L'ULTIMATE FRISBEE: Un sport de plus en plus populaire
Le frisbee est depuis longtemps une valeur sûre sur la plage, dans le parc ou au camping, mais ces dernières années, il virevolte dans des sphères encore plus étourdissantes. Et ce n'est pas Arthur Vande Weghe (22 ans) qui dira le contraire. Cet étudiant et son frère sont les fiers représentants de Gentle, le club d'Ultimate Frisbee de Gand.
GUIDO: N'est-ce pas un sport sous-estimé?
Arthur: Aux États-Unis, non. (rires) Là-bas, les joueurs peuvent même avoir un statut de semi-professionnel, ce qui leur permet de rembourser leurs frais et de recevoir chaque mois un salaire fixe pour se concentrer à 100% à leur sport. En Belgique, ce n'est pas encore le cas. Nous étudions ou travaillons tous en journée. On le fait uniquement pour notre plaisir. Les gens qui n'ont jamais vu un match seraient surpris par leur intensité. C'est autre chose que lancer tranquillement un frisbee de l'un à l'autre. Il faut réussir à le lancer loin, savoir sauter haut et courir vite. Quand on a commencé, avec mon frère, il y a sept ou huit ans, notre club était encore tout jeune, il y avait ainsi de grandes différences d'âge à l'intérieur d'un même groupe, mais aujourd'hui on peut comparer nos entraînements à ceux du foot. En termes de composition, donc environ une vingtaine de joueurs du même groupe d’âge et de même niveau, mais aussi en termes de contenu. D'abord un échauffement, puis un certain nombre d'exercices, puis des situations de match. Nous nous entraînons d'ailleurs généralement sur un terrain de football. Officiellement, un terrain de frisbee est légèrement moins large, mais de même longueur. Il y a aussi des lignes de 16 mètres, et le but est de se faire des passes sans laisser tomber le frisbee vers la zone des buts adverses. Ce qui rapporte un point. En outre, il existe quelques règles supplémentaires: tu peux garder le frisbee pendant dix secondes maximum et tu ne peux pas marcher quand tu l'as dans les mains.
Des prestations de folie
GUIDO: Est-ce que vous jouez aussi à onze contre onze?
Arthur: Non, le plus souvent à sept contre sept, et nous devons être les premiers à marquer quinze points, dans une limite de temps d'une heure. Ou 90 minutes, lors des grands tournois internationaux. L’herbe est de loin la surface la plus importante, mais de temps en temps, nous jouons aussi à l’intérieur et en été sur le sable. C'est assez intensif, donc le terrain est alors un peu plus petit, et nous jouons alors à cinq contre cinq.
GUIDO: J'ai aussi lu qu'il y avait des équipes nationales par catégorie d'âge. Sommes-nous bien placés au niveau international?
Arthur: Absolument. La Belgique a déjà livré des prestations de folie. Notre équipe masculine a déjà remporté des victoires contre des pays comme l’Italie, la France et l’Allemagne. Et lors de la dernière Coupe du Monde, il y a trois ans, la Belgique s'est classée à la septième place. Une super performance quand on sait que le Canada et les États-Unis ont également participé, où le sport est déjà beaucoup plus développé que chez nous. Cette année, un championnat européen a lieu, fin juin pour l'équipe nationale et mi-juillet pour l'équipe des moins de 24 ans dans laquelle je joue. Au frisbee, nous fonctionnons également avec des tournois de week-end. Nous jouons donc différents tours préliminaires par division lors d'un week-end et les finales sont planifiées pour un autre week-end. Un tournoi très important a lieu au mois d’août, entre différents pays européens. Nous sommes tombés dans un groupe avec les Pays-Bas, l'Allemagne et le Danemark. Chaque pays peut participer avec différentes équipes de différents niveaux. Plus ton pays est bien placé, plus les équipes peuvent obtenir un billet pour… la 'Champions League' du frisbee, si on veut.
Des équipes mixtes
GUIDO: Actuellement, notre pays compte déjà une quarantaine de clubs et le nombre de membres ne cesse d'augmenter. Qu'est-ce qui rend ce sport si populaire?
Arthur: Ce qui est bien, c'est qu'en plus des divisions masculines et féminines typiques, nous avons également une discipline mixte. Cela plaît principalement aux joueurs de loisir. C'est aussi un sport très sympa: nous travaillons sans arbitres. En cas de doute, les observateurs du jeu sont autorisés à donner leur avis, mais il faut alors se mettre d'accord entre nous. Normalement, ça fonctionne assez bien, car le fair-play est très présent. Soit dit en passant, la communauté du frisbee est très soudée, dans les clubs et les équipes. Il y a toujours du respect mutuel sur le terrain et nous sommes tous amis dans la vie.
Photo: (c) Ultimate Spirit