À quoi ressemble le blocus idéal?

Bien sûr, il n'existe pas de réponse toute faite à cette question. Auquel cas les étudiants du monde entier n'auraient pas la boule au ventre à chaque fois que les examens se rapprochent dangereusement. Pourtant, il existe certaines clés pour organiser son blocus de la meilleure des façons. Mireille Houart, conseillère pédagogique à l'Université de Namur, a accepté de nous révéler quelques-uns de ses petits secrets.

 

Comment réduire le stress du blocus et des examens?

 

Le stress de l'étudiant est réduit de façon drastique quand il arrive à:

 

                        ANTICIPER

                        PLANIFIER

 

 

 

 

Avant le blocus: Planifier

 

Un mois avant le début du blocus (souvent quand on reçoit son horaire d'examens), il est important d'établir un planning de la période de préparation aux examens et de la session. Par ailleurs, la meilleure manière de se mettre au travail pendant l’année est de planifier son temps. Cela peut se faire dès le début de l’année…

 

Le planning idéal:

 

• Il se constitue d'une série de feuilles (une feuille par semaine)
• Il permet de mener toutes les activités de front sans privilégier certaines matières
• Ménager quelques plages pour réaliser des exercices s'il en existe pour les cours concernés
• Pour certains cours qui demandent un gros effort de mémorisation (ex: droit romain, anatomie), il est primordial d'avoir mémorisé une première fois avant le blocus
• Il donne le temps à l'étudiant de composer son propre support de cours

 

Pendant ces semaines, l'étudiant doit se créer un support de cours répondant aux attentes suivantes:

 

• L'étudiant étudiera dans son propre support de cours personnalisé
• Il doit correspondre aux attentes du professeur

                «Il faut savoir quel type de questions seront posées par           le prof, on n'étudie pas de la même manière s'il axe ses                 questions sur de la restitution pure, des exercices ou de             la compréhension qui nécessite de faire des liens»

• Un support de cours agréable à étudier

                «On doit avoir envie de l'aborder, il doit donner envie à           l'étudiant de s'y plonger»

• Il doit être correct et complet
• Il faut le garder compact

                «Moins il y aura de pages, plus ce sera agréable pour             l'étudiant»

• Il permet de tout comprendre avant les examens

                «Il permet à l'étudiant de décortiquer sa matière avant           le blocus»

 

 

 

Pendant le blocus: S'organiser

 

Les journées de blocus peuvent varier entre 6 et 14 heures selon les étudiants. Elles varient selon:

                - le temps accordé aux études en amont du blocus

                - la capacité de concentration de l'étudiant

                - l'efficacité de l'étudiant au travail

                - le nombre d'examens et le temps nécessaire pour les                   préparer

 

Planning de blocus

 

• Un planning se régule

                «Cela permet d'augmenter son temps de travail si la               matière n'est pas assez rapidement ingérée»

• Si le blocus et la session d'examens sont longs, conserver un jour blanc, de sécurité, qui permet de déplacer une matière si on prend du retard

                «Ça peut constituer une sorte de récompense si on est à         jour»

• Il faut se ménager aussi du temps pour répondre aux questions des examens des années précédentes

                «Il ne faut pas uniquement lire ces questions, mais faire          l'effort de tenter d'y répondre par soi-même»

• Il est recommandé de dormir autant que pendant l'année, de ne pas changer son rythme de vie parce que le blocus arrive

                «L'information enregistrée pendant la journée se fixe en         mémoire pendant le sommeil»

 

Schéma d'une journée de blocus

 

Pour Mireille Houart, «une bonne journée de blocus compte entre 8 et 10 heures d'étude».

 

«Un blocus, c'est comme un marathon, il faut tenir jusqu'au bout!» C'est pour cette raison qu'elle conseille de ne pas dépasser les 10 heures de blocus par jour. Pourtant, il n'y a pas de méthode-type, du moment que les étudiants sont efficaces.

