Sam Van Rossom: «Beaucoup de gens ne voient pas le revers de la médaille»
Après quelques mois d'études de droit, Sam Van Rossom (23) a définitivement refermé ses syllabus pour se consacrer entièrement au basket. Quelques années, des centaines de matches et quelques titres plus tard, Sam est un des rares Belges à avoir réussi une carrière à l'étranger où il peut se mesurer aux plus grands, au sens propre comme au figuré. Cela fait maintenant trois ans que ce natif de Drongen défend les couleurs de Pesaro.
GUIDO: A quel moment as-tu pris conscience de ton talent?
Sam: Quand j'avais cinq ans, j'ai assisté pour la première fois à un entraînement de mon père aux tout petits. Bien que j'étais encore trop jeune pour jouer, j'ai pris une balle et participé à l'entraînement. Sans m'en apercevoir, je me suis retrouvé sur le terrain plusieurs heures par semaine, faisant toujours partie des meilleurs de l'équipe. Plus tard, j'ai joué entre autres pour Bobcat Gent, Gent United ou De Pinte avant de commencer chez les pros pour Ostende. Ce fut un grand succès. La première année, nous sommes devenus champion de Belgique au cours d'un thriller qui ne s'est dénoué qu'à quelques secondes du terme! Pourtant, le moment le plus inoubliable s'est déroulé une année plus tard quand on est redevenu champion de Belgique. Les joueurs m'ont alors porté jusqu'au panier afin que je puisse moi-même couper le filet. Cette vague humaine, entourée de milliers de confettis… Une récompense inestimable après tous ces difficiles moments.
GUIDO: Entre-temps, tu as signé un contrat dans l'équipe italienne de Pesaro. Comment s'est déroulée la première année?
Sam: J'ai dû m'adapter, surtout au début. Surtout pour la langue, il faut en effet bien chercher pour trouver un Italien qui parle anglais! (rires) En plus, je me suis blessé après seulement un mois, ce qui m'a éloigné des parquets pendant trois mois. Ce n'était pas un moment facile à passer, mais cela m'a beaucoup appris. Aujourd'hui, l'équipe s'est un peu éclatée et un nouveau coach a fait son entrée, on attend donc de voir ce que cette année va nous réserver. Je vais certainement devoir apprendre à cuisiner (rires), car l'année passée le club avait un accord avec un restaurant où on pouvait aller manger gratuitement. Pratique!
GUIDO: Tourner avec l'équipe nationale est-il plus chouette?
Sam: Tu es souvent appelé l'été pour l'équipe nationale, ce qui est intéressant. En plus, cela me permet de jouer uniquement avec des compatriotes, ce qui n'arrive jamais dans la compétition 'normale'. Les jeunes Belges optent souvent pour la sécurité et jouent dans une plus faible division pour combiner le basket avec leurs études. En plus, les étrangers gagnent une plus belle somme, ce qui amène certains Belges à décrocher. Cela devrait changer.
GUIDO: Les Belges arrivent-ils à rivaliser avec les autres pays dans le circuit international?
Sam: Le niveau n'est pas mauvais en Belgique, mais pour le moment nous ne pouvons pas rivaliser avec des pays comme l'Espagne, l'Italie, la Grèce ou la Russie.
GUIDO: Quel est la fréquence des entraînements à Pesaro?
Sam: Par jour, on s'entraîne pendant trois à quatre heures.
GUIDO: Et tu as quartier libre le reste de la journée? Chouette!
Sam: Mouais, je suis le dernier à dire que j'ai un job difficile, mais beaucoup de personnes ne voient pas le revers de la médaille. Ils oublient ce que j'ai dû endurer pour en arriver là. Une année entière loin de chez soi, de ses amis, des sorties limitées, etc. OK, je l'ai choisi et le positif l'emporte sur le négatif, mais ce n'est pas pour ça que c'est aussi évident que ce qu'il paraît.
GUIDO: Est-ce que tu considères le basket encore comme un hobby ou plutôt comme un job?
Sam: Au plus on avance, au plus on remarque le côté business du basket, pourtant cela reste un hobby pour moi. Une passion même.