PHILIPPE GOLDBERG: Joueur de hockey sur gazon dans notre équipe nationale
C'est le 8 août que notre équipe nationale de hockey sur gazon commencera son parcours olympique à Pékin.
Seize Belges auront donc à cœur de défendre notre patrie avec des balles, des sticks, des protège-tibias et des dentiers. Philippe Goldberg, joueur au Beerschot et habitué de l'équipe nationale, nous en dit plus sur son sport de prédilection.
«Comme dans le football, tout est possible»
GUIDO: Essaie de convaincre des fans potentiels: pourquoi le hockey est-il un sport agréable à regarder?
Philippe: Le hockey est un sport d'équipe rapide et spectaculaire très agréable à regarder. Les matchs de hockey de première division sont plus agréables à regarder que les matchs de football souvent ennuyeux, je trouve. Dans le hockey, il se passe toujours quelque chose, tout est question de technique et de perspicacité. Il y a bien quelques règles à assimiler, mais une fois que tu les as apprises, tu comprends l'aspect fun de ce sport.
GUIDO: Spectaculaire, donc aussi parfois dangereux?
Philippe: Comme dans tous les sports, il y a de grandes chances de se choper une blessure musculaire. En plus, c'est un sport qui se joue avec des sticks et une lourde balle, les accidents peuvent donc vite arriver. Une telle balle ou un tel stick qui frappe une partie de ton corps, ça fait pas du bien! (rires) Aux Pays-Bas, un joueur est décédé après avoir reçu la balle entre ses deux yeux. Chaque match t'apporte en effet son lot de bleus, même si tu défends. Cependant, un jeu de position adapté et de bons réflexes t'empêche de trop souffrir. Au plus le niveau est élevé au moins nombreux sont les accidents.
GUIDO: Un joueur professionnel comme toi doit avoir beaucoup de séances d'entraînement?
Philippe: Pour le moment, je suis blessé, donc je me repose. Autrement, je m'entraîne pendant cinq heures le mardi avec l'équipe nationale, deux heures le mercredi et trois heures le jeudi. A cela s'ajoutent encore trois sessions de fitness obligatoires de deux heures. C'est du travail. Et ça ne rend pas riche. Dans un club, tu gagnes un peu d'argent, avec l'équipe nationale, on reçoit des indemnités, mais si tu veux en vivre, il faut partir à l'étranger. Enfin, normalement, cela devrait s'améliorer après les Jeux Olympiques.
GUIDO: En parlant des Jeux Olympiques, comment se passe la préparation de notre équipe nationale?
Philippe: La présélection est connue depuis décembre. Nous étions 22 joueurs à nous entraîner en préparation des Jeux. C'est un processus d'écrémage: en mai quatre joueurs ont quitté la sélection. Les 18 restants pourront partir fin juin pour Pékin, où deux autres joueurs seront écartés. Les seize personnes formeront alors une véritable équipe qui pourra peut-être créer la surprise. C'était un rêve de nous qualifier.
GUIDO: Quel est ton pronostic pour les Jeux Olympiques?
Philippe: Pour le moment, l'équipe nationale masculine est à la douzième place du classement mondial, mais on va à Pékin pour décrocher la huitième place. C'est un pronostic réalisable, le top 6 est lui plus difficile à atteindre. Il y a bien sûr des équipes qui ont un meilleur classement mondial, mais cela reste un tournoi qui peut réserver des surprises. Tout le monde a été surpris quand nous avons remporté le bronze l'année passée au Championnat d'Europe en donnant une correction au numéro un, l'Allemagne. Comme dans le football, tout est possible
(MT)