NINA DERWAEL: «Ma médaille d'or? Elle pend dans ma chambre!»
Fin mars, Nina Derwael s'est hissée sur la première marche du podium lors de la Coupe du Monde de Gymnastique à Doha et a ainsi pu graver son nom dans les livres d'histoire de la discipline dès l'âge de 18 ans. Et ce n'est pas tout, car quelques mois plus tôt, un exercice était créé à son nom. «C'est un grand honneur, je trouve, de cette façon mon nom continuera à vivre dans le monde de la gymnastique bien après ma pension.» Même si elle collectionne les médailles, cette sportive garde pourtant les pieds sur terre. Sauf quand elle effectue ses acrobaties, bien entendu!
GUIDO: L'or à une compétition mondiale. On peut comparer cela à une victoire en Grand Chelem pour les joueuses de tennis?
Nina: Oui, je crois. C'était très spécial pour moi, d'abord l'or au Championnat d'Europe en 2017 et ensuite être la première Belge à décrocher la médaille de bronze au Championnat du Monde en 2017, et enfin faire encore mieux avec l'or à la Coupe du Monde à Doha. Notre équipe travaille dur et nous sommes en train de devenir une nation de premier plan en gym, mais je n'y aurais jamais cru avant que ça arrive. Mon programme s'était bien passé, mais je ne pouvais pas exulter pour autant car j'étais la deuxième à passer. C'était assez stressant d'attendre les résultats de toutes les autres gymnastes.
GUIDO: Tu te souviens encore de tes premiers mots lors de ta victoire?
Nina: En fait, je n'arrivais plus à parler, c'étaient surtout des larmes. Mais j'étais super contente et je pouvais à peine y croire. Être sur le podium et voir le drapeau belge se hisser, ça procure de drôles de sensations. Même si je me suis rendu compte de l'exploit le jour-même, j'ai quand même été soulagée de voir la médaille le lendemain.
GUIDO: Cette médaille a-t-elle trouvé une place de choix?
Nina: Elle pend dans ma chambre, et ma maman découpe tous les articles de journaux pour plus tard. Je ne les lis pas. Je n'ai pas besoin de savoir ce que les journaux écrivent et ce que les gens disent. C'est quand même chouette de voir que le grand public nous suit plus qu'avant. Quand je suis partie en voyage en Egypte après la médaille d'or, on m'a interpelée quelques fois au restaurant. Ça m'a fait bizarre, je ne m'y attendais pas du tout. J'espère que ces beaux résultats perdureront à Glasgow, où aura lieu le Championnat d'Europe en août. Ça va me faire bizarre d'y participer en tant que tenante du titre. Ça crée toujours des attentes, mais je préfère ne pas y penser et juste faire mon truc.
En internat (et peut-être en kot
GUIDO: Tu arrives à combiner ton sport avec l'école?
Nina: J'y arrive, oui. Pour le moment, je suis en dernière année de l'enseignement secondaire dans une école pour sportifs professionnels à Gand. Depuis ma quatrième primaire, on effectuait des tests pour voir si je pouvais faire partie de cette école. Donc, quand j'ai eu la chance de l'intégrer à 11 ans, je n'ai pas hésité une seconde. Mes parents ont eu plus de mal. Ils m'auraient bien gardé une année supplémentaire à la maison. Ils ont même essayé de m'acheter avec un matelas à eau! (rires)
GUIDO: À quoi ressemblent tes journées?
Nina: Toutes les journées se ressemblent à peu de choses près: réveil, entraînement à 7:30, cours, entraînement, internat. Chaque jour, nous avons environ quatre heures de cours et environ 7 heures d'entraînement, mais ça peut être, en plus de l'entraînement-type de gymnastique, de la chorégraphie, de la musculation ou du ballet. Et ensuite, il faut faire ses devoirs naturellement, dans notre chambre après le dernier entraînement, vers neuf heures. Les enseignants essaient de voir le maximum de choses en cours, mais en quatre heures tout ne peut pas être fait. Heureusement, nous ne sommes que huit en classe: cinq footballeurs, une autre gymnaste et une escrimeuse. Je partage une chambre avec l'autre gymnaste. L'année prochaine, je continuerai mes études. Je pense à l'Office Management à Gand, mais je dois encore essayer de voir si ce sera possible sur le plan pratique.
GUIDO: Tu iras en kot?
Nina: Je n'y ai pas encore réfléchi. De toute façon, ça ne sera pas en plein milieu des sorties, je préfère être à l'aise. J'ai déjà assez de choses à faire.
GUIDO: Tu peux aussi faire la navette évidemment, tu as en effet reçu une voiture de la part de ton sponsor. Qu'en est-il du permis de conduire?
Nina: Entre-temps, je l'ai passé! J'étais super stressée pour l'examen, mais je l'ai réussi du premier coup. J'étais tellement contente que je n'ai même pas jeté un œil sur le précieux document.