Il n'y a pas d'eau assez profonde pour SIGRID RONDELEZ
Sigrid Rondelez, la meilleure windsurfeuse belge, vient de se qualifier dans la classe Mistral pour les Jeux Olympiques à venir. Elle se sent comme un poisson dans l'eau dans son élément, mais en est-il pareil lors des interviews? Guido met donc ce triton sur la sellette.
"C'est un sport mondial"
GUIDO: ‘My name is Sigrid Rondelez; my passion is windsurfing’. Un slogan qui figurait dans le journal de bord que tu as écrit durant les Jeux Olympiques de Sydney. Comment t'est venue cette passion?
Sigrid: Je pense que j'ai attrapé le virus quand j'avais 13 ou 14 ans. J'étais déjà une fille très sportive à cet âge. Je faisais de la gym, du volley-ball, de la danse… La majorité de mes amis commencèrent alors le windsurf. Après être monté sur la planche quelques fois, et en être tombé aussi, j'étais complètement tombé sous le charme. A cet instant, c'était le sport le plus chouette pour moi, et j'ai commencé à m'y intéresser.
GUIDO: Tout le monde peut-il commencer le windsurf? Ne faut-il pas avoir une tirelire remplie à ras bord ou être un véritable homme des cavernes pour lutter à tel point contre le vent et l'eau?
Sigrid: Financièrement parlant, il est vrai qu'il y a des sports meilleur marché. Mais, l'un dans l'autre, le commencement n'est pas vraiment trop dur. Tu peux commencer par acheter du matériel d'occasion et au fur et à mesure que tu commences à évoluer et que tu remportes éventuellement des concours régionaux, tu dois en effet passer à une planche, une voile et un équipement plus onéreux. Tu peux très bien aussi t'inscrire dans une fédération qui te donnera un petit coup de pouce. En ce qui concerne l'aspect physique de ce sport: tout le monde est capable d'y arriver, mais, comme dans chaque sport, les gens avec un talent inné seront au somment à un moment ou à un autre. Tous les windsurfers doivent mordre sur leur chique pour être au top.
GUIDO: Ne trouves-tu pas dommage que tu n'aies ni la gloire ni l'argent malgré ton statut de windsurfeuse au top niveau?
Sigrid: Personnellement, je ne trouve pas cela si grave. Ce qui me dérange le plus, c'est que ce sport ne soit pas assez mis à l'honneur. Le windsurf est un sport mondial et professionnel, qui exige aussi bien du physique que de la tactique. Aux Jeux Olympiques de Atlanta en 1996, le windsurf a été nommé comme étant le sport le plus complet.
GUIDO: En tant que sportive de top niveau, as-tu pu profiter de tes années étudiantes?
Sigrid: J'ai kotté quatre ans à Gand. Je suivais des études d'ingénieur agronome. J'ai obtenu mon diplôme sans jamais bisser, mais je n'ai presque pas goûté à l'autre côté de la vie estudiantine. Je devais m'entraîner énormément et je restais donc plus souvent à la côte qu'à Gand pour pouvoir m'entraîner.
De nouveau aux Jeux Olympiques
GUIDO: Aux récents Championnats du Monde de Cadiz, tu as obtenu une belle huitième place. Grâce à cela, tu peux aller aux Jeux Olympiques de Athènes. Quelles y sont tes ambitions?
Sigrid: Je ne vise pas spécialement une position. J'ai maintenant obtenu un bon résultat à Cadiz. Si je peux suivre le même schéma d'entraînement jusqu'à Athènes, je pense être capable de réitérer l'exploit. Si je suis moins bien placée que prévu, je ne m'en voudrai certainement pas surtout si j'ai suivi le même rythme en entraînement. Cela voudra simplement dire que ce sont les autres qui ont plus évolué.
GUIDO: A quoi ressemble un tel Championnat?
Sigrid: Un tournoi dure en fait dix jours. Un jury spécialisé contrôle le matériel durant les deux premiers jours. Le troisième jour est réservé à la séance d'entraînement et durant les 7 autres jours, les choses sérieuses commencent. Alors, on dispute deux manches par jour, chacune durant une heure et demie. Chacun reçoit des points. Au plus loin tu termines, au plus de points tu récoltes. Le gagnant du concours est celui qui perd le moins de points durant les sept jours.
GUIDO: C'est un peu comme à l'unif, quoi! (BD)