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28/02/2022

STROMAE: «J'étais un étudiant plutôt glandeur»

Après une pause de six ans, Stromae revient sur le devant de la scène en cette année 2022 avec son album ultra-attendu Multitude. Comment un timide étudiant en cinématographie a-t-il réussi à s'imposer dans le paysage musical belge? Tentative de réponse ci-dessous.


Stromae: J'ai fait des études en cinématographie à l'Inraci (Institut National de Radioélectricité et de Cinématographie) qui se trouve du côté de la place Albert à Forest. J'ai suivi un cursus de trois ans là-bas après avoir essayé deux années de suite les examens d'entrée de l'IAD et de l'INSAS, sans succès malheureusement.

GUIDO: Qu'as-tu alors fait pendant ces deux années?

Stromae: J'ai bossé pour essayer d'économiser un peu de thunes et essayer de me payer une école privée si possible. Finalement, l'école privée que j'avais choisie n'étant pas reconnue par l'État, je n'aurais pas pu avoir de bourse d'études. J'ai donc opté pour l'Inraci.

GUIDO: Pourquoi l'Inraci?

Stromae: Il propose une formation polyvalente. Et même si cette école a une moins bonne réputation à première vue que d'autres, j'y ai appris tout ce qu'il fallait que j'apprenne. Je kiffais la musique, je me voyais donc, dans le pire des cas, dans la peau d'un ingénieur du son. En plus, cela me permettait également de mieux maîtriser mon son, je n'ai donc pas hésité longtemps.

GUIDO: Ta mère a quand même dû te forcer à finir tes études…

Stromae: Elle a en effet toujours insisté pour que je termine mes études en général pour ensuite faire ce que je voulais, mais le fait d'avoir un diplôme était très important pour elle. J'ai donc fait ces études jusqu'au bout même si mon cerveau a souvent eu du mal à se concentrer! Les capacités je les avais, c'est plus la fainéantise qui m'aurait fait foirer mes études. Mais je la remercie encore de m'avoir gardé sur le bon chemin en insistant pour que je fasse des études et décroche un diplôme.

GUIDO: Quel regard portes-tu maintenant sur tes trois années d'études à l'Inraci?

Stromae: Beaucoup d'apprentissage. Même s'il y avait déjà quelques trucs que je connaissais au préalable, je ne découvrais pas non plus tout à 100%. Beaucoup de technique aussi. Les bases sont très importantes, quelles que soient les études que l'on choisit. Ce qui m'a le plus plu, c'est la pratique, les tournages que l'on a faits durant ces études. On se mettait en vraies conditions de tournage, comme des pros, avec de vraies caméras et un matériel professionnel.

GUIDO: Etais-tu en kot pendant ces années?

Stromae: Non, j'étais encore à la maison. On n'avait pas forcément les moyens de se payer un kot à cette époque-là. Au début (alors que je n'avais pas encore de voiture), c'était un peu la galère au niveau des trajets, étant donné qu'on habitait la périphérie.

GUIDO: Malgré le fait que tu vives encore chez tes parents et que tu habites en périphérie, était-ce facile pour toi de sortir avec les autres étudiants?

Stromae: C'était largement faisable, oui. Je me souviens encore de mes examens de passage en deuxième année. On était dans la bibliothèque l'ULB où il y a pas mal de faux-travailleurs quand même! On a donc été quelques fois au Waf où on se mettait dans des états pas possibles!

GUIDO: Quel genre d'étudiant étais-tu?

Stromae: Un étudiant plutôt glandeur qui s'y prend tout le temps à la dernière minute. J'étais coutumier de la technique de la veille adoptée par pas mal d'étudiants. Je suis un peu dégoûté car si j'avais étudié tous mes cours à l'avance, je pense que j'aurais maintenant plus de culture et que j'aurais oublié moins de choses. Je suis sûr que si on s'y prend plus à l'avance, les choses restent plus longtemps dans le cerveau.

GUIDO: On suppose que la musique était déjà très présente dans ta vie à ce moment-là…

Stromae: Mes Leçons (ndlr: les Leçons de Stromae étaient de petites vidéos dans lesquelles il expliquait ses créations musicales) ont été préparées pendant ma dernière année à l'Inraci, avec Alors on danse notamment. Je faisais cela en parallèle de mes études.

GUIDO: D'où t'est venue cette idée des Leçons?

Stromae: Mon manager m'encourageait à faire une téléréalité sur le net. Vu que je ne suis pas un Américain qui se la pète avec ses lunettes de soleil, je me suis dit qu'il était plus intéressant de se montrer plus humain. En appelant ça les Leçons de Stromae, ça faisait un peu faux prétentieux. On a joué sur cette ambigüité, sur l'autodérision.

GUIDO: Tu t'imaginais le succès que ces Leçons allait t'apporter par la suite?

Stromae: Jamais de la vie! Ce serait prétentieux de dire que je m'imaginais un tel succès. À la limite, dans la francophonie, c'est envisageable. Mais au-delà, devenir numéro un en Europe, si je me l'étais imaginé, j'aurais été un gros mythomane!

GUIDO: Que conseillerais-tu aux étudiants qui aspirent à une carrière comme la tienne?

Stromae: Je leur dirais que c'est possible de faire de la musique en parallèle des études. Par contre, quand je faisais, moi, de la musique jusqu'à des trois ou quatre heures du matin, je pense que ce n'est pas forcément bon pour les études! Je dormais donc pendant la première partie de la matinée! C'est malgré tout faisable, si tu kiffes la musique, tu dois te donner les moyens de le faire.

GUIDO: Imaginons que ta carrière n'ait pas décollé. Vers quel métier te serais-tu dirigé?

Stromae: Je pense alors que j'aurais été stagiaire dans un studio. Pour pouvoir apprendre aux cotés d'un ingénieur du son. Ou preneur de son sur des tournages, car c'est là qu'il y a le plus de débouchées.

Photo: © Michael Ferire


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