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03/02/2008

PHILIPPE DETRY: One-prof-show!

C'est chez lui, à Louvain-la-Neuve, que nous avons rencontré Philippe Detry, un enseignant pas comme les autres, humoriste à ses heures perdues et grand jongleur avec les mots devant l'éternel.

Voici en quelques lignes le résumé de sa vie passionnante.

Parcours

«J'enseigne depuis 1973, j'ai d'abord commencé par donner cours dans le secondaire. Je me suis tout de suite empressé de multiplier des lieux différents, à Saint-Ghislain, Soignies, Braine-le-Comte, Waterloo, … En 1990, j'ai pris congé de mes activités d'enseignant pour faire l'artiste jusqu'en 1996. Date à laquelle j'ai obtenu quelques heures de cours à l'Institut des Langues Vivantes à Louvain-la-Neuve (ndlr: un institut qui dispense des cours de langues aux étudiants d'autres facultés, comme Commu, Droit ou Psychologie). Depuis 2000, j'y suis employé à mi-temps, ce qui me permet encore de développer d'autres activités, comme les cours d'été à Saint-Louis, des cours à la Chambre de Commerce de Bruxelles.»

L'enseignement, une vocation?

«Depuis toujours, je ne pensais qu'à l'enseignement. Je voulais donner l'envie aux Francophones de Belgique de maîtriser la langue néerlandaise. Un grand idéal! Depuis 10 ans pourtant, je ne donne plus qu'anglais, car cela correspond plus à mon caractère. On ne doit pas se battre contre les élèves pour qu'ils acceptent de faire de l'anglais, à la grande différence du néerlandais.»

Le show du professeur

«Je me suis rendu compte au cours des années que le métier d'enseignant me correspondait plus que parfaitement. Il y a cet aspect show man qui me va comme un gant. Si parfois j'ai été un bon professeur, j'ai tout appris en étant dirigeant de patro. Quels que soient les enfants, le lieu où on est, la chaleur, l'heure du jour ou la matière, il faut faire avec et il faut que ça marche. Et c'est là que mon côté one-man-show ressort le plus.»

Un étudiant qui s'ennuie

«Quand j'étais étudiant germaniste, je m'ennuyais! Il faut en effet reconnaître que les cours étaient souvent ennuyeux. C'est pour cette raison, entre autres, que je suis devenu prof: pour changer la donne, même si je ne sais pas si j'y suis parvenu. En ce temps-là donc, j'étais le rédacteur en chef de la Revue des Germanistes

Vedette américaine

«Plus tard, j'ai encore publié des recueils d'humour. Ceux-ci sont arrivés jusqu'à une dame qui tenait un lieu magique à l'époque, le Grenier aux Chansons, et qui m'a engagé pour jouer les week-ends. J'étais en quelque sorte la vedette américaine avant le spectacle principal. On avait chacun vingt minutes pour faire ce que l'on avait à faire. C'est là que j'ai côtoyé notamment Maurane ou Marc Herman. Cet endroit était en fait un tremplin pour une future carrière.»

Repéré par Lagaf

«Dans les années 88, après une petite pause dans ma carrière, j'ai obtenu le Grand Prix du Rire du Festival de Verviers. Peu après, Lagaf m'a repéré et m'a engagé pour chauffer la salle lors de ses spectacles en Belgique, au Cirque Royal de Bruxelles et au Forum de Liège. Tu te retrouves donc tout seul devant 1800 personnes, il faut donc tout donner pour que ça marche!»

Coincé entre Desproges et Devos

«Je ne sais pas d'où je viens, mais je sais ce que je fais. Je me situe, dans la bibliothèque comme au point de vue spirituel, entre Desproges et Devos!»

Prof et humoriste, même combat?

«Les deux métiers exigent un contact physique avec le public. Etre bien devant des gens, cela se passe tout d'abord au point de vue physique. Si soi-même on se sent bien, automatiquement les mots qui viennent sonnent juste et les gens qui vous écoutent vous perçoivent comme étant sur la même longueur d'onde. Tout est affaire de vibrations. Cela a d'ailleurs été étudié par les spécialistes: le body language représente 80% du message.»

Le trésor des langues

«L'enseignement des langues est devenu un capital, un trésor pour tout étudiant. Il doit s'investir là-dedans car c'est la porte ouverte vers une carrière un peu normale. De mon temps, être trilingue était quelque chose d'exceptionnel alors que c'est devenu élémentaire dorénavant.»

Des accompagnants

«De mon temps, quand je donnais cours en secondaire, on pouvait donner des punitions ou mettre les gens dehors, ça marchait. Maintenant, il n'y a plus moyen, on est devenu en quelque sorte des accompagnants. Avant, on était en position frontale, on leur faisait face, on faisait écran entre le tableau et eux tandis que maintenant, on est plutôt à côté d'eux et on essaie de leur expliquer qu'on vise la même chose qu'eux. J'ai bien peur qu'on en arrive à un enseignement avec un écran pour chaque élève, et non plus un grand écran qui est le tableau. J'aimerais me tromper. Les étudiants doivent se rendre compte qu'avoir physiquement un prof devant soi est un honneur.»

Pour ou contre l'immersion?

«On ne parle que d'une seule chose pour le moment dans l'enseignement des langues dans le secondaire, en primaire et même en maternelle, c'est l'immersion. Selon moi, ces élèves ne sont jamais totalement immergés (comme dans un bain par exemple). Un prof non-native est selon moi plus apte à donner cours puisqu'il sait par où il a dû passer pour apprendre la langue. Si, pour me donner goût au néerlandais, on m'avait mis en face de profs néerlandophones, je ne sais pas ce  que  cela  aurait  donné.»

Mannequin à ses heures

«Je suis dans une agence de mannequins depuis bientôt 25 ans! Il y a deux sortes de mannequins, il y a les 'beaux culs belles gueules' qui font le prêt-à-porter et les défilés et les 'people': des gens qui ont une tête comme tout le monde, employés dans des pubs afin que les spectateurs s'identifient à eux. Je vous laisse deviner à quelle catégorie j'appartiens!»

Des conférences humoristiques

«Tous les deux ans, j'organise une conférence-spectacle humoristique sur Louvain-la-Neuve, avec comme cheval de bataille: Apprendre les langues, cause toujours! La prochaine aura d'ailleurs lieu au Socrate 10 à Louvain-la-Neuve le jeudi 7 février 2008 à 20h30.»

(SD)


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