Et si on réconciliait les jeunes et la politique?
Parfois, les étudiants n'attendent pas la fin de leurs études pour se lancer dans l'entrepreneuriat. La preuve dans cette nouvelle rubrique qui met en lumière les futurs décideurs de demain. Dans ce numéro, focus sur Franck-Victor Laurant (20 ans) qui s'est donné comme défi de réconcilier les jeunes et la politique.
Le concept?
«CIVIX, est une asbl étudiante, bénévole et non-partisane et qui a pour objectif de renouer les jeunes et la politique. On a notamment développé l’application CIVIX (68.000 utilisateurs) qui permettait de voter en connaissance de cause aux dernières élections de mai 2019. L’équipe CIVIX compte actuellement plus de 50 membres étudiants bénévoles tant au Nord qu’au Sud du pays.»
Pourquoi ce choix?
«J’ai remarqué en rentrant à l’université que la politique belge était souvent vue comme ennuyeuse, compliquée et que les jeunes de mon âge ne s’y intéressaient pas beaucoup. J’étais moi-même loin d’être intéressé par le sujet. On est la prochaine génération de citoyens et si on ne s’y intéresse pas, on laisse d’autres personnes (dé-)construire à notre place le monde dans lequel on vivra demain. Je pense que c’est la raison principale qui m’a poussé à me lancer sur ce projet: permettre à toute notre génération - universitaire ou non - de mieux cerner la politique et surtout de pouvoir y prendre part activement.»
Étudiant et entrepreneur, un statut facile à gérer?
«Je n’ai pas encore demandé le statut PEPS jusqu’à présent. Même s’il a l’air très pratique, je n’en ai toujours pas ressenti le besoin mais pourquoi pas l’envisager d’ici quelques mois. Les débuts au sein de CIVIX n’ont pas été faciles, mais avec le temps et avec un peu d’expérience, j’ai pu apprendre à déléguer, à mieux gérer mon temps, ce qui me permet aujourd’hui de pouvoir travailler sur d’autres projets en dehors de CIVIX et de mes études.»
Beaucoup de soutiens?
«On a eu la chance d’obtenir le soutien de nombreuses personnes tout au long du projet et plus particulièrement à l’université Saint-Louis, au sein de laquelle j’étudiais l’année passée. Pour ne citer que quelques noms: Julian Clarenne (doctorant en droit constitutionnel), Dave Sinardet (politologue), Start.LAB (Solvay Entrepreneurs), le Parlement Bruxellois, Nicolas Baygert (communication politique), Giuseppe Rinaldi (Start.LAB), Emilie Van Haute (politologue), RTBF (Thomas Gadisseux…), George Ketsiakidis (Designer UI/UX), Quentin Gosset (développeur) mais aussi de tous les partis/représentants politiques qui ont joué le jeu de s’inscrire sur CIVIX durant les dernières élections ou qui nous ont apporté leur expertise tout au long du projet. A notre âge et vu le caractère social de notre projet, on a eu la chance d’obtenir rapidement des soutiens. Je pense que c’est aussi une opportunité unique pour chaque étudiant(e) de pouvoir faire des erreurs et d'acquérir de l’expérience rapidement.»
Difficultés rencontrées?
«La plus grande difficulté à laquelle on a été confronté, c'était la crédibilité. Pour faire en sorte de convaincre des médias, des partis politiques, des mécènes de soutenir une équipe d’étudiants, il fallait faire preuve d’un professionnalisme et d’un gage de confiance fort, mais avec beaucoup de motivation et de travail, on a pu rapidement dépasser ce conflit de génération.»
Journée-type?
«Une journée idéale (efficace) commence par un lever à huit heures. Un jus de citron, un peu de sport et un déjeuner plus tard, je rejoins mon groupe de travail pendant quelques heures avant de manger avec un ami. Je vais ensuite à un rendez-vous pour l’un ou l’autre projet à Bruxelles, à Louvain-la-Neuve ou ailleurs. De retour à mon kot, je chille avec mes cokoteurs avant d’aller à mon cours du soir (CPME). Deux heures plus tard, je mange au kot avant d’aller boire un verre au centre.»
Et après?
«Pour l’asbl, je tiens absolument à ce que le projet CIVIX puisse perdurer dans le temps sous forme étudiante et bénévole. On commence déjà à préparer une relève étudiante qui prendra le relais dans les prochains mois. En ce qui me concerne, je trouve qu’il est vraiment important de pouvoir s’épanouir dans son travail et surtout d’être passionné par ce qu’on fait. C’est justement pour cela qu’il était important pour moi de travailler sur ce type de projet en-dehors de mes études pour trouver la voie qui me conviendrait le mieux. Pour le moment, je travaille sur quelques projets dont l’un est mon projet de mémoire (CPME) et en fonction de l’évolution des choses et de chacun de ces projets, j’envisagerai certainement de me lancer dans l’un ou l’autre à la fin de mes études.»