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07/07/2014

En visite sur le set du studio belge d'animation Beast Animation

Dans un zoning à quelques kilomètres du centre de Malines se trouve un studio qui réalise des animations en stop motion. Beast Animation a été créé il y a dix ans par Ben Tesseur et Steven De Beul, qui ont tous les deux étudié les films d'animation au RITS à Bruxelles. Nous avons eu la chance de voir l'équipe à l'œuvre alors qu'ils mettaient la touche finale aux enregistrements de Dimitri, un projet que l'on verra à l'avenir sur l'une des chaînes de France Télévisions.


Le nom de Beast Animation ne te dit certainement pas grand-chose (Beast est tout simplement le diminutif de Ben and Steven), mais tu as très certainement vu l'une ou l'autre de leurs productions. Le long-métrage à succès Panique au village a été enregistré dans leur studio, tout comme des publicités inventives telles que la tasse de café de Lotus et le yaourt aux fraises aimanté de Danone.

Huit secondes de film par jour

Tout d'abord un éclaircissement: l'équipe de Beast Animation ne fait pas d'animation à proprement parler. La stop motion est une technique artisanale pour laquelle on travaille avec des décors physiques et des marionnettes. «Dimitri est une série sur un oiseau occidental qui atterrit dans la savane africaine lors de sa migration et se fait des tas de nouveaux amis,» raconte Ben Tesseur. «Le concept est originaire de France, où les marionnettes et les décors ont été créés. Ils ont été ensuite emballés et envoyés ici, car nous nous occupons en collaboration avec les Français des enregistrements. Nous n'avons pas fabriqué nous-mêmes les marionnettes et les décors, mais nous avons quand même un coin-retouche où nous pouvons réparer et retoucher la matériel envoyé, au cas où.»

Les histoires ont également été imaginées en France? «En effet,» nous explique Ben. «Et elles sont très détaillées dans un storyboard, duquel les dessins sont scannés et ajoutés à un animatic, une sorte de dessin animé brut. Ce n'est qu'ensuite que les voix sont ajoutées et on peut ensuite charger cet animatic via un logiciel spécial. Les animateurs peuvent ainsi voir, plan par plan, ce qu'ils doivent faire. Il n'y a en principe pas de place pour l'improvisation, car la technique est intensive. On travaille ensemble sur un seul plan. On prend une photo avec le reflex sur un trépied. Ensuite, les marionnettes sont manipulées pour le plan suivant. De nouveau une photo. Et caetera. Quand on sait qu'il faut 25 photos pour une seconde de film, on comprend vite qu'un animateur ne peut pas réaliser plus de 8 secondes de film en une journée de travail de 8 heures. Pour les publicités, on travaille même encore deux fois moins vite.»

Ailes et aimants

L'heure est venue pour la pratique. Ben nous emmène sur le set, où l'animateur Andreas De Ridder est occupé à enregistrer une scène avec l'oiseau. «Fais attention à ne rien renverser,» prévient Ben. «Je pourrais en pleurer,» ajoute Andreas, et il n'a pas l'air de rigoler. «Voici donc notre oiseau Dimitri,» dit Ben. «Nous le possédons en trois formats, comme pour les décors. Le corps est fait de mousse de latex avec un squelette en acier et des articulations. Dans les ailes, il y a des fils en aluminium. Sa tête est dure, en colle époxyde. Ses pattes sont en acier. Ce n'est pas un hasard, de cette façon on peut le maintenir sur la table du studio grâce à de gros aimants, à n'importe quel endroit. Les ailes peuvent être pliées, et pour faire parler Dimitri, nous possédons une collection d'une quinzaine de becs différents qu'on peut appliquer sur son visage. On fait cligner ses yeux avec des coquilles adaptées et la pupille est une petite boule noire que l'on fait bouger avec un cure-dents ou une pincette. Du travail de précision, comme tu peux le constater.»

Tout cela est très bien, mais Dimitri est un oiseau, il doit donc être capable de voler? «Absolument,» dit Ben. «Je vais te montrer comment on fait.» Il s'empare d'un accessoire en métal qui ressemble un peu à un crick miniature, avec des articulations souples. «On appelle ça un rig. Dans le dos de Dimitri se trouve une fente dans laquelle on peut insérer le rig. De cette façon, on peut l'envoyer en l'air. Le rig n'est pas uniquement utilisé pour les scènes de vol, mais pour toutes les scènes dans lesquelles les personnages doivent sautiller ou tomber ou se détacher du sol de n'importe quelle manière. Ce rig doit ensuite être gommé en postproduction sur ordinateur. Voilà, c'est ça le travail de l'animateur. C'est en fait notre acteur. L'animateur fait naître les personnages. L'art de l'animation est de réussir à synchroniser tous les paramètres. Prévoir la position correcte des ailes, cligner des yeux au bon moment, avoir le bon bec et aussi vérifier que tout suit bien le cours de l'histoire.»

La qualité se paie

Quelle liberté a été accordée aux animateurs malinois par le studio français? «Aucune en fait,» lâche Ben en riant. «Le scénario devait être respecté et on devait se tenir à cette 'bible', où étaient inscrits de A à Z les lumières à utiliser, la façon de bouger des personnages, etc. Si le premier épisode est tourné en France et le suivant chez nous, on ne doit pas voir la différence entre les deux. Beast Animation ne peut-il pas injecter du créatif en plus d'effectuer ce travail de commande? «Naturellement. Nous donnons la vie aux marionnettes. Le matériel est livré ici dans des boîtes, en pièces dans des sacs plastique, et on doit donc insuffler de la vie dans ces figurines. Après toutes ces années, je trouve cela toujours aussi magique.»

Les jeunes entrepreneurs Ben et Steven ont-ils encore le temps de faire eux-mêmes de l'animation? «Beaucoup trop peu,» soupire Ben. «Nous sommes et restons en premier lieu des réalisateurs de films d'animation, mais on a lancé une entreprise. D'abord un studio, et après trois ans nous sommes devenus des producteurs. Eh oui, cette entreprise doit tourner. Attention, cette facette du métier est aussi sympathique, mais il est vrai que le travail purement créatif devient de plus en plus rare pour nous.»

Question finale: la stop motion a-t-elle encore un avenir dans une branche de l'animation où les images générées par ordinateur jouent un rôle de plus en plus important? Ben fronce les sourcils. Ce n'est clairement pas la première fois qu'on lui pose la question. «Quand on a démarré Beast, tout le monde nous a pris pour des fous. Monter un studio de stop motion à un moment où l'animation par ordinateur était en pleine expansion, ils ne comprenaient pas vraiment notre démarche. Aujourd'hui, certains nous prennent encore pour des fous, mais écoute, nous existons et nous avons du travail. Nous sommes le seul studio de stop motion de Flandre. On fabrique un produit unique. Notre travail coûte de l'argent? Évidemment. Mais l'animation par ordinateur coûte cher aussi. Pour les publicités, on est toujours confronté aux mêmes questions: cela ne serait-il pas meilleur marché sur ordinateur? Pas nécessairement. Cela dépend de ce que l'on veut. Pour les personnages en laine, la stop motion sera moins chère que l'animation numérique. Pour d'autres missions, c'est le contraire. En tous les cas: ce n'est jamais bon marché. Si tu veux de la qualité, il faut y mettre le prix.»


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