YOROSHE: «Enfin une solution adaptée aux cheveux afro et texturés!»

Un centre spécialisé dans la prise en charge du cuir chevelu, c'est en quelques mots le résumé de la start-up Yoroshe créée par Aude Mirekano, infirmière de formation. Devant le manque cruel de solutions adaptées aux cheveux afro et texturés, elle n'a pas hésité longtemps avant de se lancer dans la grande aventure de l'entrepreneuriat.

GUIDO: Comment est née l'idée de Yoroshe?
Aude: Beaucoup de personnes souffrent de problèmes capillaires sans trouver de réponse efficace, car ce domaine est encore trop peu étudié en médecine et en cosmétologie. J’ai vu des patients en détresse, errant d’un produit à l’autre sans réelle prise en charge. J’ai voulu combler ce vide en créant Yoroshe, un centre qui allie science, soins personnalisés et accompagnement médical.

GUIDO: Pourquoi te spécialiser la science du cheveu?
Aude: Parce que la santé capillaire, ce n’est pas juste une question d’esthétique. Les problèmes de cuir chevelu peuvent être le reflet d’un déséquilibre interne, d’une maladie sous-jacente ou d’un manque de soins adaptés. Or, peu de spécialistes sont réellement formés à la trichologie, en particulier pour les cheveux texturés. En m’entourant d’experts comme le Dr Bisanga, nous avons voulu apporter une expertise scientifique et médicale pour offrir des solutions durables et efficaces.

Pour une meilleure santé capillaire

GUIDO: Comment résumerais-tu le concept de Yoroshe en quelques mots?
Aude: Yoroshe, c’est la rencontre entre la science et la beauté du cheveu texturé. Nous proposons une prise en charge globale, de la consultation trichologique aux traitements médicaux, en passant par des soins esthétiques et holistiques. Notre but est d’accompagner chaque personne vers une meilleure santé capillaire en s’appuyant sur des diagnostics précis et des solutions adaptées.

GUIDO: Quel est le principal profil de tes client(e)s?
Aude: Nous accueillons principalement des personnes afrodescendantes, hommes et femmes, confrontées à des problématiques capillaires comme l’alopécie, les troubles du cuir chevelu (eczéma, pellicules, démangeaisons), la casse excessive ou encore des dommages liés à des pratiques capillaires inadaptées. Mais nous avons aussi des personnes d’autres origines cherchant une approche scientifique et personnalisée de leur santé capillaire.

GUIDO: Comment toute cette aventure a-t-elle commencé?
Aude: Tout a commencé par une immense phase de recherche et de formation. Il fallait comprendre en profondeur la trichologie, s’entourer d’experts et bâtir une approche réellement efficace. Ensuite, il a fallu structurer l’offre: créer un réseau de spécialistes, développer un espace adapté et mettre en place des protocoles de soins. La partie entrepreneuriale a été un véritable défi: trouver les financements, développer la communication et sensibiliser un public encore peu informé sur l’importance de la trichologie.

GUIDO: Quel est le retour le plus fréquent de la part des clients?
Aude: Le retour qui revient le plus souvent, c’est: «Pourquoi je n’ai pas connu Yoroshe plus tôt?». Beaucoup de nos clients arrivent après des années d’errance et découvrent enfin des solutions adaptées à leur type de cheveux et de cuir chevelu. Ils apprécient aussi notre approche pédagogique: chez Yoroshe, nous ne faisons pas que soigner, nous éduquons aussi nos clients pour qu’ils puissent mieux comprendre et gérer leur santé capillaire sur le long terme.

Rester spectatrice ou agir?

GUIDO: Cet esprit d'entrepreneuriat a-t-il toujours fait partie de toi?
Aude: Oui, mais je dirais qu’il a évolué avec le temps. J’ai toujours eu cette volonté d’aider, d’innover et d’apporter quelque chose d’utile aux autres. L’entrepreneuriat est venu naturellement quand j’ai réalisé que le système actuel ne proposait pas de solutions adaptées à notre réalité. C’était soit rester spectatrice, soit agir. J’ai choisi d’agir.

GUIDO: Cela a-t-il été facile pour toi de te lancer dans le grand bain?
Aude: Pas du tout! Entre le manque d’informations sur la trichologie en francophonie, les financements à trouver, la construction d’un réseau de confiance et la nécessité d’éduquer le public, chaque étape a été un défi. Mais ce qui m’a aidée, c’est la passion et la conviction que Yoroshe répondait à un réel besoin. Quand on croit profondément en son projet, on trouve les moyens d’avancer, même face aux obstacles.

GUIDO: Être une femme entrepreneuse, est-ce tous les jours facile?
Aude: Non, et encore moins dans le domaine scientifique et médical. Il faut constamment prouver sa crédibilité, jongler entre les différentes responsabilités et affronter des préjugés. Mais je vois aussi cela comme une force: être une femme me permet d’apporter une vision différente, plus sensible aux réalités de mes clientes.

Proposer des solutions accessibles

GUIDO: Quelles ont été les principales embûches lors de la réalisation de ton projet?
Aude: Le plus difficile a été de faire reconnaître la trichologie comme un domaine essentiel. Beaucoup pensent encore que les problèmes capillaires ne sont qu’une question d’esthétique. Il a fallu éduquer, convaincre et prouver par des résultats concrets que notre approche fonctionne. Ensuite, comme tout entrepreneur, la gestion financière et administrative a été un défi.

GUIDO: Comptes-tu développer le concept et créer d'autres centres en Belgique?
Aude: L’avenir, c’est continuer à démocratiser la trichologie et proposer des solutions toujours plus accessibles. J’aimerais développer d’autres centres Yoroshe, former plus de professionnels et renforcer notre impact en éducation capillaire et en santé publique. Il y a encore beaucoup à faire, et je suis impatiente de voir jusqu’où nous pourrons aller!