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15/11/2002

Ambulance chasers; Etudiants en médecine et anecdotes trash aux urgences.

Tous les ans, des étudiants en médecine sont stagiaires par centaines dans les services d’urgences de grands et moins grands hôpitaux. Pendant la journée, tout comme aux petites heures,  ils sont prêts à recoller, tant bien que mal, quand c’est possible, les morceaux  de la société. Urgence en live, c’est tout de suite.

Ces stages ne consistent pas seulement en des interventions de rafistolage dans les salles de soins aux urgences. Les étudiants en médecine interviennent également à bord des ambulances et avec le S.M.U.R. Ce à quoi ils sont confrontés défie parfois toute imagination. Afin de ne pas violer le secret professionnel auquel ils sont tenus, nos témoins ne dévoileront pas leur identité. Nous nous sommes réunis autour d’une table avec X1 et X2, ex-étudiants en médecine, aujourd’hui diplômés qui se souviennent encore de leurs interventions aux urgences comme si elles dataient d’hier. ‘Nous serions curieux de voir la tête de George Clooney s’il avait passé 24 heures à se démener dans l’Emergency Room!’ Who watches the watchmen? Jobwatch!

GUIDO: 24 heures?!
X1: Oui, le stage se déroulait dans ces conditions. Pendant quelques semaines d’affilée, nous travaillions par tranche de 24 heures. En réalité, nous commencions le matin à 9 heures pour finir le lendemain à 9 heures, le tout d’une traite. Ensuite, nous avions 24 heures pour nous remettre, puis nous repartions pour un tour de 24 heures aux urgences.
X2: (rires) ‘Pour nous remettre’, c’est un peu ça.
X1: Nous remettre de nos émotions, par exemple en buvant une petite bière, si vous préférez!
X2: C’est vrai. Pendant notre vie d’étudiant, ou du moins ce qu’il en restait, nous devions nous organiser en fonction de ce rythme de travail en décalage. Il est arrivé plusieurs fois que nous soyons obligés, immédiatement après notre stage, à neuf heures du mat’ donc, d’aller nous taper un petit-déjeuner à l’anglaise quelque part avant d’aller jouer les piliers au bar du cercle. Nous restions assis là toute la journée comme si c’était le soir. Ca ne changeait plus grand chose puisque nous étions complètement déphasés. Sur le coup des 18 heures, nous étions déjà bien entamés, et après avoir gerbé un bon coup, avoir englouti un bon paquet de frites ou une pita, nous retournions chez nous en rampant vers les dix heures pour finir à onze dans notre lit. (rires) C’est clair qu’après ça on dormait bien!
GUIDO: Et vous aviez les yeux suffisamment en face des trous, les jours suivants, en stage?
X2: Aucun problème de ce côté-là. Ca vous arrive souvent à vous d’avoir la possibilité de dormir onze heures d’affilée avant de vous lever pour aller au boulot?
X1: Nos copains l’avait plus dure que nous. Le matin, nous tirions les collègues de beuverie - eux étaient dans un rythme d’études normal - en bas du lit pour aller boire des pintes. Alors que nous rentrions tôt la veille, eux continuaient exténués et bourrés au comptoir jusqu’au petit matin. (éclats de rires)

Une oreille pour soi, une oreille pour le biper

GUIDO: Comment se passaient les 24 heures aux urgences?
X1: Impossible de donner une définition très précise. Il y avait des shifts où nous avions de temps en temps une petite heure pour taper la carte ou regarder la téloche, ou pour faire un petit somme, la nuit…
GUIDO: Au kot?
X1: Non, non, à l’hosto. Impossible de se tailler, car on était là pour 24 heures d’une traite.
X2: Heureusement, nous avions quand-même des draps à notre disposition. Très agréable de temps en temps de pioncer 20 minutes, jusqu’à ce que le biper vous arrache un tympan. (rires)
X1: Et la plupart du temps, c’était pour ainsi dire des fausses alertes. Impossible de prédire comment se passera un shift, parce qu’on ne sait jamais à l’avance ce qui va rentrer. Lorsqu’il s’agit d’un gosse qui s’est foulé la cheville en jouant, ou d’un vieux monsieur qui s’est brûlé les doigts sur son poêle-crapaud, ce n’est pas vraiment grave.
X2: Attention, cela reste des cas qui sont, selon moi, plus ou moins du ressort des urgences. Mais il y en a d’autres où vous pensez en votre for intérieur: vous n’avez pas honte de venir nous casser les pieds pour des conneries pareilles? Les jeunes parents sont les plus pénibles. ‘Mon petit a mal au ventre, ce ne serait pas une appendicite, des fois?’ Il faut alors leur faire comprendre subtilement qu’il existe éventuellement quelque chose comme des médecins traitants.
GUIDO: Mais il y a quand-même de vrais cas d’urgence?
X1: Bien évidemment, et là, tout se joue en quelques secondes. Tu laisses tomber tout ce que tu étais en train de faire et tu vas donner un coup de main pour les premiers travaux de rafistolage. A vrai dire, dans ces cas-là, la salle d’urgence fait la plupart du temps office de passe-plat, parce que lorsqu’il s’agit de graves accidents de la route par exemple, il y a souvent lieu d’opérer, et ce n’est naturellement plus du ressort des stagiaires aux urgences.
X2: Surtout lorsque l’on travaille en ambulance, il est parfois question de maintenir le patient en vie jusqu’à ce qu’il soit transféré aux services spécialisés de l’hôpital. Il peut aussi bien s’agir d’accidents de la route que d’infarctus ou d’attaques d’apoplexie…

