Un mois dans le quotidien d'un CEO
Passer un mois aux côtés du CEO d'Adecco, tel est la récompense du programme CEO For One Month organisé depuis trois ans par l'entreprise spécialisée en ressources humaines. Cette année, c'est Camille Clément, une Française de 22 ans, qui a eu la chance de passer trente jours dans la peau d'un CEO.
GUIDO: Tu es presque tombée par hasard sur cette opportunité!
Camille Clément: En effet, après deux ans de classes préparatoires, j'ai intégré EMLYON, une business school de Lyon (en France) et réalisé une majeure en entrepreneuriat. J'étais en effet rentrée en école de commerce avec l'idée de monter ma propre boîte. Après sept mois au Vietnam en tant que business developer dans une start-up, j'espérais reprendre un projet de création d'entreprises jusqu'à ce que je tombe par hasard sur Facebook sur l'annonce CEO For One Month d'Adecco.
«C'est quand même exceptionnel d'adopter l'agenda d'un CEO heure par heure du matin au soir»
GUIDO: Pour quelles raisons as-tu décidé de participer au concours CEO For One Month d'Adecco?
Camille Clément: Ma première réflexion quand j'ai vu le concours a été la suivante: «Voilà encore un concours qui sera gagné par quelqu'un d'autre»! Quand je me suis rendu compte que cela permettait à un jeune de vivre pendant un mois aux côtés d'un CEO d'une grande entreprise et de suivre son agenda tous les jours, j'avoue avoir eu un peu peur que ce soit juste une simple opération de com', que l'étudiant en question n'ait pas l'opportunité d'assister à des rendez-vous confidentiels. Ce qui m'a fait changer d'avis, ce sont les témoignages des lauréats des années précédentes qui expliquaient leur quotidien aux côtés du CEO en question. Ça m'a conforté dans l'idée qu'il fallait que je me lance!
GUIDO: Parmi plus de 50.000 participants tout autour du monde, 50 personnes ont été choisies dans chaque pays pour devenir le bras droit des Adecco Country Managers de leurs pays…
Camille Clément: Après différentes étapes de recrutement (entretiens oraux, écrits, en anglais, tests de raisonnement, études de cas, …), j'ai été retenue, ce qui m'a permis de passer des entretiens à des candidats, de rencontrer des clients, de participer aux reviews des différentes branches de l'entreprise, … C'est un apprentissage triple, selon moi. Cela m'a appris sur le grand groupe, n'ayant eu jusque-là que des expériences en start-ups. Cela m'a appris sur le secteur des ressources humaines, un univers que je ne connaissais pas et que je découvrais. Enfin, cela m'a appris sur une personnalité, une fonction, celle de CEO. C'est quand même exceptionnel de pouvoir vivre et d'adopter l'agenda d'un CEO heure par heure du matin au soir. C'est avant tout une aventure humaine: ce sont deux individus qui se rencontrent et qui échangent pendant un mois malgré leur différence d'âge et de parcours. C'est un enrichissement mutuel.
GUIDO: Au fur et à mesure que la sélection s'écrémait, des boot camps ont été organisés, d'abord à Amsterdam et ensuite à Tokyo…
Camille Clément: Cette dernière étape m'a permis de faire la connaissance des 49 autres CEO's For One Month qui avaient fait la même expérience que moi, mais dans leurs pays respectifs. L'état d'esprit est alors complètement différent car on a tous gagné à ce moment-là: on a tous passé un mois avec le CEO de nos pays respectifs. C'est donc une étape supplémentaire, avec des jeunes du monde entier qui échangent sur leurs modes de vie, leurs cultures, … Personnellement, je pense que ce fut l'expérience la plus intense de ma vie, en termes de challenge autant physique que mental, avec des épreuves et des mises en situation tout au long de la journée. J'ai pu y tester mes propres limites.
«Cela a généré de l'étonnement parmi les clients, bien sûr!»
GUIDO: Au final, c'est donc toi qui as été choisie pour être le Global CEO For One Month!
Camille Clément: On est trois personnes dans le monde à avoir cette ligne dans le CV! C'est donc une expérience qu'une poignée de personnes dans le monde ont vécue. On vit vraiment la vie d'un CEO de l'intérieur, avec un taux de confiance et de responsabilité très élevé.
GUIDO: Quelles qualités ont selon toi fait la différence par rapport aux 54.000 autres candidats?
Camille Clément: C'est assez dur à évaluer. Je vais donc me concentrer sur le feed-back qu'on m'a donné à l'issue de la procédure de sélection. À ce stade de la compétition, on avait tous montré une forte capacité à travailler, une belle adhésion à la culture de l'entreprise. Ce que j'ai pu montrer face au jury, c'est peut-être mon rapport au leadership. Pour moi, être leader, ce n'est pas forcément faire en sorte que ses idées soient retenues ou que sa voix prédomine parmi les autres. C'est plutôt réussir à détecter les différents talents au sein d'une équipe et faire en sorte que chaque team player ait son rôle à jouer dans le projet. Mon profil créatif a peut-être aussi joué en ma faveur.
GUIDO: À quoi ressemble le quotidien d'un CEO?
Camille Clément: C'est un métier très exigeant, le CEO d'un groupe mondial, c'est quelqu'un qui bouge tout le temps. On a par exemple fait quatre pays en quatorze jours. Toute la fatigue générée par les transports en avion, en train et le décalage horaire nécessitent donc une grande endurance. Les journées sont longues, les rendez-vous s'enchaînent jusque très tard. Il faut donc être aux aguets tout au long de la journée, très présent, très investi.
GUIDO: Tu participais donc à toutes les réunions du CEO. Quelles étaient les réactions des autres personnes présentes quand ils voyaient débarquer une jeune fille de 22 ans?!
Camille Clément: Au sein du groupe, les personnes connaissent le processus et le soutiennent beaucoup. Ils m'ont donc toujours accueilli avec énormément de bienveillance. Ensuite, c'était souvent amusant quand je rencontrais des clients qui étaient très agréablement étonnés de voir que l'entreprise avec laquelle ils travaillent permet à un jeune d'avoir une vision aussi interne et authentique du mode de management aux côtés du CEO. Adecco est une entreprise qui s'engage pour l'emploi des jeunes et la formation, c'est ainsi une source d'admiration pour les clients de se rendre compte qu'il n'y a alors rien de plus cohérent que de mettre à l'épreuve le CEO lui-même. Leur réaction est donc toujours positive, même si cela génère de l'étonnement, bien sûr.
GUIDO: Cette expérience a-t-elle modifié la vision que tu as de ta future carrière?
Camille Clément: La création d'entreprise reste toujours une option. Mais cet esprit entrepreneurial peut être selon moi déployé dans un grand groupe. Il y a d'ailleurs beaucoup de CEO's For One Month qui sont restés chez Adecco et développent leur start-up au sein du groupe. Pour ma part, j'ai toujours à l'esprit de créer mon concept et de le gérer de A à Z, pourquoi pas dans un grand groupe? Je pense que cette expérience m'a assurément ouvert de nouvelles portes.
Le récit de Camille t'a donné envie de tenter ta chance? Surfe sur www.adeccowaytowork.com/fr/ceo-for-one-month et pose ta candidature dès que la nouvelle procédure de sélection sera lancée!