BENNY VANSTEELANT: "J'ai choisi d'être duathlète car je déteste nager "
Benny Vansteelant est au duathlon ce que Luc Van Lierde est (ou était) au triathlon: le meilleur mondial. Son palmarès est déjà bien fourni et il n'est plus besoin de le présenter dans le milieu (relativement étroit) du duathlon.
"Je déteste nager"
GUIDO: Premièrement, en quoi le duathlon est-il différent du triathlon?
Benny: Pour le triathlon, tu dois nager, rouler à vélo et courir avant de franchir la ligne d'arrivée; pour le duathlon, la nage est remplacée par la course.
GUIDO: Lequel de ces deux sports demande le plus d'énergie?
Benny: Ils sont tous deux des sports d'endurance très physiques. Les triathlètes qui ont déjà participé à un duathlon l'ont trouvé plus difficile que leur discipline. Le début de la course est souvent très intensif, ce qui fait que les muscles de la jambe sont déjà très fatigués à l'entame du vélo.
GUIDO: Comment as-tu attrapé le virus du duathlon?
Benny: Pendant mes années scolaires, je me suis retrouvé dans un club d'athlétisme, où j'ai vite compris que j'étais fait pour les courses de fond. Le cyclisme était mon sport TV favori et je faisais aussi quelques kilomètres pour aller à l'école. Je déteste la natation, c'est la raison pour laquelle j'ai choisi le duathlon.
GUIDO: Tu as déjà un beau palmarès derrière toi…
Benny: J'ai remporté 6 titres mondiaux (1 fois chez les juniors, 3x en professionnel sur courte distance et 2x sur longue distance). A côté de cela, j'ai aussi trois titres européens et divers titres nationaux.
GUIDO: Tu as eu autant de succès à l'unif?
Benny: J'ai une licence en géographie de l'université de Gand. J'avais la chance de pouvoir étudier rapidement, mais il était nécessaire de faire un planning strict, que ce soit sur le court ou le long terme. Ainsi, il était assez fréquent que j'arrête d'étudier à dix heures, que j'aille ensuite courir une heure avant de plonger dans la vie nocturne. J'ai aussi brossé beaucoup de cours. Octobre et novembre étaient des mois de fêtes et en décembre, je recommençais à étudier et à m'entraîner. En janvier et février, je vivais tel un prêtre et en avril et en mai, j'étudiais et m'entraînais beaucoup pour pouvoir survivre en juin. Une heure pour suer entre les bouquins, c'était le meilleur remontant pour le cerveau.
"Quelqu'un de motivé retombe toujours sur ses pattes"
GUIDO: Ne trouves-tu pas dommage que ce sport n'aient pas plus de considération de la part des médias et du grand public?
Benny: Un sportif professionnel ne reçoit jamais assez d'attention ou de reconnaissance. En comparaison avec le football ou le cyclisme, le duathlon n'est qu'un sport marginal, alors que certains sportifs d'autres disciplines telles que la voile ou l'escalade doivent encore se contenter de moins. J'ai dû me battre pour obtenir une légère considération et j'ai progressé au fur et à mesure des années. Evidemment, on peut toujours mieux!
GUIDO: Tu as récemment reçu le Vlaams Sportjuweel (le bijou sportif flamand)…
Benny: C'est l'exemple parfait de cette progression. Ça te donne un sacré boost d'être récompensé par la Communauté Flamande pour tes prestations exceptionnelles. Je fais désormais partie d'un beau palmarès. L'année prochaine, le Championnat du Monde se déroulera en Belgique (le 30 mai à Geel) et c'est également l'occasion idéale de promouvoir le duathlon pour conquérir un public plus large.
GUIDO: A part l'argent des compétitions, comment t'en sors-tu?
Benny: Depuis deux ans, je figure sur la liste salariale du COIB, ce qui me permet de me concentrer sur mon sport sans trop de soucis. De plus, j'ai aussi quelques sponsors qui me soutiennent. Je ne peux donc pas me plaindre financièrement.
GUIDO: Comment vois-tu ta vie après le sport?
Benny: Je ne veux pas encore y penser car j'espère continuer encore pour un petit temps. Je ne fais pas trop de soucis car quelqu'un de motivé et déterminé retombe toujours sur ses pattes.
GUIDO: C'est sur cette bonne parole que nous clôturerons cette interview. Merci, Benny. (BD)