Les SUV sont partout
La mode des SUV est loin de s’éteindre. De nouvelles (sous-)catégories naissent et la propulsion se fait tout doucement alternative.
À chaque début d’année, Le Moniteur Automobile évoque les modèles marquants de l’année écoulée aux yeux des membres de sa rédaction, aussi appelés les tops et flops. D’année en année, il est de plus en plus frappant de voir bien des SUV déguster, surtout ceux des plus grandes catégories, qui continuent de coûter cher, de peser lourd et… de boire beaucoup. La nouvelle cible, ce sont les SUV hybrides de gros calibre, genre Porsche Cayenne plug-in hybride, que leurs propriétaires ont choisis pour des raisons purement fiscales et ne branchent quasiment jamais pour pouvoir rouler le plus possible à l’électricité, ce qui est pourtant le but…
L’acheteur a toujours raison
Toute la rédaction se voit pourtant contredite par le marché, par l’acheteur belge moyen, donc. Même dans un petit pays où les dénivelés n’ont rien de vertigineux et où les jours de conditions météo vraiment mauvaises se comptent sur les doigts d’une main, il apparaît que de plus en plus de gens craquent pour ce qu’il est convenu d’appeler les Sport Utes ou SUV. Heureusement, cela concerne tous les niveaux et non uniquement les mastodontes comme les Porsche susmentionnés ou les Bentley Bentayga, Audi Q7 ou BMW X5/X6, pour n’en citer que quelques-uns.
À l’évidence, les constructeurs se sont adaptés aux desiderata des acheteurs. Du coup, on trouve à présent des SUV dans n’importe quel segment du marché. Depuis peu, on peut même en choisir la forme de carrosserie: naguère, un SUV était une chose plutôt parallélépipédique qui ressemblait en gros à un break surélevé. Maintenant, de nombreux modèles existent en variante coupé et l’on voit émerger çà et là une version cabrio. D’ailleurs, nombre de SUV n’ont plus de transmission intégrale: pratiquement tous les plus compacts d’entre eux, donc aussi les modèles les moins chers, sont des versions à deux roues (avant, en général) motrices (encore moins chères).
Force d’attraction
Pourquoi le SUV continue-t-il de bien se porter? Plusieurs raisons à cela. La moindre n’est pas que beaucoup s’y sentent davantage en sécurité. L’engin ayant l’air plus costaud, il devrait être plus solide (ce qui n’est pas toujours le cas). Et on y est assis plus haut, ce qui procure l’impression d’une meilleure visibilité périphérique dans le trafic. Les femmes, surtout, sont sensibles à cet argument.
En général, les SUV sont aussi plus pratiques, en ce sens qu’ils peuvent transporter davantage et que (chez les plus petits) l’accès et le débarquement en sont plus faciles que dans le cas des voitures, plus basses. Leur châssis est si évolué que leurs sensations de conduite diffèrent à peine de celles d’une voiture et leur garde au sol nettement plus élevée les autorise à quitter de temps à autre l’asphalte au gré des humeurs de leur conducteur 'sportif' ou 'aventurier'.
Y a-t-il des inconvénients? Bien sûr. Ces engins sont en général plus grands et lourds qu’une berline ou hatchback correspondante, leur aérodynamisme est moins bon et la consommation s’en ressent. Le centre de gravité plus élevé fait que le comportement lui aussi est moins bon à la limite et il faut toujours payer davantage que pour une auto normale comparable. Mais de toutes ces considérations, l’acheteur n’aura cure: pour l’heure, il voit des SUV partout, sous toutes les formes, et le marché joue franchement dans ce sens. Les visiteurs du dernier Salon en auront certainement été les témoins. Le SUV est le roi du monde automobile et probablement encore pour un bon bout de temps.