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10/04/2005

Jan Vandenwyngaerden , CEO de Wolters Kluwer Belgique: Manager de margarines et de magazines

Jan Vandenwyngaerden (50) est à la tête de 700 personnes qui produisent de la 'need to know-information', Wolters Kluwer Belgique. Il a débuté d'une façon classique: après des études d'ingénieur commercial, il a travaillé durant quinze ans chez Unilever.

Ensuite, il a décidé de s'orienter vers les médias: Sanoma (Télé Moustique par exemple), une courte étape aux Pages d'Or et enfin Wolters Kluwer. "Mon ambition de gravir les échelons est apparue dix ans après avoir terminé mes études universitaires."

GUIDO: Ne devrait-on pas échanger nos places? Vous rêviez de devenir journaliste, n'est-ce pas?
Vandenwyngaerden:
Comment êtes-vous au courant de cela?

GUIDO: On n'a plus droit à une vie privée suite à l'avènement d'Internet!
Vandenwyngaerden:
C'était à l'époque durant laquelle les rêves d'enfant - devenir capitaine ou pilote - étaient dépassés. En dernière année à l'Athénée de Diest, un forum a été organisé au cours duquel les dernières années avaient l'opportunité de donner deux ou trois de leurs orientations de préférence et de discuter avec un ancien élève qui avait exercé le métier en question ou en avait suivi les cours. J'avais entre autres opté pour le journalisme et j'ai pu donc discuter avec Hugo Camps, un journaliste flamand. Il m'a confié que ce boulot était très excitant, mais aussi très accaparant, ce qui ne favorisait pas la vie de famille. Il m'a donc bien conseillé de réfléchir à mon choix, de faire des études plus générales en premier lieu. Je ne savais pas vraiment dans quelle direction aller. Et selon moi, si tu sais exactement ce que tu veux faire, par exemple devenir vétérinaire, tu choisis tes études en fonction de ce choix. Si tu ne le sais pas, il est préférable de faire des études plus générales. J'ai choisi les études d'ingénieur commercial, pour la combinaison entre les sciences exactes et les sciences humaines. Avant de faire mon service militaire, j'ai été junior accountant durant une année. Pendant mon service militaire, j'ai commencé à envoyé des lettres de motivation dans les grandes entreprises et les banques. Je souhaitais une fonction commerciale dans une banque ou un producteur de biens de consommation. Unilever était le premier sur la liste. J'ai donc commencé là-bas, les deux premières années en tant que stagiaire, pour de nouveau recevoir une formation adaptée.  

GUIDO: Ce n'est donc pas par ambition que vous avez choisi une entreprise dans laquelle il était possible de gravir les échelons?
Vandenwyngaerden:
En effet, au vu du marché du travail de l'époque, le plus important était d'avoir un travail. Cette ambition est apparue au beau milieu des années 80, dix ans après avoir terminé mes études universitaires. Alors, un mentor m'a déclaré la chose suivante: 'Jan, il faut que tu deviennes directeur'. Je n'ai pas changé de comportement pour autant, mais j'y ai quand même réfléchi un minimum. Jusqu'alors, tous les deux ans, je franchissais un échelon supplémentaire, sans jamais rester au même niveau. Cette conversation m'a fait aller de l'avant.

GUIDO: Comment faire pour aller de l'avant?
Vandenwyngaerden:
Je suis un turbodiesel. Mon début est lent, cela a duré assez longtemps. En 1988, j'avais alors 34 ans, j'ai fait mon premier choix crucial. J'ai eu l'opportunité d'aller à l'étranger. Et si tu veux te diriger vers une fonction de directeur chez Unilever, cela doit se faire via un séjour à l'étranger. Cela est possible sans, mais alors les chances sont moindres et tu dois attendre plus longtemps. Nous sommes donc partis vers la Côte d'Ivoire. Après un an, mon boss est parti et une place se libérait. Je suis donc passé de marketing manager à marketing director, directeur donc. C'est exactement à la date de mon 35 ème anniversaire que j'ai prolongé mon contrat de 4 ans.

GUIDO: Vous avez donc finalement opté pour un trajet au sein de la Belgique.
Vandenwyngaerden:
En 1990, la stabilité de la Côte d'Ivoire a été pour la première fois mise en danger, il y régnait la violence et l'insécurité. Les écoles restaient fermées. C'est à cette époque que j'ai mis fin à mon contrat et que j'ai accepté une fonction de directeur en Belgique. En 1994, j'avais derrière moi une expérience de 15 ans au sein de Unilever et j'avais atteint la quarantaine. Je me suis alors demandé ce que je voulais faire des 20 années à venir. En ce qui concernait Unilever, cela devait se passer à l'étranger, c'est pour cela que j'ai cherché des autres fonctions en Belgique.  J'ai commencé par diriger la régie de publicités Medialogue, pour la première fois en tant que directeur général, d'une organisation de 40 personnes. Un an plus tard, mon patron s'en est allé et je me suis donc réorienté vers le groupe Mediaxis, qui s'appelle maintenant Sanoma.

