«Il en faut peu pour travailler mieux»: Quelques conseils pour désencombrer sa vie professionnelle
Créatrices de la méthode Kooching (pour être aussi vif et cool au travail qu'un kou-tching, chat en indonésien), les sœurs entrepreneuses Gwenny et Yoneko Nurtantio viennent de sortir le livre "Il en faut peu pour travailler mieux: 25 conseils pour désencombrer ma vie pro". GUIDO les a rencontrées pour en savoir plus sur leur méthode et glaner quelques conseils pour les jeunes diplômés au passage. Bloque aussi la date du 7 février si tu veux davantage d'informations car les sœurs seront en conférence à l'ULB (voir cadre ci-dessous).
«Nous avons écrit le livre qu'on aurait voulu lire avant de se lancer sur le marché du travail»
GUIDO: Pour quelles raisons avez-vous eu envie d'écrire un livre sur ce sujet?
Après avoir démissionné pour la cinquième fois, Gwenny a rassemblé les key-learnings qu’elle a découverts sur la planète 'Work' et elle a créé le livre qu’elle aurait voulu lire avant de se lancer sur le marché du travail.
"Il en faut peu pour travailler mieux. 25 solutions pour désencombrer ma vie pro" est une sorte de 'guide de survie post-unif' super concret qui a pour objectif de donner de l’oxygène à tous ceux qui vont au boulot lundi (pour la première fois, ou pas). Nous avons décidé de nous pencher sur la question du gaspillage de temps. Nous voyons de plus en plus de gens qui quittent leur job et perdent leur motivation, à la fois chez les jeunes pros et chez les (semi-)seniors.
GUIDO: Résumez ce livre en quelques mots…
Ce livre va vous faire épargner des années de vie. Avec des citations, des astuces et des anecdotes, nous désencombrons votre vie pro en vous libérant des relations toxiques et des tâches inutiles. Chaque chapitre est animé par une des 25 questions que nous nous sommes posées dans nos parcours professionnels. On accompagne votre carrière en commençant par des conseils pour choisir votre job, puis on vous guide pour décrocher une promotion, être efficace, avoir une boîte de réception zéro mail, arrêter de procrastiner, survivre à une journée de réunions… et donner du sens à votre travail.

«Le slow working, c'est prendre du recul pour se concentrer sur l'essentiel»
GUIDO: C'est quoi le slow working?
Slow working ne signifie pas 'travailler plus lentement', mais 'prendre du recul pour se concentrer sur l’essentiel'. Faire 'moins mais mieux'. Donc travailler plus efficacement. En fait, le slow working, c’est passer du mode réactif au mode proactif. Aujourd’hui, 61% des Belges se sentent débordés en permanence. Le slow working, c’est la clé pour sortir de l’engrenage.
GUIDO: Quelles sont les principales façons de désencombrer sa vie professionnelle?
Primo, en posant les bonnes questions. Selon nous, la compétence-phare du 21ème siècle est de savoir 'problématiser'. Avec le développement de l’intelligence artificielle et des autres technologies, vous l’avez constaté par vous-même: la clé, c’est de fournir à la machine le bon prompt, c’est-à-dire la bonne question.
Secundo, en adoptant une approche minimaliste. Avez-vous déjà entendu parler de la méthode des 4R dans le zéro déchet? Refuser, réduire, réutiliser et recycler. Dans le livre 'Il en faut peu pour travailler mieux', on vous montre comment appliquer les mêmes principes dans votre vie pro. C’est libérateur!
Enfin, en arrêtant l’approche 'sparadrap': pour trouver un bon équilibre, il ne suffit pas de se donner des compensations pour supporter les sacrifices consentis par ailleurs (méditer, aller à la salle de sport, faire du shopping compulsif, binge-watcher des séries ou engloutir le frigo). À côté d’ajouter du 'VERT', il est important d’apprendre à réduire le 'ROUGE' dans sa vie (= tous ces trucs qui vous tuent).
GUIDO: Quels sont les 3 premiers conseils que vous donnez à un(e) étudiant(e) à la recherche de son premier emploi?
1. Cherchez 'méthode ikigai' sur Internet
Dans ses moments d’introspection et de recherche d’ikigai (méthode japonaise pour trouver sa mission de vie), Gwenny imaginait réfléchir pépère à son changement de vie de 2040. Le master plan consistait à s’esquiver juste avant un début de burn-out, après avoir amassé le petit pactole que lui aurait assurée une courte et fulgurante carrière de manager. En réalité, elle a tout plaqué à 27 ans pour vivre une vie intentionnelle, après être tombée sur la tête (on raconte dans le livre comment elle a failli mourir la cervelle aplatie après vingt ans d’études). Et si on déplaçait l’échelle? Peut-être que le but n’est pas uniquement de monter en grade et de gagner un gros salaire (taxé) puis de le placer en bourse. Et si on imaginait d’autres objectifs, une autre grille d’évaluation de ce qu’est une vie réussie?
2. Vous n’êtes pas obligés de rentabiliser votre diplôme
En tant qu’ingé commerciale, Gwenny a longtemps cru qu’elle était obligée de 'rentabiliser' son diplôme (et de rendre nos parents fiers). Ce n’est pas parce que vous avez déjà investi dans une direction qu’il faut continuer à le faire. En général, ce n’est pas un problème financier qui nous empêche de changer de trajectoire. C’est plutôt la croyance: 'Tout ça pour ça? Je vais quand même me crever quelques années pour rentabiliser mon diplôme.' Grâce à vos acquis antérieurs, vous allez mener le projet qui vous fait vibrer d’une manière plus intelligente que sans votre background. Ou, en tout cas, d’une manière différente. Et pensez-y dès maintenant. Parce que la pression financière sera clairement plus haute vers le début de la cinquantaine (avec des enfants et parents à charge et un train de vie associé au salaire plus élevé de 'début de fin' de carrière). Mieux vaut anticiper le shift avant cette période.
3. Testez votre MVP (minimum viable product) le plus vite possible
Pensez à ce couple de jeunes retraités qui s’achète une caravane et part sur les routes. Ils ont travaillé dur pendant toute leur carrière pour vivre cette vie-là. Et au bout de trois semaines, c’est la désillusion complète: ils réalisent qu’ils détestent ce mode de vie. Testez des variables sur différents paramètres de votre vie. Par exemple: faites un stage avant de signer un CDI, discutez avec des anciens avant de postuler, demandez à collaborer sur un projet ponctuel avant de faire une mobilité interne et changer de département. Et c’est OK de changer d’avis! Vous ne devez pas nécessairement être cohérent avec votre 'moi du passé'. Par contre, si vous ne savez pas quoi faire, commencez par vous reconnecter à votre enfant intérieur (on vous en parle aussi dans le livre).
Participez à la conférence 'Désencombrer ma vie pro'
À l’occasion de la sortie du livre, le réseau ULB Alumni organise une séance dédicace et une conférence le 7/02/2024 à 18h à l’ULB. Avant la conférence qu'elle donne en duo, l'invitée d’honneur sera l’entrepreneuse sociale Fatima Zibouh, qui parlera de la question 'Comment choisir mon job'.
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