Les surfeurs de l'extrême nous parlent du Big Balls on Fire
Tout comme Jordy ‘Fraye’ Defraye, Niels ‘Mirko’ Musschoot, un Ostendais de 24 ans, maîtrise les vagues les plus monstrueuses sur l'île des Canaries Fuerteventura dans le cadre du premier big wave project belge jamais organisé, Big Balls on Fire.
Jusqu'en mai, ils compilent leurs expériences inoubliables dans un documentaire. Un petit aperçu exclusif pour nos lecteurs.
GUIDO: Le projet s'appelle Big Balls on Fire. Il ne faut donc pas avoir les boules pour surfer sur de telles vagues?
Niels: Surfer sur des énormes vagues demande beaucoup de courage, mais ce n'est rien en comparaison avec les vagues sauvages de Fuerteventura. Ici, elles font de six à huit mètres de haut. Si bien qu'on a même besoin d'un jet-ski car elles sont trop rapides pour y pédaler de ses propres forces. En plus, la mer est traître. Il est impossible de prévoir ce qui va se passer, et vu que les vagues sont si hautes, tu ne vois pas du tout ce qu'il y a derrière elles. Si tu sous-estimes une vague, il est trop tard pour faire marche arrière et elle te frappe littéralement sur le corps. Pour un projet comme le nôtre, il est important que notre jet-ski ne nous lâche pas. Tout doit être parfait, car la plus infime erreur peut mener au plus grand drame.
GUIDO: C'est donc vraiment dangereux?!
Niels: Oui, il faut toujours bien se rendre compte de ce que l'on fait. Avoir une bonne condition est aussi important, car quand on tombe sur une grosse vague, on reste un petit temps sous l'eau.
Jordy: C'est vrai, mais d'un autre côté, le dicton suivant est de mise: no pain, no gain.
GUIDO: Comment s'est passé votre premier essai?
Niels: Au début, on pense: 'Attaquer la vague avec un jet-ski et ensuite surfer un petit peu ne doit pas être difficile', mais après nos premières sessions, on a revu nos a priori. Heureusement qu'il n'y avait pas encore de super grosses vagues, sinon on aurait été rejeté sur le rivage en moins de deux. Plein de gens nous ont regardés.
GUIDO: Vous êtes ici depuis septembre et restez jusqu'en mai. Vous n'en avez pas encore marre l'un de l'autre?
Niels: Absolument pas. Je connais Jordy depuis longtemps. Pendant les étés, on se croisait souvent lors de compétitions et on est petit à petit devenu amis. Je ne voudrais changer de partenaire pour rien au monde. C'est beaucoup plus chouette d'y aller à deux que tout seul. Quand on est seul, on se dit souvent 'Non, je ne vais pas surfer, les conditions ne sont pas bonnes', mais maintenant que nous sommes à deux, on se motive souvent l'un l'autre. On se dit: 'Allez, on va se prendre quelques vagues, juste pour le fun'.
Jordy: Le surf n'est pas la seule chose que nous faisons à deux. On va souvent faire du VTT sur un volcan dans le coin. On passe du bon temps ensemble. Un interminable été, en quelque sorte.
GUIDO: Où logez-vous?
Niels: Nous logeons dans ma maison à Fuerteventura. Dans le temps, j'habitais ici à plein temps, mais depuis quelques années, je recherche d'autres coins pendant l'été car il y a trop de vent ici et de moins bonnes vagues.
GUIDO: Encore un dernier conseil pour les débutants?
Jordy: Au plus tôt tu apprends à surfer, au mieux c'est. Un enfant de dix ans apprend en une semaine ce qu'un adulte de 20 ans apprend en un mois.
Niels: C'est vrai. Je suis convaincu que le surf est un des sports les plus difficiles à apprendre. Ce n'est pas du tout comparable avec le snowboard que l'on peut maîtriser après quelques leçons. Il faut un certain temps avant de tenir sur sa planche. Il faut donc avoir une patience à toute épreuve… et les avoir bien accrochées! (rires)
GUIDO: Bonne chance pour le documentaire!
Niels: Merci. Un grand bonjour à la Belgique!.
(SVR)