THIERRY DELEUZE, manager sportif: "Ma passion est devenue mon métier"
Notre série "Career Start" s'intéresse de plus près à l'entrée des étudiants dans le monde du travail et à la transition entre l'aspect théorique des études et celui plus concret de l'emploi. Nous avons porté notre attention sur Thierry Deleuze, jeune manager sportif. Il nous parle de ses études, de son métier, de sa passion: la gymnastique!
GUIDO: Quel type d'études as-tu suivi?
Thierry: J’ai suivi durant trois années bien trop courtes un régendat en éducation physique à l’institut Parnasse-Deux Alice sur le Campus de l’UCL à Woluwé.
GUIDO: Quel est ton emploi actuel?
Thierry: Actuellement, je suis entraîneur de gymnastique olympique dans un club Bruxellois qui s’appelle Gym Phenix. Plus exactement, je travaille pour l’association des moniteurs en gymnastique sportive. Cette association met ses cadres (moi, entre autres) à disposition des clubs ou centres de formation gymnique en région Wallonne et de Bruxelles-Capitale. Je donne cours à des gymnastes de 6 à 19 ans. Je travaille aussi plusieurs heures par semaine en collaboration avec la Commune d’Auderghem dans les écoles maternelles pour donner des séances de mini Gym au 3 maternelles et bientôt aux premières primaires. Comme quoi, pour la gymnastique il n’y a pas d’âge!
Peu de moyens dans le sport
GUIDO: Comment es-tu parvenu à cet emploi?
Thierry: Après avoir terminé mon régendat (avec grande distinction s’il vous plait!), j’ai dû accepter tous les jobs qui se présentaient (intérims, ...) car dans le sport, il y a peu de moyens et donc peu d’emplois. Ensuite, j’ai travaillé dans un club de gymnastique. J’ai été poussé à suivre une formation de cadre donnée par l’ADEPS. C’est une formation qui m’a beaucoup apporté, tant au niveau bagage théorique qu’au niveau humain! En effet, c’est un diplôme reconnu au niveau européen et destiné à améliorer le management technico-sportif. Cette formation est organisée en 4 niveaux, le dernier étant celui d’entraîneur ADEPS, celui auquel je suis arrivé maintenant. J’ai aimé donner cours et de fil en aiguille, j’ai eu l’opportunité de recevoir ce contrat fruit de travail et d’investissement dans mon hobby. Ma passion est devenu mon métier.
GUIDO: Explique-nous ce que tu appelles la professionnalisation du management sportif. As-tu un exemple?
Thierry: On apprend à exercer une planification rigoureuse, choisir des types d’entraînement plus ou moins intensifs en fonction du choix des moments où un athlète doit être au top.
GUIDO: As-tu toujours voulu travailler dans la gymnastique de haut niveau? Comment est née cette passion?
Thierry: Je pense que cette passion est venue avec le temps. J’ai eu la chance de travailler avec des entraîneurs étrangers qui m’ont donnés le goût du travail bien fait, du "jusqu’auboutisme", du dépassement de soi. Depuis lors, j'aspire à transmettre ma passion de la gymnastique aux enfants. Je souhaite aussi arriver un jour à former des gymnastes capables de représenter la Belgique à des Championnats d'Europe, mondiaux, voire aux Jeux Olympiques (récompense suprême).
Travailler, travailler et encore travailler
GUIDO: Revenons en à tes études, comment les as-tu organisées? Comment as-tu concilié ta passion et les cours ?
Thierry: Mon temps d’études était partagé entre les 24 heures que je donnais par semaine au club et les études d’Education Physique. Le fait de savoir que je n'avais pas beaucoup de temps pour travailler m'a obligé à m'organiser et à beaucoup mieux structurer mon temps d'étude. Ça a marché car je n'ai pas raté une seule année en supérieur.
GUIDO: Est-ce que ça ne t’a pas empêché de vivre ta vie d’étudiant?
Thierry: Je dois dire qu’au contraire, je l’ai assez bien vécu! Je me rappelle de certaines soirées inter-cercles mémorables. Il n’a pas toujours été facile d’être présent au cours le lendemain. Ou alors, mon corps était là mais mon esprit pas toujours. Mais sur la fin, je me suis un peu assagi.
GUIDO: Est-ce que tes études t'ont bien préparé à ton emploi?
Thierry: Je pense que les études m’ont correctement préparé pour mon emploi. Néanmoins, on ne peut être bien préparé que si l'on s'investit réellement dans sa formation.
GUIDO: Quel regard portes-tu à présent sur ces études?
Thierry: En plus d’être les meilleures années de ma vie (j’y ai entre autre rencontré mon épouse), les études m’ont ouvert beaucoup de portes: nouvelles connaissances, remise en doute de certaines valeurs, nouveaux cercles d'amis, regard plus critique sur la profession et sur la société, ....
GUIDO: La gymnastique de haut niveau doit être un milieu assez fermé, qu'as-tu fait pour t'y introduire?
Thierry: Travailler, travailler, encore et toujours travailler. Encore maintenant, rien n’est acquis. Je pense qu'il faut persévérer dans ce que l'on fait. Agir de la manière la plus professionnelle possible. La reconnaissance des gens se base souvent sur la reconnaissance du travail accompli mais aussi sur les valeurs que vous véhiculez, je pense qu'il ne fait pas perdre cela de vue...
Le labyrinthe du monde du sport
GUIDO: Je crois que tu as suivi un autre cursus récemment qui t’a apporté beaucoup. La Belgian Olympic Academy! Qu'est-ce que t'a apporté cette formation?
Thierry: L’Académie Olympique Belge est une session de formation intensive destinée aux jeunes dirigeants sportifs Elle est proposée par le Comité Olympique et Interfédéral Belge (COIB). L’objectif est de dispenser aux jeunes dirigeants et managers sportifs comme moi une formation poussée en management, marketing, ressources humaines, communication, …
GUIDO: Et comment se passe cette formation?
Thierry: Cette formation est organisée avec des écoles prestigieuses comme la Solvay Business School et la Vlerick School. On suit trois semaines intensives de cours, colloques et autres visites toutes plus passionnantes les unes que les autres. Cette formation m’a apporté beaucoup de connaissances et de mécanismes marketing et de management. J’ai pu également côtoyer des athlètes comme Sabine Appelmans, Brigitte Becue, ou Robert Van de Walle. Enfin, j’ai appris à connaître les arcanes du monde du sport sous tous leurs différents aspects (le COIB, l’Union Européenne, les fédérations,...). Un vrai labyrinthe, Ariane s’y serait perdue! Cette formation est d’autant plus intéressante qu’elle présente une totale remise en question de la gestion sportive telle qu’employée actuellement en Belgique et tend vers une professionnalisation de tous les métiers du sport (du sportif au manager).
GUIDO: Thierry merci de ton enthousiasme, je te souhaite beaucoup de chance et de travail pour la suite de ta formation. Aurais-tu un dernier conseil pour les étudiants qui seraient intéressés par le monde du sport?
Thierry: Bougez, n'ayez pas peur d’aller chercher un maximum d’informations, chaque jour apporte son lot de connaissances, vivez votre passion, votre métier à fond et toujours plus chaque jour.
(GP)