Enfin des sushis à Louvain-la-Neuve!
Cherchant chacun un emploi dans leur secteur après leurs études, Caroline Gobert et François Hutlet ont rapidement dû se rendre à l'évidence: il allait falloir prendre le taureau par les cornes pour se faire une place sur le marché du travail. Et c'est donc vers les sushis que les deux amis se sont dirigés. Depuis septembre dernier, leur bar à sushis Cellule Sush' régale les étudiants louvanistes sur l'heure de midi ou pour leur repas du soir. Discussion à bâtons rompus avec ces deux fans de culture japonaise.
C'est donc un peu frustrés par le manque de perspectives d'emploi et motivés par leur envie de créer leur propre boîte que les deux compères se sont tournés vers les sushis. Antoine nous explique la genèse du projet: «On avait vaguement l'idée d'ouvrir un commerce horeca sur Louvain-la-Neuve sans savoir vraiment quoi. À un moment, ça a fait tilt! On s'est dit qu'il n'y avait pas encore de bar à sushis dans la ville.» À partir de ce moment-là, les deux jeunes diplômés se lancent dans les formations nécessaires pour mettre leur projet sur pied, notamment chez un maître-sushi qui leur apprendra les rudiments nécessaires pour concocter des rouleaux de riz impeccables. Caroline ne regrette pas cette formation auprès d'un maître-sushi, qui lui «a permis de se familiariser avec la découpe du poisson, la technique de confection du sushi.»
500 'likes' en une journée!
Il aura fallu pratiquement neuf mois (le temps d'une grossesse!) pour que Cellule Sush' voie enfin le jour. Des semaines intenses qui n'ont pas découragé Antoine et Caroline. «On se lançait un peu dans l'inconnu,» nous confie Antoine, «on n'avait en effet aucune formation en gestion ni en horeca.» Dès le dépôt de leur idée, ils se sont dès lors inscrits à une formation UCM (Union des Classes Moyennes) pour les jeunes starters. L'UCM qui n'a eu de cesse de les soutenir pendant l'élaboration des différentes phases du projet. Celui-ci ne pouvait voir le jour qu'à Louvain-la-Neuve, ville de cœur des deux ex-étudiants. Caroline insiste: «On connaissait déjà bien l'endroit puisqu'on y vivait depuis quelques années. En plus, en étudiant un peu notre cas, on a rapidement constaté qu'il y avait une forte demande de sushis sur le site universitaire. C'était donc moins risqué de le faire ici qu'autre part.»
À tous les coins de rue de la cité louvaniste, les restos et snacks se succèdent, tous plus alléchants que les autres et prêts à rassasier les estomacs bien vides des étudiants sur le temps de midi. Comment se démarquer dans cette orgie de fantaisies culinaires et contenter le palais de plus en plus exigeant de l'étudiant moyen? «Pour le moment, les retours des étudiants sont extrêmement positifs, on ne va pas dire le contraire,» sourit Antoine. Dès la création de la page Facebook avec quelques photos des produits qui allaient être proposés dans le restaurant, les réactions ne se sont pas fait attendre, avec plus de 500 'likes' sur une seule journée! «Ça a créé une certaine attente parmi nos clients et ça nous a rassurés sur le bien-fondé de notre idée initiale.» D'ailleurs, aucune campagne de pub n'a encore été nécessaire, le commerce fonctionne à plein régime depuis le 22 septembre dernier, alors que les flyers n'ont même pas encore été distribués!
Des sushis 'à la praline'
Mais concrètement, que peut-on s'attendre à retrouver dans son assiette lors d'une visite à Cellule Sush'? Un rapide coup d'œil à la carte (mais aussi au décor très personnel) permet de comprendre le pari de la fusion entre originalité et authenticité, à des prix très attractifs. Des makis au saumon/concombre côtoient leurs cousins au foie gras/spéculoos/confit de figues tandis que les california rolls se déclinent autant dans des saveurs attendues (saumon/Philadelphia/ciboulette ou concombre/avocat/mangue) que plus inédites (surimi/pomme/sauce mango). Mais le principal attrait de l'endroit, c'est la possibilité d'y acheter des sushis 'à la praline', à la carte donc. Caroline nous en dit un peu plus sur ce concept: «Cela permet de varier plus facilement son assiette et de tester tous les goûts proposés.»
Pendant des mois, ce sont surtout les amis d'Antoine et Caroline qui ont servi de 'cobayes' et ont testé les nouvelles recettes proposées par ces maîtres-sushis en herbe. Ce sont donc ces testeurs volontaires qui ont permis de redéfinir les recettes et d'affiner leur technique. «Ils en ont mangé pendant quelques mois, les pauvres ont frôlé l'overdose,» en rigole encore la jeune femme. Justement, cette overdose ne gagne-t-elle jamais les deux compères? Antoine répond directement: «Personnellement, moi j'en ai mon compte! Je ne prends plus le même plaisir qu'avant à manger des sushis!» Ce qui n'altère en rien la qualité des produits, bien évidemment.
Finies les grasses mat'!
Quand nous avons été tester leur concept, Antoine et Caroline n'en étaient encore qu'aux balbutiements, à peine deux semaines après l'ouverture officielle. Et pourtant, le bilan dressé par le jeune entrepreneur est plus que satisfaisant. «On avait des grosses craintes au début, mais pour le moment, on est rassurés. On va voir ce que cela va donner sur la durée, mais ça marche très bien pour l'instant. Ça nous a aussi permis de constater que le jeu en valait la chandelle, que tous ces mois de préparation n'ont pas été vains.» Même si le rythme de travail est assez fatigant (la journée n'est pas finie après le départ du dernier client, restent encore les commandes, la comptabilité, …), les jeunes cuistots ne regrettent pas d'avoir mis les pieds dans cette formidable aventure, même si la grasse mat' est uniquement autorisée le dimanche matin! Antoine: «Ce qui me plaît surtout, c'est de voir que les clients prennent le temps de nous donner des retours positifs, que ce soit sur les réseaux sociaux ou directement.»
Même si leur bar à sushis recueille un franc succès à Louvain-la-Neuve, les deux créateurs de Cellule Sush' n'ont pas encore réellement pensé à la suite, comme par exemple la possibilité d'installer un deuxième resto dans une autre ville. Antoine précise: «Pour le moment, on fait tout pour que notre petite cellule marche, il faut d'abord qu'on se rôde ici avant de penser à un avenir possible.»
L'amitié, la clé du succès?
Caroline et Antoine étaient donc amis avant de se lancer dans ce projet. Un atout imparable quand il est question de s'associer pour lancer une nouvelle entreprise? «Pour moi, c'est primordial de bien se connaître avant de se lancer,» explique Caroline. «Si on n'a pas les mêmes attentes, les mêmes désirs, c'est plus difficile de s'y retrouver.» Et des points négatifs à cette amitié entrepreneuriale? C'est Antoine qui s'y colle: «Parfois, dans une relation professionnelle, on met plus de limites dans ses propos. Quand on a quelque chose à dire à un ami, au contraire, on le dit plus clairement et peut-être trop franchement parfois, ce qui peut causer des tensions.» Mais rassurez-vous, l'entente est toujours au beau fixe entre les deux amis-collaborateurs!