Le coup du lavabo

GUIDO: A présent, pouvez-vous nous livrer quelques-unes de vos histoires trash!
X2: Les histoires qui, au fil des ans, continuent de se transmettre au comptoir, sont bien évidemment celles des accidents de sexuels.
X1: (spontanément) Le coup du lavabo!
X2: (éclats de rires) Ca fait bien cinq ans, vous voyez, mais c’est comme si ça c’était passé hier. On nous avait téléphoné au 100. Quelque part dans une maison, un accident grave s’était produit et une femme avait de ‘sérieuses blessures au dos’. Bon, on a tout de suite pensé à quelqu’un qui était tombé dans les escaliers ou un truc du genre, il était aux alentours de minuit. Nous sommes arrivés et un jeune type complètement hystérique, tignasse blonde-platine a ouvert la porte, un Ronny. Direction immédiate: la salle de bain. Une femme gisait par terre dans une mare d’eau et de sang. Elle était à poil, et le mec avait mis un drap dessus. Et le plus bizarre de tout: le lavabo n’était plus au mur!
X1: Vous voyez venir l’affaire, maintenant? Les deux avaient rêvé d’un petit numéro, d’une petite position, quoi. La femme avait grimpé sur le lavabo, comme dans Last Tango in Paris, et le Ronny l’avait attaquée en position debout. Le lavabo s’était cassé la gueule et, en se rétamant en même temps que le lavabo, elle s’était ouvert le dos sur les tuyaux explosés qui dépassaient du mur. (éclats de rire)
GUIDO: Et ça s’est bien terminé?
X1: Pour ce qui est des blessures au dos oui, mais pour sa relation, il en alla vraiment autrement. Parce que ce type-là n’était pas son mari mais bien son amant. Tu parles d’une affaire! (hilarité)
X2: Vraiment vrai, sans déconner !

De la gerbe dans les oreilles

X2: Un tel accident sexuel n’est pas monnaie courante. Nous sommes bien plus confrontés à des urgences liées à l’abus d’alcool et/ou de drogues.
X1: En fait, à dire vrai, on en a vraiment eu beaucoup trop. Et je peux vous assurer une chose: quand vous recevez un appel à quatre heures du matin de la cité d’étudiants, vous vous attendez toujours au pire.
X2: Exact, et en plus on avait toujours droit à un petit extra!
GUIDO: Comment ça?
X2: A cause de la gerbe! Quand vous appelez une ambulance pour un cas d’ébriété avéré, il ne s’agit pas vraiment d’un gars bourré qui chante tout seul sur la rue. Il s’agit de personnes dans un état d’ébriété grave dont il n’y a plus rien à tirer, tout un manège pour les faire rentrer dans l’ambulance et c’est parfois extrêmement pesant. Nous avons déjà dû ramasser une fille qui était dans un méchant trip à la suite d’un mélange d’alcool et de cannabis. C’était n’importe quoi. Il eût été plus facile de faire rentrer un taureau en furie dans un camion. La fille était complètement hystérique, nous avons été obligés de l’attacher parce qu’elle allait saccager tous nos appareils. Et comme si ce n’était pas encore suffisant, elle n’a rien trouvé de mieux à faire que de gerber partout dans l’ambulance. Une puanteur! Infecte. Deux semaines après, mes vêtements sentaient encore, enfin, façon de parler.
X1: Le début de l’année académique est la période la plus dévastatrice. Des étudiants sans expérience découvrent les plaisirs de la vie d’étudiants, sans retenue, alors qu’ils ne connaissent pas encore leurs limites. Lorsque vous êtes en stage aux urgences un jeudi soir d’octobre ou de novembre dans une ville d’étudiants, vous pouvez être certains que vous aurez de la gerbe dans les cheveux ou dans les oreilles…
GUIDO: Vous êtes-vous entre-temps destinés à une carrière aux urgences?
X2: Non, merci. Je suis devenue médecin traitant dans une petite commune bien tranquille.
X2: Moi, je travaille dans un hôpital pédiatrique aux Pays-Bas, juste à la frontière. Les horaires de travail sont bien plus intéressants!
GUIDO: Bonne continuation!


 


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