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19/10/2003

THEO DILISSEN, CEO et Managing Director de Real Software

C'est dans un coin à côté du fumoir, le lieu où les stagiaires sont entassés dans les autres entreprises, que se trouve Theo Dilissen, le grand chef de Real Software. "Je partage mon bureau avec le CTO (chief technology officer). L'esprit d'équipe me stimule, la qualité de mes collaborateurs est essentielle pour moi. C'est en travaillant ensemble qu'on arrive à plus communiquer les uns avec les autres. On sait donc alors où les autres en sont."


"Après tes 18 ans, tu dois encore pouvoir changer de direction. C'est au moment où tu atteins la trentaine que tu sais exactement ce que tu veux."

C'est dans un coin à côté du fumoir, le lieu où les stagiaires sont entassés dans les autres entreprises, que se trouve Theo Dilissen, le grand chef de Real Software. "Je partage mon bureau avec le CTO (chief technology officer). L'esprit d'équipe me stimule, la qualité de mes collaborateurs est essentielle pour moi. C'est en travaillant ensemble qu'on arrive à plus communiquer les uns avec les autres. On sait donc alors où les autres en sont."

Dilissen fut un champion de basket et a tracé son chemin soigneusement - et avec réussite - vers le sommet de la vie économique. Dans son livre (Kennis Maken), Theo Dilissen veut mettre l'accent sur la connaissance et l'innovation. Pour lui, la société doit se préoccuper des plus faibles, mais elle doit aussi prendre en compte l'élite, les gens qui procurent un dynamisme à la société et qui ouvrent de nouvelles voies. Un homme qui encourage donc les étudiants à étudier assidûment?

Theo Dilissen: La connaissance profonde et les spécialisations sont importantes. D'autre part, l'importance des groupes et des réseaux évoluera au fil du temps. La hiérarchie devient en effet de moins en moins importante, le futur résidant dans la collaboration entre les gens à l'intérieur et au-dehors de l'entreprise. Pour cela, tu as besoin de 'compétences' totalement différentes. 'Soft skills', je n'aime pas tellement ce terme.

GUIDO: Comment apprendre ces 'compétences', les appliquer?
Theo Dilissen
: Elles n'apparaissent pas souvent dans les programmes pour l'instant. Il faudrait qu'il y ait des cours comme: comment travailler en équipe, être productif, analyser un développement. Tout commence souvent bien, mais après arrivent les problèmes et le moment de vérité. Si ça se passe à l'intérieur de l'entreprise, il y a encore la pression inhérente aux intérêts de cette dernière qui rentre en jeu. Tu peux donc affronter ces moments en collaborant étroitement avec les gens à l'extérieur de l'entreprise.

GUIDO: De la part d'un ancien sportif, j'aurais pensé avoir comme réponse qu'on apprend via le sport et les hobbys.
Theo Dilissen
: C'est juste, tu apprends en jouant, encore plus dans un sport d'équipe. On ne peut remporter une victoire qu’en tant qu'équipe, tu dois te sacrifier pour ton équipe. C'est bien d'apprendre cela intuitivement, mais il faut aussi l'apprendre d'une façon plus consciente, grâce à des cours. Dans le milieu professionnel, la collaboration est davantage importante que les compétences spécialisées.

GUIDO: Votre livre n'est-il pas trop 'qualifié', trop axé sur la technologie de pointe?
Theo Dilissen
: Je l'ai écrit pour le propre intérêt de Real Software. Le secteur ICT représente en effet seulement 4% de l'économie. Cela devrait pourtant s'élever à 12%, mais il y aurait alors encore 88% qui resteraient. Le ICT n'a donc pas le monopole de la connaissance. Ailleurs également, la transmission du savoir est nécessaire. En Scandinavie, ils accordent beaucoup d'importance à la formation continue. Un chômeur doit se perfectionner. Et si tu es absent des cours, des gens spécifiquement entraînés pour ça viennent te chercher chez toi. Les programmes sont ainsi faits que tu peux alterner études et travail. Ici, tu dois faire des choix fondamentaux à l'âge de 18 ans, choix que tu regrettes parfois plus tard. On a besoin de flexibilité pour changer de direction en fonction de sa première expérience et pouvoir construire son propre programme d'études. C'est au moment où tu atteins la trentaine que tu sais exactement ce que tu veux.

GUIDO: Aujourd'hui, comment un étudiant peut-il compenser par lui-même ce manquement?
Theo Dilissen
: En faisant un maximum de choses. En développant un intérêt plus large, pendant les vacances, par des contacts divers, en lisant. Il faut un peu toucher à tout pour savoir où l'on veut aller.

