IMKE COURTOIS: «Les joueuses de football peuvent aussi être élégantes»
Tu penses que le foot n'est pas un sport pour les femmes? Imke Courtois te prouve le contraire. Cette jeune femme de 20 ans fait partie de l'équivalent féminin des Diables Rouges.
Elle combine sa carrière de football avec des études d'ergothérapie. En plus, elle a trouvé du temps pour participer à Topmodel(ndlr: une émission de télé-réalité flamande offrant un contrat de mannequin à la gagnante). Nous avons donc profité de notre discussion pour en savoir plus sur les différents aspects de la vie de la jeune Imke.
GUIDO: Comment as-tu développé un tel talent pour le football?
Imke: A l'école primaire, je jouais tout le temps avec les garçons et j'étais déjà folle de ce sport. Je me suis donc inscrite dans un vrai club. Quand j'ai eu quinze ou seize ans, j'ai fait mes premiers pas au niveau national, avec Wezemaal. Ce n'est qu'ensuite que j'ai été sélectionnée dans l'équipe nationale.
GUIDO: C'est consciemment que tu as opté pour un sport d'équipe?
Imke: Oui. Mes meilleures amies font partie de l'équipe. On se voit souvent en-dehors du terrain, pour aller boire un verre par exemple. On se connaît toutes très bien. Quand on gagne un match, cela donne un délicieux sentiment de satisfaction et on fait la fête dans les vestiaires jusque très tard dans la soirée. On se motive si on n'a pas envie de s'entraîner, mais cela n'arrive pas si souvent. J'attends souvent ce moment, car après un entraînement, je me sens mieux aussi bien physiquement que mentalement. Il y a quelque temps, j'ai dû m'arrêter pendant une demi-année à cause d'un transfert. J'étais alors de mauvaise humeur et je me sentais énormément diminuée. Je considère la pratique d'un sport comme un des besoins primaires de l'être humain, en plus de manger et de boire.
GUIDO: Le football féminin est-il sous-estimé?
Imke: C'est surtout le football masculin qui est surestimé. Le football féminin, en comparaison, est moins médiatisé, ce qui entraîne une absence de grands sponsors et moins de supporters lors des matchs. C'est dommage. Injuste même, car les Diables Rouges féminins ont déjà livré de belles prestations. On a même participé trois ou quatre fois à la Champions League.
GUIDO: Arrives-tu facilement à combiner ta carrière footballistique avec tes études en ergothérapie?
Imke: Ce n'est pas toujours facile, car je reviens parfois tard à la maison avec encore des travaux à faire. D'un autre côté, je n'abandonnerais le football pour rien au monde. C'est en quelque sorte mon échappatoire idéale. Pendant les examens, j'en ai vraiment besoin, cela améliore même mon étude. Heureusement, à l'école, ils tiennent compte ma carrière de joueuse de foot, ce qui fait que je peux parfois être absente si un match a lieu pendant les heures de cours.
GUIDO: Qu'as-tu pensé de Topmodel?
Imke: Une expérience super sympa! J'ai subitement reçu beaucoup de réactions positives grâce à cette participation. «Une participante qui joue au football! Et elle fait partie des douze finalistes!». Tout le monde faisait automatiquement le lien: «Une joueuse de foot? C'est une lesbienne? Alors, une femme masculine?». Je pense que ma participation a prouvé que les joueuses de football pouvaient aussi être élégantes.
GUIDO: Alors, le podium ou le terrain de foot?
Imke: Je déteste devoir choisir. Je vais essayer de combiner les deux le plus longtemps possible. Si ce n'est plus possible pour une raison ou une autre, ce sera le mannequinat qui devra s'incliner devant le football, et non le contraire. Je n'arrêterai jamais le football, c'est sûr et certain.
(SVR)