DAMIEN GILLARD: "Les gens de l'IAD se demandaient de quel pays je venais"

C'est à l'occasion de son retour sur les planches pour Les Virtuoses que nous avons rencontré Damien Gillard, l'homme-orchestre aux mille talents. L'occasion d'en savoir un peu plus sur le parcours estudiantin du futur mari de la craquante Maria Del Rio.

Damien Gillard : Après mes études secondaires, je suis parti un an avec le Rotary en Australie avant d'entamer des études supérieures. J'ai ensuite décidé d'entreprendre des études à l'IAD (Louvain-la-Neuve). J'ai également suivi des cours au CET (Centre d'Etudes Théâtrales) en même temps que les cours de l'IAD pendant deux ans. Malheureusement, je n'ai jamais terminé cette licence car j'ai très vite commencé à travailler et les cours se donnant l'après-midi, je n'ai plus eu l'occasion de les suivre à cause des répétitions pour le théâtre. J'ai donc abandonné ces études qui proposaient pourtant une approche plus théorique du théâtre, ce qui me passionnait aussi. J'ai toujours été intéressé par les divers métiers du théâtre, comme la scénographie, la mise en scène ou même l'éclairage.

GUIDO: Pourquoi avoir eu envie de te diriger vers le métier de comédien?
Damien Gillard : Mon père a été lui-même comédien. Je connaissais donc déjà les mauvais côtés de métier, comme par exemple le mois de décembre durant lequel on se demande déjà ce qu'on va faire la saison prochaine. Et c'est chaque année pareil. J'étais donc déjà au plus près des inquiétudes du comédien, mais je me suis quand même décidé à me lancer dans le métier afin de ne pas le regretter plus tard.

GUIDO: Quel est ton point de vue sur l'IAD maintenant que cela fait plus de dix ans que tu es sorti?
Damien Gillard : L'IAD est un bain pour les études artistiques qui nous permet de rencontrer beaucoup de gens et de voir vers quoi on veut se diriger plus tard. L'IAD est vraiment une école qui donne une formation complète, par rapport au Conservatoire. Qui donne aussi l'opportunité de choisir sa couleur et de savoir le style de théâtre que l'on veut privilégier. J'ai touché à tout lors de cette époque, ce qui m'a permis de choisir mon style personnel: le divertissement sérieux ou le sérieux comique.

GUIDO: Il doit quand même bien y avoir des cours auxquels tu n'as pas accroché…
Damien Gillard : J'ai moins apprécié en effet le cours de musicologie qu'on suivait en commun avec des étudiants d'une autre filière venant de l'Université. Les cours étaient donnés par une Allemande un peu folle qui ne nous donnait pas envie de s'intéresser à la musique…

GUIDO: Quels contacts entretenais-tu avec les autres étudiants à l'IAD?
Damien Gillard : Il y avait une très bonne ambiance entre nous. L'IAD, c'est un petit groupe, on était par exemple douze en première. On est tout le temps ensemble, ce qui veut dire beaucoup de liens, mais beaucoup de tensions aussi.

GUIDO: Quel genre de vie as-tu vécue lors de tes quatre années d'apprentissage à Louvain-la-Neuve?
Damien Gillard : J'ai toujours beaucoup suivi le milieu estudiantin vu que j'avais beaucoup d'amis en droit et aussi quelques-uns en psycho ou en Sciences Eco. Ça m'a paru évident de faire mon baptême et de faire l'imbécile jusqu'à pas d'heure avec tous mes copains de Charleroi. Ce qui est très rare à l'IAD, on me regardait d'ailleurs un peu comme un OVNI, l'IAD étant très théâtreux. Je n'ai de fait donc jamais été un théâtreux pure souche, habillé tout en noir. Je sortais donc très tard le soir et revenais le lendemain avec une tête pas possible. On se demandait un peu de quel pays je venais. De Charleroi, en fait! Ce qui peut expliquer beaucoup de choses!

GUIDO: Quel souvenir gardes-tu de ton baptême?
Damien Gillard : J'en garde un excellent souvenir. Surtout que je l'ai fait à la Carolo qui proposait à l'époque un baptême assez gentil. Moins difficile et humiliant qu'ici à Bruxelles, je pense. Franchement, c'était à la "bonne franquette", une chouette ambiance en somme. On m'appelait Bleu Chantal parce que j'avais les cheveux longs à l'époque!

GUIDO: Tu as vécu en kot au cours de ces années?
Damien Gillard : Après deux années en kot, j'ai repris la Conciergerie de la Ferme du Blocry . J'étais donc logé gratuitement mais, en contrepartie, il fallait fermer les portes tous les jours à 19 heures. C'était assez marrant, j'étais le chef de la ferme en quelque sorte!

GUIDO: Pour conclure, si tu devais donner un conseil aux étudiants…
Damien Gillard : Profitez-en un maximum car ce sont les plus belles années! Ça va super vite en plus, on se retrouve très vite avec plus de responsabilités alors qu'en ce temps-là, on peut encore essayer plein de choses et garder ses rêves. Après, les réalités tombent!

(SD)