Après des études au conservatoire, STEF CAERS ne vit que par et pour sa musique
A 19 ans, il faisait déjà trembler les charts du Nord du pays avec son swinguant ' Gonna lose you'. En juin, il a terminé ses études au Conservatoire de Musique de Gand. Stef Caers (24 ans) a sans aucun doute la musique dans la peau. Depuis peu, il accompagne le chanteuse Truus Druyts au piano, il joue avec les funkys Moiano et fait bouger la scène hip hop flamande avec Krewcial, qui commence à percer en Wallonie.
Cela ne veut pas dire que Stef Caers est tous les jours présent sur les podiums. En plus de tous ses projets, il s'occupe aussi beaucoup du travail de studio, il écrit sa propre musique et imagine des jingles pour Q Music et Radio Donna. En tant qu'indépendant, il essaie de s'occuper au mieux de ses affaires. Il nous explique: "Jusqu'à présent, j'ai réussi à bien vivre de ma musique. En tant qu'indépendant, tu dois régler toi-même tes cotisations sociales, les assurances et les impôts, ce n'est pas aussi facile que cela. Mais, une fois que tout est rentré dans l'ordre, tout fonctionne comme sur des roulettes. Le statut d'artiste en est encore à ses balbutiements, je préfère donc être indépendant pour l'instant."
La musique populaire: une expérience
Stef n'en est pas à son coup d'essai. Quand il était jeune, il était déjà fan de rythmes divers et chantait alors dans différents groupes. Tout à coup à 19 ans, alors qu'il poursuivait une formation pour devenir producteur au Conservatoire de Musique de Gand, il a conquis toute la Flandre. Son single ' Gonna lose you' a glané les premières places des hit-parades et son deuxième single ' Sweetest Thing' a aussi reçu un bon accueil. "Les chansons que j'ai sorties au début n'étaient pas exactement de mon style. Ce n'est pas que je minimalise la chanson populaire, mais il faut être bien dans ses baskets pour percer dans le monde commercial. Tu es également invité dans des programmes musicaux, tu vois ta tête sur les couvertures des magazines et à la télé. Cela fait partie du jeu. Mais, pendant mes études au Conservatoire et aussi en jouant beaucoup en live, j'ai énormément appris. Les hits grâce auxquels j'ai percé à 19 ans ont été écrits alors que je n'avais encore que 16 ans. Ce parolier de 16 ans est maintenant complètement différent du musicien ou chanteur que je suis actuellement. Je suis aussi content d'avoir emprunté un nouveau chemin. Car, une fois que tu rentres dans ce cirque, il est difficile d'en sortir. Pourtant, je n'ai pas honte de cette période, c'était une expérience."
Besoin d'une deadline
Stef écrit encore et toujours ses propres chansons. Mais il n'a plus la pression de vouloir absolument en faire un hit. "Je me sens maintenant vraiment musicien. Enregistrer mon propre CD fait partie de mes projets. Je suis en train d'enregistrer des tas de démos. Mais, je fais tout cela à mon aise. Je n'ai pas envie de tout précipiter." Avec tout le travail en studio et ses prestations, Stef a ses journées bien remplies. "Au conservatoire, j'ai aussi appris beaucoup de choses techniques. Cela m'a bien servi vu que j'écris actuellement beaucoup d'arrangements musicaux pour d'autres artistes. Je fabrique les fondations d'une chanson, pour parler plus simplement. J'ai fait cela pour le nouvel album de Xandee ( ndlr: notre dernière représentante belge en date à l'Eurovision), par exemple. Je me suis occupé entre autre des rythmes et des basses. Je peux faire la majorité de ce boulot à la maison. C'est très pratique. Tout le matériel technique coûte une fortune, mais j'ai très vite investi dans un ordinateur et un synthétiseur. Il est en effet mieux de commencer directement avec de la bonne qualité, on fait ainsi plus long feu." L'horaire de travail de Stef à son ordinateur n'est pas toujours prévisible. "Parfois, je galère deux semaines durant du matin au soir. Et parfois, j'ai un jour de congé qui tombe en plein milieu de la semaine. Je suis plus performant en soirée. Au début, j'avoue que j'étais effrayé par les deadlines. Ensuite, tu apprends à vivre avec ces contraintes et ça te réussit très bien. Je pense même que j'ai besoin de deadlines pour travailler."
Des styles musicaux très différents
Les performances sur scène n'ont également plus aucun secret pour Stef. Pour le moment, Stef collabore avec la chanteuse Truus Druyts, le groupe soul et funky Moiano et les chanteurs hip hop de Krewcial. Un vrai homme-orchestre. "Cela me plait énormément de m'atteler à des styles musicaux très différents les uns des autres. J'ai beaucoup de plaisir à monter sur scène. A côté de cela, je peux aussi faire mes propres choses. Et cela donne beaucoup de satisfaction. J'accompagne Truus Druyts au piano et je fais également les backing vocals. Ce sont majoritairement des chansons calmes qui conviennent à un cadre intime. Pour son CD, j'ai également écrit quelques chansons. C'est encore autre chose pour Moiano. "Lorsque tu joue dans différents groupes, tu te retrouves obligatoirement devant toutes sortes de publics différents. C'est parfois marrant. Dernièrement, j'ai joué avec Krewcial au Paradiso à Amsterdam devant une bande de hiphoppers déchaînés. Je ne me suis pas senti très à l'aise durant cette soirée. Je ne suis pas le mec le plus baraqué qui existe et la salle était remplie d'armoires à glace. Pourtant, notre prestation a été un succès. L'ambiance était également très détendue. Les gars de Krewcial ne veulent pas parler de l'ambiance de ghetto, rapper sur des histoires de flingues ou encore porter des énormes chaînes en or. Cet état d'esprit dans le groupe fait énormément plaisir à voir."
La peur de se lancer
Stef n'a pas vraiment d'idole en Belgique. Il trouve cependant que Piet Goddaer (Ozark Henry) et Joost Zweegers ( Novastar) font du très bon boulot. "Ce n'est pas exactement mon genre de musique, mais je trouve qu'ils ont très bien réussi. Les collaborations ne sont donc pas obligatoires. Je les admire car ils ont tous les deux travaillé avec obstination et ont quand même eu beaucoup de succès. J'ai du respect pour cela. Sioen est également quelqu'un d'exceptionnel. Il vend aussi beaucoup. Mais il a tout dû faire par lui-même. Comme tu peux le voir, cela peut marcher. Pourtant, ce n'est pas donné à tout le monde. D'un autre côté: les contrats des firmes de disques sont au jour d'aujourd'hui très difficiles à obtenir. Les budgets se situent bien en dessous de ceux des années précédentes. Beaucoup d'artistes ont également peur de se lancer. Heureusement, je n'ai pas à me plaindre, tout va bien de mon côté. Je ne peux pas encore m'acheter un costume Armani pour chaque jour de la semaine, mais vivre de sa musique nous donne une énorme liberté."
(RE)
www.moiano.com
www.krewcial.com