"Les femmes doivent être meilleures que les hommes"

GUIDO: Dans le management de Real Software, il y a en tout et pour tout une seule femme. Pourtant, votre propre femme réussit avec succès sa carrière de manager.
Theo Dilissen
: Nous sommes une entreprise d'ingénieurs et il y a nettement moins de femmes présentes dans ce domaine. Pourtant, les femmes doivent toujours être meilleures que les hommes pour avoir des chances d'y arriver. C'est en train d'évoluer, dans cinq à dix ans, je pense que ce sera fait. Autrefois, la femme était complètement cantonnée aux travaux ménagers. Dans cette nouvelle génération, il existe une division plus juste. Les couples négocient pour savoir qui fait quoi, à propos de la carrière. Je dois négocier à la maison alors que mon père n'avait pas à le faire. C'est donc une preuve de cette évolution.

GUIDO: Parlons maintenant carrière: Votre emploi actuel est-il un pur hasard ou, au contraire, l'aviez-vous minutieusement planifié? Etiez-vous ambitieux?
Theo Dilissen
: Ce n'est jamais entièrement planifié ni jamais un hasard total. Je pense être ambitieux, je préfère en effet toujours gagner. J'ai commencé dans des fonctions commerciales et j'ai très vite eu l'ambition de devenir directeur général. Alors, tu commences à penser: que sais-tu faire, qu'est que tu ne sais pas? C'est pourquoi j'ai étudié la corporate finance. Grâce à ma formation en sociologie, je savais ce qu'était une organisation, ce qu'était le marketing mais je devais néanmoins apprendre tout sur la finance. Je m'y suis donc mis tout de suite. J'ai aussi travaillé pour trouver mon propre style, j'ai appris à atteindre le meilleur résultat. À 30 ans, j'ai encore suivi un MBA. Et j'ai aussi toujours opté pour des entreprises qui répondaient à cette demande.

GUIDO: Vous avez travaillé dans des entreprises de beaucoup de secteurs différents.
Theo Dilissen
: Je choisissais toujours des nouvelles situations. Le principal, tu ne l'apprends pas dans la théorie, dans les bouquins. Ça constitue une bonne base, mais la plupart des choses, tu les apprends dans de nouvelles situations, qui sont beaucoup plus complexes. Il faut donc se mettre dans le bain. Je n'avais pas vraiment de plan à suivre. Ce qui était aussi important, c'est qu'il y a eu plusieurs personnes qui m'ont servi d'exemple, des gens qui étaient plus âgés que moi et qui pouvaient me donner de précieux conseils grâce à leur propre expérience. Ma femme aussi m'a aidé à évaluer et à planifier les différentes étapes de ma carrière.

GUIDO: Et maintenant?
Theo Dilissen
: Ça ne s'arrête jamais. Je veux absolument faire connaître cette entreprise. Real Software a eu un parcours assez chaotique, mais maintenant beaucoup de choses sont réglées (ndlr: l'entreprise a connu après un rapide succès une claque presque fatale quand l'ICT a éclaté comme une bulle).

GUIDO: Est-ce que cela signifie que vous pensiez à votre propre carrière par le passé et maintenant à votre entreprise?
Theo Dilissen
: C'est vrai. Dans une première phase effectivement. Tu dois toujours réaliser certaines choses pour ton entreprise, c'est une condition sine qua non. Il y a aussi une responsabilité sociale. Ici, beaucoup de gens ont travaillé dans des conditions difficiles. Ça leur donne une responsabilité, qui en fait n'est pas éternelle. Nous sommes également la 'software community' la plus importante de Flandre. C'est aussi une certaine forme de responsabilité. Ce que tu fais est donc intéressant pour les autres. Autrefois, je cherchais des entreprises qui pouvaient m'aider, maintenant, je mets ces entreprises sur les bons rails.

"Le changement me donne de l'énergie"

GUIDO: Quel est le secteur où vous avez le plus aimé travailler?
Theo Dilissen
: J'ai travaillé dix ans dans l'industrie pharmaceutique, dix ans dans les services (ndlr: ISS, entreprise de nettoyage), et maintenant dans la haute-technologie. Tu peux apprendre énormément dans tous les secteurs. Je me suis toujours senti l'âme d'un manager et je me suis toujours comporté ainsi. Et j'ai fait en sorte d'être prêt à passer à un autre secteur en adaptant mes compétences. Je suis un manager. Je ne veux pas me substituer à un ingénieur civil. Je devrai me préoccuper de ces gens, essayer de créer un cadre stratégique. De telles choses s'apprennent en changeant de secteur. Si tu recommences à zéro, tu dois tout repenser car tes repères habituels ne fonctionnent plus. Tu dois changer car c'est à ce moment-là que tu découvres ce qu'est exactement le management. Tu développes alors des approches pour considérer le business et une organisation. J'ai aussi dû faire face à quelques crises. C'est à travers ces événements que tu apprends à voir plus loin: quelles parties de l'entreprise marchent bien, lesquelles non et quels sont les choix à faire à ce propos. Cela a aussi un rapport avec le caractère. Je peux comprendre le fait que certaines personnes veuillent rester dans un secteur bien défini mais cela ne m'attire pas. Le changement m'attire, ça me donne de l'énergie.

(DDW)

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