimer ce que je faisais.

 

GUIDO: Tu as enchaîné par une licence?

Florence Hainaut: J’hésitais entre la réalisation et le journalisme. Ma mère voulait que je fasse le métier de réalisateur, et pour embêter mes parents, j’ai donc décidé de faire le journalisme (rires). J’avais besoin d’une école avec des cours obligatoires et qui était un peu rassurante. C’est pour ça que je suis allé à l’IHECS. Le mot université me faisait un peu peur aussi… La force de cette Haute École, ce sont ses cours pratiques. On 'bidouille' avec plein de matériels. Et chacun en sort donc avec des forces différentes.

 

GUIDO: Si tu devais esquisser le portrait de l'étudiante Florence Hainaut, que dirais-tu?
Florence Hainaut
: Durant les sept premiers mois de mes études, j’étais une guindailleuse. Ensuite, je suis entrée dans cette phase durant laquelle je suis devenue une grosse bosseuse. Mes parents me disaient même de me calmer. Je me suis mis la pression toute seule. J’ai toujours fait des résumés que je distribuais ensuite à toute la classe. L’idée n’était pas de me démarquer des autres, mais c’était plus par revanche sur moi-même.

 

GUIDO: Esprit critique et dérision sont deux mots qui te définissent bien…

Florence Hainaut: Chez mes parents, on lisait Hara-Kiri ou Gotlib. C’est donc ma famille qui m’a influencée. Déjà en primaire, j’écrivais des choses mordantes.

 

GUIDO: Tu es aujourd'hui très active sur Twitter. Imagine que ce réseau social ait déjà existé durant tes études. Penses-tu que cela aurait influencé ta vie étudiante?

Florence Hainaut: Je ne suis pas mécontente que Twitter soit arrivé quand j’étais plus grande. Nous n’avons pas reçu d’éducation par rapport aux réseaux sociaux de la part de nos parents. Et puis, une réputation numérique est vite démolie… Quand je vois comment les jeunes sont sur Facebook ou encore Twitter… Il faut maîtriser les codes pour ne pas se griller.

 

GUIDO: Tu as quand même beaucoup de tweets mordants à ton actif!

Florence Hainaut: Je fais très attention. Mon meilleur ami est Himad Messoudi, qui travaille aussi à la RTBF pour la partie politique, je lui fais parfois relire certains textes avant de les publier. Car je ne souhaite pas dépasser la ligne. Parfois, j’aime bien titiller Sudpresse, mais il ne faut pas non plus s’acharner. Maintenant, tout le monde peut fouiller ma vie numérique, jamais on ne trouvera une erreur de ma part.

 

 

«J'ai réellement appris mon métier en faisant les Niouzz pour enfants»

 

GUIDO: Si tu devais garder un seul souvenir de ces études?

Florence Hainaut: J’ai redécouvert le monde à l’IHECS grâce au professeur Paul Delmotte qui donnait un cours consacré au Proche-Orient. Je me suis découvert une conscience politique et ce cours m’a vraiment bouleversée, comme le professeur qui le donnait. L’amour pour le journalisme m’est venu petit à petit et ce cours m’a ouvert les yeux sur le monde.
 

GUIDO: Et comment es-tu ensuite entrée à la RTBF?

Florence Hainaut: Un professeur qui donnait cours à l’IHECS était également journaliste à la RTBF. Je lui ai demandé des conseils sur ce que j’allais faire après mes années d’études. C’est là qu’il m’a annoncé que la RTBF cherchait des journalistes. C’est ainsi que je suis entrée dans la boîte. J'y suis arrivée en 2006. Et j’ai fait des petits reportages pour une émission météo. Ensuite, j’ai travaillé pour Les Niouzz. Ce qui était très intéressant, car tu dois tout expliquer avec des mots faciles, pour les enfants. J’ai réellement appris mon métier en le faisant pour les gosses. D’ailleurs, des personnes du JT m’ont téléphoné pour me demander comment expliquer le problème de BHV aux enfants… J'adorais faire ça.

 

GUIDO: Actuellement, tu es présente en télé chez les Pigeons et tous les dimanches dans Revu et corrigé. Mais il y a aussi eu 7 à la Une que tu as dû arrêter…

Florence Hainaut: C’était trop pour moi. Ce n’était pas possible de faire autant de choses à la fois. Je travaillais le samedi soir et le dimanche matin. J’avais comme l’impression de ne rien approfondir. Même pour l’équipe, ce n’était pas évident. Cela a été un déchirement, car j’adorais faire cette chronique.

 

GUIDO: Être quelqu’un de connu, ce n’est pas perturbant?

Florence Hainaut: C’est toujours gentil, mais je ne suis pas De Brigode non plus. Bon, il m'arrive encore de sortir en training pour aller acheter des chips chez le Paki du coin! (rires)

 

GUIDO: Quel message donnerais-tu aux étudiants en journalisme qui vont te lire?

Florence Hainaut: Il ne faut jamais penser qu’on est soi-même important quand on traite un sujet important. Penser qu’on est ce qu’on relate est très mauvais. Nous ne sommes pas le sujet, nous avons un Dieu qui se nomme Belga (rires). Le journaliste doit rester au service des gens.

 


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