OLIVIA BORLÉE: «Je suis encore sur mon petit nuage, je ne réalise pas encore l'exploit de Pékin»
Olivia Borlée revient avec nous sur son parcours et sa médaille d'argent aux derniers Jeux Olympiques de Pékin lors du relais 4x100 mètres.
GUIDO: Est-ce que tu te rends compte de l'exploit réalisé à Pékin?
Olivia Borlée : Je crois que je suis encore sur mon petit nuage, je ne réalise pas encore l'exploit qu'on a réalisé avec les filles. L'année passée, quand on a gagné la médaille de bronze à Osaka, c'était déjà un moment magnifique et je ne pense toujours pas avoir réalisé cet exploit-là. Donc, encore moins pour cette année!
GUIDO: Quelles sont selon toi les principales qualités de ce relais 4x100 mètres?
Olivia Borlée : En premier, l'esprit d'équipe qui règne entre nous toutes. Mais il ne faut pas oublier les passages car il ne suffit pas d'avoir quatre filles qui vont vite pour gagner cette course. La technique de passage est donc aussi très importante.
À la recherche de l'excellence
GUIDO: Quelles sont les qualités à développer pour un sportif de haut niveau?
Olivia Borlée : Le principal est d'avoir un bon mental, d'être prêt à se donner à fond et de rechercher l'excellence. Il ne faut pas oublier non plus qu'on dit souvent qu'il faut 20% de talent et 80% de travail!
GUIDO: Justement, les séances d'entraînement ne sont-elles pas trop contraignantes pour une jeune fille de 22 ans?
Olivia Borlée : Ce qui est sûr, c'est que je n'ai pas du tout la même vie que les gens de mon âge. En général, je m'entraîne à raison de deux à trois heures tous les jours. De là à dire que je fais des sacrifices, je ne pense pas car j'aime tellement ce que je fais que je ne le vois pas comme ça. Tout cela fait partie de ma vie et je ne me l'imagine pas autrement.
GUIDO: En marge du sport, tu suis des études en architecte d'intérieur à La Cambre. Est-ce facile de combiner ces deux aspects de ta vie?
Olivia Borlée : C'est très difficile. Evidemment, l'école est assez compréhensive et essaie de m'aider. Il n'y a rien à faire, on est complètement hors du système. Par exemple, je dois étudier quand les autres s'amusent ou un examen tombe la veille d'un championnat. C'est très compliqué.
GUIDO: C'était important pour toi de suivre des études?
Olivia Borlée : Oui, le sport ne durant qu'un temps, il faut penser à son avenir. On ne sait jamais non plus ce qui peut arriver au niveau des blessures. Et pour mon épanouissement personnel, c'était aussi très important de côtoyer d'autres personnes.
GUIDO: On suppose que les guindailles sont proscrites pour toi…
Olivia Borlée : C'est clair que je ne peux pas sortir comme les jeunes de mon âge. Cependant, je vais bientôt avoir un mois de repos, je compte donc bien en profiter! Je ne sors pas tous les week-ends, mais de temps en temps il faut se le permettre et trouver le juste milieu. Il faut aussi apprendre à décompresser.
GUIDO: Quels sont maintenant tes objectifs à court et long terme?
Olivia Borlée : Cette année se déroulent le Championnats d'Europe en indoor pour lesquels je vais essayer de me qualifier. L'année prochaine, un autre gros objectif sera de participer aux Championnats du Monde à Berlin. J'espère améliorer mes chronos personnels, surtout sur 200 mètres, et continuer à évoluer.
(SD)