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23/11/2009

Romain Gaudron, PRÉSIDENT DE LA FEF: «Il n'y a pas une forte tendance à la mobilisation étudiante en Belgique»

La Fédération des Etudiants Francophones (FEF) représente et défend les intérêts individuels de plus de 120.000 étudiants en Communauté Française. Pour mieux cerner les tenants et les aboutissants de cette organisation, nous avons rencontré son président, Romain Gaudron.


GUIDO: A quelle époque as-tu fait la connaissance des actions de la FEF?
Romain Gaudron
: Je suis arrivé dans l'enseignement supérieur en 2004. Et c'est à ce moment-là que la FEF a organisé des manifs pour le refinancement de la Communauté Française. Je m'y suis donc intéressé et j'ai rejoint le mouvement peu à peu. En étant d'abord conseiller fédéral, en faisant partie du Bureau et enfin maintenant en tant que président. Le mouvement étudiant m'a toujours parlé, c'est pour cette raison que j'ai toujours eu envie de m'investir.
 
Pour un enseignement public, gratuit et de qualité
 
GUIDO: Comment se sont déroulés tes premiers jours en tant que président?
Romain Gaudron
: Assez bien. Je fais partie d'une organisation que je connaissais déjà bien, je ne suis donc pas tombé dans l'inconnu! Grâce à une équipe soudée et qui sait ce qu'elle veut, on peut travailler sereinement et professionnellement. Plus personnellement, j'ai découvert peu à peu la fonction, développé des projets et répondu à des interviews de journalistes.
 
GUIDO: Justement, le précédent président, Mathias El Berhoumi, avait été invité à un débat dominical de Pascal Vrebos. Cela ne te stresse-t-il pas trop de devoir répondre à de telles interviews?
Romain Gaudron
: Je n'ai pas encore été contacté par Pascal Vrebos! Mais via cette interview, je l'invite à me recevoir dans une de ses émissions! (rires) Je viendrai très volontiers. J'aime partager mes idées et défendre la FEF, cela ne me stresse donc pas trop de devoir répondre à des interviews.
 
GUIDO: Quelle est la vision de l'enseignement supérieur défendue par la FEF?
Romain Gaudron
: Nous défendons un enseignement supérieur public, gratuit et de qualité. On fait pression sur le gouvernement, on met des actions en place pour faire valoir cette vision de l'enseignement supérieur. On essaie donc d'avoir une base militante la plus large possible et un grand nombre de personnes qui s'engagent à nos côtés.
 
GUIDO: Le siège de la FEF est à Bruxelles alors que tu poursuis des études à Liège, comment réussis-tu à t'organiser?
Romain Gaudron
: S'impliquer à la FEF demande beaucoup de temps, je dois donc pouvoir jongler entre les deux. Forcément, il m'est impossible d'assister à tous mes cours, je dois donc m'arranger avec certains autres étudiants afin de rattraper les cours manqués. Je pense que la FEF peut être comparée une école de la vie, on y apprend beaucoup de choses, qu'on n'apprend pas forcément sur les bancs de l'école.
 
Pour une réduction du coût des études
 
GUIDO: Les étudiants semblent s'engager de moins en moins. Un problème pour la FEF?
Romain Gaudron
: De manière générale, c'est vrai qu'on constate une baisse de la motivation parmi les étudiants. C'est assez récurrent, il n'y a pas une forte tendance à la mobilisation étudiante en Belgique. Cependant, la campagne Respact de l'année passée (ndlr: une campagne visant à réduire les coûts - directs ou indirects - liés aux études) nous a démontré qu'une campagne structurée peut mobiliser plus de monde: on a récolté 60.000 signatures de la pétition et la manifestation du 28 avril dernier a, elle, réuni 4500 étudiants. Ce qui prouve que les étudiants peuvent encore se mobiliser pour une cause. Petit à petit, il faut arriver à conscientiser les étudiants. Ce n'est pas en un an que les choses peuvent changer radicalement.
 
GUIDO: Justement, cette campagne ResPACT a-t-elle débouché sur des avancées concrètes?
Romain Gaudron
: ça a eu pas mal de répercussions. Grâce à un important impact médiatique, la question du coût des études a été amenée au-devant de la scène. Au niveau politique aussi, on a observé certaines répercussions: quand on lit l'accord de gouvernement de la Communauté Française et de la Région Wallonne, on voit que la question du coût des études a été prise au sérieux.
 
GUIDO: Quelle suite allez-vous donner à cette campagne ResPACT?
Romain Gaudron
: La campagne ResPACT n'est pas arrivée à son terme, on va donc continuer à développer cette thématique, en la déclinant autrement, notamment via une enquête des différents conseils étudiants demandant aux étudiants quel est le coût qui le touche le plus (logement, minerval, syllabus, …). En analysant ces données, les conseils étudiants pourront alors proposer une thématique locale.
 
Pour une meilleure transition entre secondaire et supérieur
 
GUIDO: Jean-Claude Marcourt (PS) est le nouveau Ministre de l'Enseignement Supérieur. Une rencontre a-t-elle déjà eu lieu entre vous?
Romain Gaudron
: Oui, une rencontre a déjà eu lieu début septembre. On a discuté tout azimut. Pour l'heure, sa position est de rencontrer les différents acteurs de l'enseignement supérieur. Il est donc très difficile de savoir quelles seront ses positions politiques. La FEF jugera le Ministre Marcourt sur ses actes, on attend de voir quelles seront ses premières actions.
 
GUIDO: Il a pourtant déjà fait quelques déclarations dans la presse, notamment sa volonté de «plafonner le prix des kots». Qu'est-ce que cela t'inspire?
Romain Gaudron
: Le logement est un des coûts principaux de l'étudiant; on est donc content que le politique voit enfin qu'il y a quelque chose à faire à ce niveau-là. Cependant, le plafond n'est pas, selon nous, la meilleure solution. Le risque, c'est que ce plafond soit haut, comme ce fut le cas pour le minerval des Hautes Ecoles, par exemple. Avec le risque que ce plafond soit vu par les personnes concernées comme un idéal à atteindre ou une limite tolérée. Ce qui entraîne l'effet inverse de celui désiré au départ. Ce que nous proposons, c'est un investissement public pour des logements publics, pour arriver à détendre ce marché du logement et offrir des kots abordables à tout le monde.
 
GUIDO: «Plus de filtre en médecine» a ajouté le Ministre, est-ce là un effet d'annonce?
Romain Gaudron
: Le dossier du numerus clausus en médecine est sur la table depuis maintenant plus de dix ans! Actuellement, on est dans une impasse, tout ce qui est filtre à l'entrée est soit inefficace soit illégal. Il n'y a pas d'autre solution selon moi: il faut le supprimer. Monsieur Marcourt s'est engagé à le faire, on le surveillera donc afin que ce soit fait.
 
GUIDO: Enfin, il a également proposé que des enseignants du secondaire assistent les professeurs d'université afin de faciliter la transition entre les secondaires et le supérieur…
 Romain Gaudron: La promotion de la réussite a toujours été une priorité de la FEF. Notre ambition est de proposer un enseignement supérieur de qualité. Je pense que c'est une solution très intéressante de proposer un encadrement plus fort en première année pour faciliter cette transition difficile entre un enseignement secondaire très inégalitaire et le supérieur.

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