Le roadster: Joyau ou jouet?
Plus le temps passe et plus le jeune segment des petits roadsters rencontre du succès. Commercialisée chez nous depuis peu, la Daihatsu Copen (l’instigatrice de cette niche de marché?) est-elle à considérer comme un joyau ou comme un jouet qu’il est bien vu de posséder? Quoi qu’il en soit, nous ne lui voyons qu’une seule vraie rivale: la Smart Roadster.
Une différence de caractère
Le segment des miniroadsters, outre qu’il n’est pas encore très peuplé (Ford StreetKa, Smart Roadster, Daihatsu Copen et... c’est tout!), ne cultive pas vraiment la différenciation des genres. C’est surtout vrai pour la Daihatsu Copen et la Smart Roadster, fortement comparables par le format, le prix et la technique. Mais si toutes deux possèdent un 700 turbo (3 cylindres et 698 cm3 chez Smart, 4 cylindres et 659 cm3 chez Daihatsu), la Copen ne dispose que de 50 kW, contre 60 pour la Smart. On notera également entre ces deux moteurs une nette différence de caractère. Pas vraiment enclin à monter haut dans les tours, le moteur de la Smart développe sa puissance maximale à 5250 tr/min, régime où le quatre pattes japonais est encore loin de l’asphyxie. En fait, le turbo de la Daihatsu commence doucement à faire ressentir ses effets à partir de 2000 tr/min, mais c’est vers 4000 tr/min que la mécanique donne le meilleur d’elle-même. Elle continue ensuite à pousser deux fois plus loin (le rupteur n’intervient qu’à 8800 tr/min), ce qui ne sert pas à grand-chose, la puissance maxi étant atteinte à 6000 tr/min. Si, par leur encombrement (3,43 m pour la Smart et 3,40 m pour la Copen) et leur masse (respectivement 790 et 830 kg), toutes deux sont assez proches, il n’en va pas de même en ce qui concerne les performances. Plus légère et puissante, la Roadster «dépose» la Copen de presque 3 s sur le 1000 m DA et pointe 20 km/h plus vite. De meilleurs résultats également à mettre sur le compte de la boîte robotisée à 6 rapports de l’allemande. Cela dit, la boîte 5 à étagement très serré de la Copen s’accorde parfaitement à sa mécanique plus «pointue».
Pour le plaisir de conduire
Combien de clients Daihatsu arrivera-t-il à séduire avec sa Copen? Impossible à dire. Apparemment, ce petit roadster attire surtout les Allemands, et plus encore les Anglais. Toujours est-il qu’avec un prix de base de 17.950 €, la Copen n’est pas vraiment donnée. Certes, cela représente une différence de 1.045 € par rapport à une Smart Roadster (sa principale rivale), moins luxueusement équipée, mais plus homogène et mieux finie. Enfin, et contrairement à ce que l’on constate chez Smart, la facture de la Daihatsu ne risque pas de gonfler excessivement à coups d’options, puisqu’il n’y en a que cinq: peinture métallisée, châssis sport, sièges (éventuellement chauffants) en cuir et hard-top. En définitive, c’est à la Smart que nous attribuerons le prix de la bonne humeur, car pour ce qui est du plaisir de conduite pur, c’est elle (et de loin) la plus amusante des deux. Quant à ceux pour qui un comportement routier de premier ordre ne constitue pas une priorité, qu’ils se rassurent: sur la place M’as-tu vu, au volant de l’une ou de l’autre, ils se feront tout autant remarquer.
(DS)