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21/11/2022

GabyLuxxy: Un étudiant-entrepreneur dans les produits de luxe

Il arrive que des étudiants n’attendent pas la fin de leurs études pour se lancer dans l’entrepreneuriat. La preuve dans cette rubrique qui met en lumière les futurs décideurs de demain. Dans ce numéro, focus sur Gabriel (23 ans), un étudiant en sciences de gestion qui s'est lancé en tant qu'entrepreneur dans les produits de luxe.


«Mon âge a souvent été déstabilisant pour mes clients»

L’idée?

Gabriel: J’ai toujours été passionné par la mode et le luxe. À mes 16 ans, j’ai dépensé la moitié de mes économies pour m’acheter une ceinture Louis Vuitton qui avait un prix inférieur à sa valeur d’occasion. Je n’ai pas osé la porter et je l’ai donc vendue. J’ai fait de meilleures photos et une belle description et j’ai réussi à vendre la ceinture un peu plus chère. Je me suis donc rendu compte qu’il y avait une opportunité de développer le marché pour celui qui saurait authentifier les articles et les mettre en valeur.

Le concept?

Gabriel: Je suis un achat-dépôt-vente dans le luxe d’occasion sous le pseudonyme GabyLuxxy sur les réseaux sociaux. Donc, je rachète vos sacs à main Louis Vuitton par exemple, je les authentifie, je les mets en valeur et je les vends ensuite à mes clients privés ou sur Internet. Je suis actuellement principalement actif en Belgique, France, Suisse, Espagne, Allemagne et Royaume-Uni.

Entrepreneur dans l’âme?

Gabriel: On a toujours parlé avec mes copains de business, d’entreprise, d’investissement, etc. Parler, c’est facile, mais trouver l’idée et se lancer, c’est autre chose. Heureusement, aujourd’hui je suis dans le métier depuis un petit temps et créer une entreprise est aujourd’hui plus facile, notamment grâce à Internet qui permet de réduire l’investissement initial.

Le statut étudiant-entrepreneur est-il facile à gérer?

Gabriel: Cela fait très peur au début, surtout si l’on n’a personne autour de nous qui a suivi un chemin similaire. Mais assez vite, on se rend compte qu’il n’y a que des gens pour nous aider. La création de l’entreprise est assez facile grâce à l’ASBL UCM et je conseille d’avoir un comptable pour les premières années. Ensuite, au niveau de la gestion de l’entreprise, il est vrai que certains week-ends ou en soirée, on doit sacrifier du temps de qualité avec ses amis pour prendre soin des affaires. Donc, cela ne marche que si tu aimes ce que tu fais, sinon la tentation de profiter du temps libre est trop forte.

Facile à combiner avec les études?

Gabriel: Quand on mène de front un business, un master, un kot-à-projet et une copine comme dans mon cas, il faut avoir un agenda strict et être bien organisé, c’est clair! Néanmoins, même si je sors un peu moins que mes amis et que je dois être joignable à tout moment, je m’en sors assez bien. Cependant, en période de blocus, il est primordial de diminuer le temps passé sur son activité au strict minimum au risque de mettre en péril ses examens.

Des difficultés?

Gabriel: Mon âge a souvent été déstabilisant pour mes clients qui trouvaient cela assez louche. Il y a aussi la difficulté de l’auto-apprentissage dans un métier où les erreurs peuvent coûter cher. Malgré tout cela, la plus grande difficulté à été de croire en moi. Je n’ai pas pris de risques assez vite, je n’ai pas assez cru que je pourrais en faire une entreprise ou que je pourrais avoir des revenus conséquents de cette activité. Si j’avais été confiant plus vite et plus "risk-taker", je serais sûrement beaucoup plus loin aujourd’hui.

Une journée-type?

Gabriel: Je commence chaque journée par regarder mes 3 boîtes mails, répondre aux SMS et appels. Bien souvent, j’aurai reçu quelques propositions d’articles de luxe que je devrai authentifier, estimer et si l’article me convient, envoyer le contrat au client. Ensuite, je vais mettre en vente les derniers articles reçus. Vers 16h, j’essaie de poster une photo sur les réseaux sociaux en espérant ainsi toucher plus de clients.

Et après?

Gabriel: Je souhaite davantage développer les réseaux sociaux de GabyLuxxy, principalement Instagram et Facebook. Ensuite, je vais essayer de prendre plus de risques car cela rime avec plus de bénéfices. Enfin, je souhaiterais développer mon business dans une optique plus éthique et durable pour la société dans son ensemble.


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