SANDRINE CORMAN: "J'ai l'impression d'être une vieille!"
Miss Belgique à 17 ans, présentatrice sur RTL-TVI quelques mois plus tard, Sandrine Corman a gravi les échelons de la célébrité à une vitesse vertigineuse. Avec nous, elle revient sur son parcours, son année de Miss, ses duos et sa vie privée.
GUIDO: Quel chemin parcouru depuis l'élection de Miss Belgique!
Sandrine Corman: Cela fait déjà presque sept ans que je suis dans le métier, c'est bizarre à dire, ça me donne l'impression d'être une vieille! Je pense avoir une bonne étoile au-dessus de ma tête, j'ai toujours eu beaucoup de chance. Suite à mon élection, les portes de la télé se sont ouvertes devant moi. Et je ne peux être que très heureuse de mon parcours. Qui ne le serait pas à ma place, ce serait un peu grave de dire le contraire!
GUIDO: On peut quand même dire que la chance y est pour beaucoup dans votre ascension…
Sandrine Corman: C'est clair qu'au début, je suis arrivée là un peu par chance, on m'a proposé d'essayer la télé. Maintenant, on me confie de plus en plus d'émissions. Pourtant, ce n'était pas ce que je voulais faire à la base, je voulais étudier les langues, devenir interprète car c'était ce qui me plaisait le plus quand j'étais à l'école.
Miss Belgique, just for the fun! GUIDO: Donc, vous n'avez pas participé à Miss Belgique avec une petite idée derrière la tête?
Sandrine Corman: Pas du tout. J'ai fait ce concours parce que ma mère m'y a un peu poussé. Personnellement, le mannequinat et tout ce genre de choses ne m'intéressaient pas du tout. J'ai plus fait ça pour le fun, pour l'expérience, pour partir en voyage, participer à un spectacle télévisé et non avec l'envie de percer à la télé par après. Quand j'ai remporté ce concours, on peut dire que ma vie a complètement changé.
GUIDO: N'y avait-il pas de moments de doute, d'angoisse après l'élection?
Sandrine Corman: Au début, ça fait très peur. Je pleurais tout le temps durant les deux premières semaines. C'était horrible! J'allais à l'école normalement et du jour au lendemain, on a des prestations à faire partout, on est invitée dans tous les dîners, jusque dans les foires au boudin, … On est tout le temps à gauche et à droite, c'est donc très perturbant de plonger directement dans un monde d'adultes. Depuis que j'ai 17 ans, j'ai toujours côtoyé des gens beaucoup plus âgés que moi. C'est très enrichissant mais en même temps, c'est un peu perturbant.
GUIDO: Vous avez donc un peu zappé la vie estudiantine, les guindailles?
Sandrine Corman: C'est vrai que j'ai vite évolué dans un monde d'adultes. Même mes amis proches et mon futur mari ont tous la trentaine. J'ai sauté une étape mais je ne regrette rien. Parfois, on me dit que je n'ai pas vraiment vécu ma jeunesse. Moi, je pense que je l'ai vécue, mais d'une manière différente. Je n'ai jamais fait les guindailles en discothèque jusqu'à 7 heures du mat', mais j'ai vécu autre chose.
Evelyne Thomas, c'est mon choix
GUIDO: On voit aussi que c'est presque un chemin normal de devenir Miss et d'ensuite être engagée à la télé, qu'est-ce que vous en pensez?
Sandrine Corman: C'est surtout le cas en Flandre. Je pense qu'il ne faut pas en faire une généralité. Les portes se sont ouvertes pour moi, donc fatalement elles s'ouvrent pour Julie Taton aussi. Il faut voir sur la durée, je lui ai donné quelques conseils mais elle est quand même bien coachée.
GUIDO: Vous présentez beaucoup en duo, quels sont les avantages d'une telle formule?
Sandrine Corman: Je travaille, il est vrai, beaucoup en duo. Avec Jacques Van den Biggelaar, cela fait déjà quelques années et c'est le début avec Fabrice Brouwers. J'ai aussi fait des émissions spéciales avec Jean-Michel Zecca. Je me sens à l'aise en duo, mais il est vrai que je grandis, je change et que j'aspire à avoir ma propre émission. Je l'ai un peu dans mes "Balades" en été, mais ça ne reste que des petites pastilles et pas une réelle émission. Je me sens bien dans ce que je fais pour l'instant. Le jour où une opportunité s'offrira à moi, je la saisirai. Je voudrais animer une émission du genre de "C'est mon choix", que ça reste du divertissement. Ce genre de choses me plairait.
