Sponsors de festivals: Interviews
Pas de festivals sans sponsors, c’est une certitude. Dans ce numéro consacré aux festivals, le Guido Campus Magazine a voulu s’attarder sur les sponsors et s’interroger sur les motivations qui les poussent à s’associer à de tels événements. On s’est donc focalisés sur les sponsors des deux plus grands festivals de notre pays, Rock Werchter et le Dour Festival: Axion et Randstad.
Tom Troch, responsable du sponsoring de AXION GUIDO: Vous sponsorisez beaucoup de festivals cet été?
Tom Troch: Nous sponsorisons quelques festivals, pas une trop grande quantité car nous avons choisi certains grands festivals pour avoir là-bas une meilleure visibilité (Dour Festival, Axion I Love Techno Outdoor, Alive Festival et Nandrin Festival). En plus, Dexia sponsorise les Francofolies, on aura donc aussi une action et une visibilité sur place.
GUIDO: Pourquoi sponsorisez-vous des festivals?
Tom Troch: Il y a en fait trois grandes raisons. Premièrement, on veut lier le nom et l’image Axion à un festival connu. Par exemple, Dour et I Love Techno sont très connus chez les jeunes, on veut donc faire le lien vers Axion. Deuxièmement, il y a la possibilité de faire de la publicité d’une autre manière, différente de celle d’un journal ou d’un spot à la télé. Enfin, c’est aussi une opportunité de donner quelque chose à nos clients. Par exemple, sur tous ces festivals, il y a une réduction pour tous les clients d’Axion. De plus, il y a également des concours organisés pour leur permettre de gagner des tickets gratuits. Tout cela pour rendre les autres jaloux des clients Axion!
GUIDO: Quels sont les avantages de sponsoriser un festival?
Tom Troch: On a un lien direct avec les jeunes. On veut les attirer d’une manière très proche de leur vie, de leurs intérêts. On aura un contact direct avec les jeunes sur place, les jeunes qui sont vraiment notre public-cible.
GUIDO: Et des inconvénients?
Tom Troch: On a un public limité. Même sur un gros festival comme Dour où il y a 100.000 personnes sur les quatre jours, ça reste limité. Un spot à la télé, un million de jeunes le verront mais sur un festival, c’est nettement plus limité.
GUIDO: Pourquoi choisir un festival plutôt qu’un autre? Quels sont les paramètres qui entrent en considération?
Tom Troch: Depuis l’année passée, on a une nouvelle ligne de conduite chez Axion qui est ‘Respecting Youth’. On ne sponsorise un festival que si il y existe du respect pour les jeunes. On choisit en fonction de cet aspect, un festival où il y aura de bonnes possibilités de logement, où le prix n’est pas trop élevé mais adapté au programme proposé. Le deuxième paramètre qui entre en compte, c’est le style musical. Nous choisissons des festivals qui offrent une musique que nous appelons ‘Axion’, c’est-à-dire une musique jeune, connue et populaire, mais une musique d’une autre qualité, un peu alternative. Plutôt Studio Brussel que Radio Donna (en Wallonie, plutôt Radio 21 que Radio Contact). Par exemple, on ne choisit pas un festival avec Bon Jovi mais plutôt avec les Red Hot Chili Peppers ou Sum 41. Il y a encore d’autres paramètres comme le public visé par le festival, le budget, le lieu (aussi bien en Wallonie qu’en Flandre pour avoir du sponsoring sur tous le pays).
GUIDO: Votre groupe-cible, c’est essentiellement les jeunes. Pensez-vous qu’ils soient très attentifs aux sponsors lors des festivals?
Tom Troch: Le public visé par Axion va de 10 à 24 ans. En ce qui concerne les festivals, on parle plus de la tranche 16-24 ans bien sûr. Nous croyons qu’ils ne sont pas très attentifs à tout cela. Il faut donc faire quelque chose pour changer ça. Par la répétition pendant quelques années consécutives de Axion comme sponsor d’un festival, il y a plus de chances pour que les jeunes soient au courant. En plus, il faut être présent le jour-même d’une façon originale. Il faut les toucher pour qu’ils soient plus attentifs.
GUIDO: A ce sujet, quelle sera votre présence le jour du festival?
Tom Troch: On va faire quelque chose en lien avec ‘Respecting Youth’. Nous voulons faire un espace publicitaire sur le terrain en fonction de ce thème. On va y faire des choses qui répondent au besoin des jeunes sur les festivals. Quelques exemples: sur le Dour Festival qui dure quatre jours, on va prévoir des prises et des chargeurs dans notre stand pour recharger les GSM des festivaliers gratuitement. On aura aussi un grand stand info où ils pourront recevoir des informations sur le programme de la journée. De plus, une note humoristique, on va aussi prévoir un sèche-linge pour leur permettre de laver leurs vêtements. Enfin, des casiers où mettre leurs biens précieux. Par tous ces avantages, on pense qu’on pourra leur donner une solution à tous leurs inconvénients lors du festival. Ainsi, ils pourront dire que grâce à Axion, ils ont eu un bon festival!
www.axionweb.be Philippe Stulens, responsable Sales Support de Randstad GUIDO: Pourriez-vous nous dire en deux mots en quoi consiste l’activité de Randstad?
Philippe Stulens: Randstad est leader sur le marché de l’intérim et le cinquième plus important employeur de Belgique. Elle propose divers services spécialisés en ressources humaines tels que le recrutement et la sélection, l’outplacement, la formation et des agences inhouse.
GUIDO: Vous sponsorisez donc le festival de Werchter cette année?
Philippe Stulens: Randstad devient cette année un des cinq sponsors principaux de Rock Werchter et de TW Classic. Ce contrat, d’une durée de trois ans, permet à Randstad d’associer son nom au plus grand concert qui a lieu en Belgique.
GUIDO: Vous allez également recruter des personnes pour travailler sur le festival?
Philippe Stulens: En effet, Randstad devient aussi le partenaire ressources humaines des organisateurs. Les intérimaires, les personnes sous contrat temporaire et les étudiants seront donc mis au travail par Randstad avant et pendant les deux festivals. Ces collaborateurs temporaires seront recrutés et sélectionnés par l’organisateur puis mis sous contrat chez Randstad.
GUIDO: Quelle est la politique de sponsoring de Randstad? Pourquoi sponsoriser Rock Werchter et pas un autre festival?
Philippe Stulens: Avant que Randstad ne s’associe à une initiative ou un événement déterminé, celui-ci doit répondre à certaines conditions. L’accord doit comporter une certaine visibilité dans les médias et être en phase avec les valeurs de base de Randstad. Il est aussi important que l’organisation soit supermotivée et qu’elle ‘remue ciel et terre’ pour être parfaite dans ce qu’elle fait. Randstad était, par exemple, le sponsor principal de ‘Brugge 2002’ où elle a aussi joué un rôle important comme partenaire en ressources humaines. Le club de football du Standard fait lui aussi appel à Randstad pour des intérimaires et via un club de supporters, Randstad aide des jeunes à trouver un emploi.
GUIDO: Vous n’êtes donc pas avant tout attiré par l’aspect financier du sponsoring?
Philippe Stulens: Oui, exactement. Il y a effectivement moyen de faire autrement. Randstad considère ses sponsorings plutôt comme des partenariats. Le sponsoring de Rock Werchter et TW Classic répond à ces critères et s’adresse aussi à un public varié, jeune et dynamique.
www.randstad.be (SD)