WISHELF: Et si tu transformais tes disques durs en un Dropbox personnel?
Parfois, les étudiants n'attendent pas la fin de leurs études pour se lancer dans l'entrepreneuriat. La preuve dans cette nouvelle rubrique qui met en lumière les futurs décideurs de demain. Dans ce numéro, focus sur trois amis qui ont décidé de lancer leur concept (qui permet de stocker ses données dans un cloud personnel) alors qu'ils étaient encore étudiants. Antoine Percy, 22 ans, a accepté de nous en dire plus sur son projet qui a vu le jour pendant leurs études à l'EPL (École Polytechnique de Louvain).
Le concept?
Antoine: «Nous voulons donner la possibilité aux particuliers de posséder leurs données tout en profitant des avantages du cloud, grâce à une technologie qu’on connaît tous: le disque dur externe. Nous proposons la Cloudify Box pour transformer les disques durs qui trainent dans vos tiroirs en un Dropbox personnel. Pas besoin d’être informaticien pour l’utiliser, il suffit de savoir brancher un disque dur et un câble Ethernet pour que le tour soit joué.»
Pourquoi?
Antoine: «Avec l’explosion des clouds ces dernières années, beaucoup de solutions s’offrent à nous mais quasiment toutes nous obligent à donner accès à nos photos ou encore nos vidéos à une société tierce. Certes, des solutions de cloud à domicile existaient déjà mais il fallait être un vrai geek pour les utiliser. C’est pourquoi nous avons eu envie de créer Wishelf. Nous voulons offrir à n’importe quel particulier l’opportunité de choisir s’il veut ou non qu’une société utilise ses données.»
Les différentes étapes?
Antoine: «Premièrement vient l’idée, mais comme nous l’avons appris et entendu de nombreuses fois, celle-ci ne représente que 10% de la start-up. Ensuite, il est important de pratiquer le Get out of the building qui a pour principe de demander, partout autour de soi, sur les réseaux, via bouche-à-oreille ou encore par des recherches, si l’idée plaît, si elle correspond à un besoin ou à un problème de la vie de tous les jours. Une fois cette étape validée objectivement, vient la phase de création où la réflexion sur l’offre s’intensifie au fur et à mesure. Une fois que le prototype est fini, nous lancerons l’étape cruciale du beta-testing. Nous fournirons des prototypes à des utilisateurs lambda pour qu’ils puissent nous rendre un feedback sur le produit afin de le corriger (si nécessaire) avant la vente. La suite, l’avenir nous le dira.»
Facile à combiner avec les études?
Antoine: «Il est clair que par moments le temps manque pour avancer comme on le voudrait sur Wishelf. Cependant, la détermination ne nous fait pas défaut et personnellement, il m’arrive de finir de travailler pour mes études à 20 heures et de continuer encore à travailler sur Wishelf durant 4 heures. La fatigue est présente mais la joie de voir le projet avancer la compense largement.»
Des soutiens?
Antoine: «Dans le milieu de l’ingénierie, nous sommes souvent face à un problème dont la solution ne vient que par l’autodidactie. Bien évidemment, si nous voyons un intérêt à se faire aider par un professeur, nous sauterons sur l’occasion mais elle ne s’est pas encore présentée. Depuis la fin de notre projet Startech, nous avons intégré l’Yncubator de Louvain-la-Neuve qui nous fournit toute sorte d’activités, formations, meetings ainsi qu’un coach, Pierre de Meulenaere, pour nous aider dans la création du produit et dans le lancement de la start-up. De plus, nous avons eu l’honneur d’être primés par deux bourses: La Fondation pour les Générations Futures ainsi que la Fondation Louvain.»
Des difficultés?
Antoine: «Le fait d’avoir été accompagnés dès le début nous a beaucoup aidés et permis d’avancer vite et correctement puisque nous étions et sommes motivés. L’étape la plus difficile dans le lancement arrive à grands pas, la vente!»
Journée-type?
Antoine: «Une journée-type commence vers approximativement 8h pour travailler les cours, avant un petit-déjeuner durant un cours sur Teams. Ensuite, je travaille sur Wishelf, que ce soit sur le software ou l’administratif. Pour résumé, j’alterne entre cours et Wishelf et parfois, l’un saute pour l’autre afin de respecter au mieux les échéances respectives. Une fois la journée universitaire finie, en fonction des activités sportives et/ou ludiques, j’adapte mon temps de travail pour Wishelf. Bien évidemment, durant le blocus, Wishelf est un peu mis de côté même si nous essayons de nous y consacrer 1 heure par jour quand l’occasion se présente.»