GUIDO: On remarque que vous n'avez pas la même complicité avec Jacques Van den Biggelaar et Fabrice Brouwers.
Sandrine Corman: Avec Jacques, on se connaît depuis longtemps et on a une complicité naturelle que je n'ai pas encore avec Fabrice. Jacques est un ami avant tout pour moi, je le vois souvent en-dehors du boulot, je suis très proche de lui, on se connaît maintenant depuis des années. Avec Fabrice, c'est moins évident, on a moins d'atomes crochus, on ne peut pas non lus s'entendre comme ça avec tout le monde non plus. On ne s'arrache pas les cheveux! (
rires) On peut dire que c'est une relation professionnelle, c'est moins amical.
GUIDO: Du fait d'être médiatique, avez-vous dû faire des concessions, changer vos habitudes?
Sandrine Corman: Pas vraiment, mais je suis consciente qu'on me reconnaît dans la rue. Je fais malgré tout toujours attention à mon physique. Je n'essaie quand même pas de ressembler à ce que je suis à la télé. J'ai un rapport très sain par rapport à mon métier, j'essaie de le faire convenablement. Dès que je quitte RTL, je rentre chez moi tranquillement et je vois mes copains. D'autres côtés sont plus embêtants, quand on va au resto en tête à tête, des gens nous reconnaissent et nous regardent, c'est moins agréable. Ou quand je vais faire mes courses au Delhaize, beaucoup de gens m'apostrophent. C'est souvent gentil mais quand ça devient agressif, maintenant je réponds, je ne me laisse pas faire.
Il faut se forger une carapace
GUIDO: Comment on se blinde contre les mauvaises langues?
Sandrine Corman: Au début, de nouveau, c'était difficile de faire abstraction des mauvaises langues. Cependant, maintenant, ma carapace est dure comme fer. J'en ai beaucoup souffert vu que j'allais encore à l'école. Mes copines ne me parlaient plus, finalement, je me suis retrouvée seule sur mon banc d'école, comme une pauvre malheureuse! Tout le monde me disait que j'avais changé et que je me prenais la tête alors que ce n'était pas du tout le cas. D'ailleurs, mes proches et ma famille savent très bien que je n'ai jamais changé. J'ai toujours gardé les pieds sur terre. Quelque chose de formidable se passait pour moi et c'était horrible car je ne pouvais pas partager cela avec mes amis.
GUIDO: Vous avez un modèle dans le métier?
Sandrine Corman: Il y a une carrière que j'admire beaucoup, c'est celle de Michèle Etzel qui a commencé comme speakerine, qui a gravi les échelons petit à petit. Elle est maintenant productrice de grosses émissions. C'est à ça que j'ai envie d'arriver, je sais que je ne ferai pas de l'antenne toute ma vie, je ne présenterai plus le Trio à 18h25! (
rires) C'est un métier qui m'intéresse sous toutes ses coutures. Dans "Ça alors", je fais aussi des reportages en extérieur. Comme je suis assez curieuse, je me verrais bien derrière la caméra dans quelques années pour diriger un peu les troupes! J'ai un certain caractère, je ne pense pas être une emmerdeuse mais s'il y a un truc qui ne me plaît pas, je n'hésite pas à le dire parce que j'ai toujours fonctionné comme ça. Je veux faire les choses que je ressens et pas qu'on m'impose.
GUIDO: Que pensez-vous du parcours de Virginie Efira, désormais présentatrice sur M6?
Sandrine Corman: J'admire son parcours, je m'entends très bien avec elle, je trouve qu'elle le mérite totalement. Je suis très contente de ce qui lui arrive, elle a l'air super heureuse. En ce qui me concerne, ce n'est pas un rêve d'aller en France, je ne suis pas carriériste, je privilégierai toujours ma vie privée quoiqu'il arrive. Si un jour j'avais l'opportunité de faire quelque chose, je réfléchirais bien avant, je pourrais peut-être tenter le coup.
(SD)