 

Voici quand même un planning de blocus-type sur lequel tu peux te reposer:

 

7h	Réveil et petit-déjeuner	«Il faut privilégier, comme pendant l'année passée, une alimentation saine et équilibrée et éviter les Red Bull et compagnie…»
8h	Première séance d'étude - mémorisation d'une matière difficile	«Pour chaque heure d'étude, travailler cinquante minutes et s'octroyer cinq à dix minutes de pause. Si l'étudiant a la capacité de profiter de ces moments pour aller sur Facebook (où circulent parfois des infos sur les examens) et ensuite retourner à de la mémorisation pure, pourquoi pas! Ça permet de lâcher la pression. Par contre, il ne faut pas arrêter sa mémorisation à chaque fois qu'un nouveau message apparaît.»
12h	Dîner et pause	«Pendant la pause, on peut privilégier une activité sportive ou musicale, pour évacuer au mieux le stress engrangé.»
13h30	Deuxième séance d'étude - exercices	«On retient 10% de ce qu'on lit, mais 80% de ce qu'on explique. Il est donc important de ne pas se borner à lire sa matière pour la faire rentrer, mais de tenter de la décortiquer et de se l'expliquer à soi-même, à haute voix de préférence.»
16h	Pause	«Pendant ces pauses, on peut aller faire une promenade, prendre son vélo ou simplement discuter avec sa famille. Il faut éviter de lire un roman, un même type d'activité qui fait travailler ses neurones. Il faut donc des pauses intellectuellement reposantes.»
17h	Troisième séance d'étude - mémorisation d'une autre matière	«L'attention remonte en milieu d'après-midi, il est donc alors conseillé d'étudier une autre matière que celle de la matinée, un peu plus facile, moins rébarbative ou qu'on préfère davantage. Je donne souvent cette maxime aux étudiants: il faut subdiviser pour maîtriser!»
20h	Souper	«Il ne faut pas changer son alimentation pendant le blocus et éviter la surdose de café pour garder de bonnes nuits de sommeil.»

 

 

Où étudier?

 

=> «Le meilleur environnement de travail est celui dans lequel on est efficace.»

 

À ÉVITER SUR LE BUREAU!

 

        Une photo de palmier qui distrait plus qu'autre chose

        Une photo de son petit copain/sa petite copine qui rend nostalgique

        Un ordinateur constamment allumé et connecté aux réseaux sociaux

       

=> «Il faut se débarrasser des objets qui parasitent l'activité à réaliser.»

 

On peut étudier dans plusieurs endroits selon sa personnalité et selon le processus d'étude enclenché:

 

À son bureau	C'est un endroit familier et rassurant dans lequel on se sent bien
À la bibliothèque	Il y fait calme et voir d'autres personnes y étudier peut être un incitant à se mettre au travail
Chez un ami	Quand on travaille avec un ami, on se force à rester dans sa matière, par respect pour lui, pour ne pas le déconcentrer
Blocus collectif	Si on ne parvient pas à étudier seul dans sa chambre, pourquoi pas s'entourer d'étudiants qui travaillent, ça donne des contraintes qui obligent l'étudiant à se concentrer

 

=> «Il faut se regarder apprendre, pour voir quand ça marche ou pas et ainsi adapter le lieu où l'étudiant bloque sa matière.»

 

 

 

La veille de l'examen: Nuit blanche?

 

OK!	NOT OK!
Pour un examen où l'étudiant a mal calculé son coup et a besoin de cette nuit pour rattraper son retard et étudier les deux chapitres qui lui manquent.	Si on arrive toujours trop court la veille d'un examen et qu'on passe à chaque fois une nuit blanche pour rattraper son retard, on ne va pas y arriver sur le long terme.
=> «Pendant les périodes d'examens, le stress permet aussi de se dépasser. Travailler seize heures par jour est possible, mais sur une courte période.»

 

 

Le jour de l'examen: Combattre son stress

 

Le stress correspond souvent à un manque de maîtrise. Mais il peut arriver qu'un étudiant stresse alors qu'il connaît parfaitement sa matière. S'il est trop paralysant, le stress peut être combattu:

 

• En allant voir des spécialistes de gestion du stress (présents au sein de certaines universités)
• Il ne faut donc pas attendre la veille de l'examen pour s'en occuper si ce stress est inhibant

 

 

Qui est Mireille Houart? Docteur en sciences et ancienne enseignante dans le secondaire, Mireille Houart s'est ensuite réorientée en cours de carrière vers l'accompagnement des étudiants dans leur méthode d'étude. Actuellement assistante en pédagogie universitaire à l'Université de Namur, elle a sorti le livre Réussir sa première année, paru aux éditions De Boeck.

 

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