GUIDO: Vous avez commencé par les produits de consommation, qu'on caricature souvent sous l'appellation 'poudres à lessiver', vous vous êtes ensuite redirigé vers les lectures et vous êtes maintenant dans les formations. Le produit n'est-il pas important?
Vandenwyngaerden:
Ce n'était pas de la poudre à lessiver, mais de la margarine. Un jour, j'ai tenu une causerie appelée 'Des margarines aux magazines'. Ça a donc de l'importance. J'ai longtemps été impliqué dans le marché du business-to-consumer. Nous sommes axés sur les utilisateurs professionnels, avec une énorme quantité de produits. Un Gaël ou un Télé Moustique (ndlr: des éditions Sanoma) contiennent de l'information, mais c'est également du divertissement. C'est de la 'nice to know-information'. Ici, on parle plutôt de 'need to know-information'. Cela exige une approche différente. Dans la pyramide de la connaissance, nous sommes quelques niveaux plus haut.
 
(DDW)

"Avant tes 30 ans, rien n'est jamais mal fait"
 
"Si tu veux te lancer dans la direction d'entreprise, mieux vaut d'abord suivre une formation générale: économie, droit, psychologie... Une formation large, et essaie également de faire un petit quelque chose en plus. Et pas nécessairement un diplôme complémentaire. Je ne suis pas un partisan des longues études. Il est en effet plus intéressant de premièrement suivre une formation de base et d'ensuite directement travailler. Après seulement un an, tu sauras alors ce que tu ne sais pas encore. Et alors, tu entreprendre ton année supplémentaire. Ou arrête après 10 années de travail et fais un MBA."


"De plus en plus de gens font de longues carrières, également dans les grandes entreprises, par mode. Le personnes ainsi que les organisations ont besoin que les gens changent parfois de secteur."


"Ma devise est la suivante: avant tes 30 ans, rien n'est jamais mal fait. Changer d'emploi fréquemment en fait partie. Vers la trentaine, tu dois vraiment commencer quelque chose de concret, avec lequel tu atteindras tes 40 ans, et après encore 10 ans et encore 10 ans."


"Quand je travaillais dans les magazines, j'ai décidé d'y rester jusqu'à mes 50 ans. J'avais également pensé que je resterais chez Unilever jusqu'à ma pension. Mais quand je me suis retrouvé dans la branche des magazines, j'ai trouvé cela si rafraîchissant que j'ai voulu réitérer l'expérience. Bien que je ne sois pas quelqu'un qui souhaite changer de poste tous les trois ans."


"J'ai un jour fait l'analyse de ce que je voudrais faire par après, avec quelques personnes qui me connaissaient bien. Qu'est-ce que je veux et qu'est-ce que je peux faire? Sur une feuille A4, j'ai évalué les plus et les moins de la prochaine étape. Comment couronner cette nouvelle étape de succès, en se basant sur le passé tout en ayant la possibilité d'apprendre de nouvelles choses? Pour mes 50 ans, je serais intéressé de commencer un troisième long trajet."

La différence entre chimie et alchimie
 
"Il y a une différence entre la chimie et l'alchimie dans une organisation. La chimie est prédictible. Tu peux toujours recommencer le processus, il reste pareil. L'alchimie dans une organisation est différente. Dans les médias par exemple, le résultat est sans cesse différent. Bien que le format du magazine reste le même, le résultat est toujours différent, produit par les personnes qui le font. J'ai souvent observé qu'un magazine avec un nouveau rédacteur en chef jouissait d'une nouvelle dynamique et devenait ainsi un tout nouveau magazine. En tant qu'éditeur, tu n'as pas d'emprise sur ce genre de choses, cela est plus large. La question est la suivante: comment travailler avec cette alchimie, comment l'intégrer? Chaque organisation est différente, par les personnes qui la constituent. Je dis toujours la même chose aux jeunes qui postulent dans notre entreprise; je leur dis de venir toute une journée chez nous et de parler aux jeunes employés qui ne travaillent chez que depuis maximum un an. Ceux-là peuvent très bien raconter quelle est leur propre expérience. Il est très important de ne pas se tromper sur le type d'entreprise dans laquelle tu veux travailler. Tu dois d'abord prendre le temps de sentir si un déclic se produit."


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