"Monter un festival: mission possible!"
Depuis quelques mois, Benoît De Burge (25 ans) s'est mis en tête d'organiser l'un des festivals majeurs de Wallonie. Un pari risqué et surprenant qui s'avère désormais payant. En effet, grâce à une affiche prestigieuse, une équipe soudée et déjà professionnelle, l'Octopus Rock Festival s'annonce sous les meilleurs auspices.
Son idée de départ s'est à présent transformée en un véritable projet qui verra le jour sous forme d'un festival de 3 jours les 29, 30 et 31 juillet. Nous avons donc rencontré Benoît de Burge, l'instigateur de l'événement, qui nous explique quelles ont été les principales étapes et difficultés qu'il a rencontrées lors de l'élaboration du festival. Voici donc les dix ingrédients essentiels pour un festival réussi.
1. Avoir le goût du risque
Pendant deux ans, Benoît a suivi des études en sciences commerciales qu'il a ensuite arrêtées pour se consacrer à l'Octopus Rock Festival. Il a donc lâché ses études afin de se consacrer à temps plein à l'organisation d'un festival. Faut oser! "C'est un risque assez calculé, quand on y pense, tabler sur 6000 personnes par jour pour un festival, ce n'est pas un pari si risqué que cela. C'est plus un calcul financier qu'autre chose."
2. Rester entre amis
A la base, l'équipe de l'Octopus Rock Festival, c'est une bande d'amis qui allaient souvent à des concerts ensemble. Benoît nous raconte la genèse du festival: "A un moment donné, on s'est dit: 'Pourquoi ne pas organiser notre propre festival?' Au début, on s'amusait bien, mais maintenant que c'est réellement devenu un vrai travail, cela se révèle très vite être affolant!"
3. Rencontrer quelques références
Pour organiser un festival, rien de mieux que de se renseigner auprès des références en la matière qui dispensent toujours des conseils avisés au vu de leurs expériences passées: "On a contacté les grands organisateurs de festivals en Belgique, comme Carlo di Antonio (ndlr: le père du Festival de Dour) ou l'organisateur du Nandrin Festival, on ne s'est donc pas totalement lancé dans l'inconnu. On s'était fixés 18 mois pour y arriver et on arrive à notre échéance très bientôt."
4. Bien planifier
Depuis plus d'un an maintenant, l'Octopus Rock Festival essaie de se faire connaître des médias et du public par l'entremise notamment de leur site Internet et de leurs communiqués de presse. Mission accomplie car on parle beaucoup du festival aux quatre coins de la Belgique et il risque de faire un carton plein cette année et même peut-être devenir un rendez-vous incontournable de chaque été. "On a beaucoup travaillé durant cette année, on a rencontré tous les acteurs en présence avant de se lancer réellement dans la préparation du festival. On n'a jamais voulu brûler les étapes."
5. Evaluer les coûts
Début janvier 2004, la fine équipe décide de commencer les choses sérieuses et d'entamer les procédures pour enfin aboutir à un festival l'année suivante. Par quoi commencer lorsque l'on veut organiser un événement de cette ampleur? Selon Benoît, "la première chose à faire est d'évaluer le coût total (le coût d'un artiste, le prix d'une scène, la publicité, …). Il faut vraiment bien calculer son budget pour ne pas partir dans tous les sens."
6. Convaincre les groupes
Trouver un lieu, des sponsors, des budgets, c'est bien, mais avec des groupes confirmés, c'est nettement mieux! Comment s'y prendre pour convaincre des groupes de renom de venir compléter l'affiche d'un festival naissant? "Quand on a commencé à présenter notre projet à différents managers, ils étaient tous assez réticents. Cependant, ils ont fini par se laisser convaincre. Au début, on a surtout dû se contenter de groupes belges ou français, mais les groupes anglais se sont ensuite greffés à l'affiche car ils ont compris que le festival serait aussi un bon relais pour eux. Mais c'est impossible pour l'instant d'avoir de très grands noms et de rivaliser avec des grosses machines comme Werchter ou le Pukkelpop."
7. Trouver l'endroit idéal
Après avoir tenté d'organiser le festival à Braine L'Alleud, les organisateurs ont du se replier sur un "deuxième" choix qui reste tout aussi intéressant, le site de Tour et Taxis qui a déjà accueilli de nombreuses manifestations par le passé.
8. Gérer son stress
Et le doute ne s'empare-t-il jamais de lui? "Au début, on était nettement moins stressés puisqu'on pouvait arrêter à tout moment sans aucune conséquence, on n'avait pas vraiment d'engagements. Maintenant, je dois quand même admettre que le doute s'installe parfois en nous, par exemple quand un sponsor nous dit non ou quand un groupe annule sa participation. Tous les échos sont pour l'instant très positifs et on est clairement dans les temps, on n'a donc plus aucune raison de reculer ou de stresser!"
9. Savoir s'entourer
C'est grâce à un bon contact chez Clear Channel qui les soutient depuis le début que l'Octopus Rock Festival a pu réunir quelques groupes de renom. "Il a une grande importance pour nous parce qu'il nous aide à convaincre ses collègues néerlandophones plus réticents de nous laisser des groupes. C'est notamment grâce à lui qu'on a pu avoir plus de facilité à programmer certains groupes."
10. Proposer une affiche alléchante
Pour une première édition, autant dire que l'Octopus Rock Festival a misé très haut. Pour preuve, le vendredi 29 juillet sera largement dédié aux sons métal et hardcore avec notamment les français Watcha, Aqme et Pleymo en têtes d'affiche. Le lendemain, on assistera à une programmation très à la française avec Sinclair, Superbus, Dolly ou No One Is Innocent mais on assistera au retour certainement fracassant des Presidents of the USA. Le festival se clôturera le dimanche 31 juillet qui verra se succéder quelques-uns des groupes belges du moment comme Starving, Sharko, Jeronimo, Venus, Mud Flow ou Ghinzu.
Plus d'infos sur www.octopusrockfestival.be
(SD)